Chapitre 70

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Drake

Les rayons du soleil filtrent à travers les stores à moitié fermés. Quelle soirée de merde ! J'ai ruminé un bon moment. Les dernières paroles de Lennox m'ont retourné le cerveau et je suis complètement paumé.

Pourquoi a-t-il autant attendu pour me sortir tout ça ? Et pourquoi maintenant ?

J'entends le tintement métallique d'un zippo qu'on allume dans le coin de ma chambre. J'en ai ras le cul, qu'on se pointe dans ma piaule sans y être invité. Davantage quand je dors. Je vais poser un verrou à l'intérieur puisque la serrure ne suffit plus.

— Tu devrais te lever, suggère Bénédicte, ta meuf va bientôt se tirer.

Je ne la reprends même plus. Elle est encore plus butée qu'une mule, et aussi casse-couilles qu'un chien a qui tu veux retirer son os.

À tâtons, je cherche mon portable avant de me rappeler que je ne l'ai pas branché et qu'il n'a quasiment plus de batterie. Non pas que j'ai trop picolé, j'étais davantage préoccupé à ce que le feu de joie ne parte pas en vrille, surtout après le pseudoscandale que Gale a provoqué. J'ai beau lui avoir répété plusieurs fois que cette écervelée était un nid à embrouilles, il n'en a fait qu'à sa tête. Crevé comme j'étais, je me suis vautré comme une merde sur mon pieu vers sept heures ce matin.

À peine neuf heures, Eli doit bientôt rentrer chez elle.

Je me lève, enfile un tee-shirt et mon futal à la va-vite. Mon glock glissé à la ceinture de mon jean, je revêts mon éternel cuir avant de reposer mon cul sur le bord du lit.

— C'est dingue comme tu ressembles à un petit chien à sa mémère, se moque Béné.

— Ferme ta gueule un peu, t'es chiante.

— Tiens, ton café.

J'attrape la tasse qu'elle me tend et avale une gorgée salvatrice, tandis qu'elle retourne s'appuyer contre le mur, à côté de la porte.

— J'ai pas craché dedans aujourd'hui.

— Tu peux pas te taire cinq minutes, râlé-je tout en reposant le mug.

Avec elle, je m'attends à tout donc je préfère faire l'impasse sur le café. Ce qui provoque encore une fois son rire. Elle m'exaspère.

Je saisis une clope dans le paquet sur ma table de chevet et l'allume.

— Rappelle-moi pourquoi je tolère ta présence.

J'aspire une bouffée de nicotine, appuyant mes doigts sur les tempes. Elle va finir par me donner réellement mal au crâne.

— Parce que je suis géniale, que t'as besoin de moi et que tu m'aimes !

— Je peux certifier que ce matin, tu es celle que je déteste le plus.

Son gloussement m'irrite encore quand elle sort de ma piaule.

— Oh, salut Doc ! Sur le départ ?

Eh merde.

— Je... hum... oui. Je voulais... hum, bégaie Eli dans le couloir. En fait, rien. Voilà. Au revoir.

Debout en moins de temps qu'il ne le faut pour le dire, je m'engage dans le corridor, mais ma lionne est déjà loin, passant les battants en bois qui mènent au bar.

Super. J'avais envie de parler un peu avec elle, mais peut-être que mon idée première était la bonne. Qu'une discussion, entre elle et moi, c'est pas une bonne idée.

On a assigné deux prospects et Reaper pour le chemin du retour, mais pas mal de mes frangins sont présents pour leur dire au revoir. J'écoute de loin leurs échanges et fulmine quand je constate que ma petite lionne a choisi de m'ignorer. Elle fuit mon regard. Pourtant, comme d'habitude, je ne vois qu'elle.

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⏰ Dernière mise à jour : 18 hours ago ⏰

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