Chapitre 4

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Attention - contenu à caractère sexuel dans ce chapitre.

DRAKE -

Je sors de la Chapelle et rejoint le bar attenant ou Seyfer est déjà en train de s'amuser à planter sa lame dans le bois du comptoir. Au moins, il s'installe toujours au même endroit et le fait toujours à sa place. Cette armoire à glace est aussi effrayante qu'imposante, enfin pour les autres. Grand, blond, autant de cicatrices que de tatouages sur le corps, un cou de boxeur avec de multiples tatouages.

Je m'assois à ses côtés, commande une bière à Sullyvan - alias Sully - le cuisto du club et, à ses heures perdues, tenancier du bar.

Autant Seyfer arbore continuellement un regard impassible avec des iris noirs dénouées d'expressions, autant Sullyvan garde toujours le sourire. C'est le genre de mec qui voit le verre à moitié pleins, fait des plaisanteries à longueur de temps, parle pour ne rien dire si bien que s'en est parfois lourd. Cependant, il est l'un des seuls à apprécier Seyfer à sa juste valeur, à rester lui-même sans avoir peur de se prendre une droite, chose qui lui est déjà arrivé plusieurs fois. Je pense que la réciproque est vraie, sinon, ils ne seraient pas aussi souvent ensemble.

Le contraste entre eux est vraiment saisissant.

— Vous avez la dalle ? nous interroge le cuistot, j'ai préparé mon Gumbo au poulet avec du riz, vous m'en direz des nouvelles.

Merde, voilà que ce grand black originaire de la Nouvelle Orléans a refait de la cuisine Cajun.

— T'as pas plutôt un steak et des frites ? grogne Seyfer.

— Pour moi aussi, j'interviens.

— Ouh là... vous me vexez mes petits gars, ma pauvre mère se retournerait dans sa tombe si elle vous entendait...

Devant la mine atterrée de mon pote, je ricane. Merde quoi, il essaie encore de nous apitoyer sur son sort, il devrait avoir l'habitude depuis le temps. D'autant plus qu'il ne parle plus à sa famille et ne sait pas si ses vieux sont toujours en vie.

— Ok, va pour un steak avec des frites, se résigne Sullyvan.

— Il fait chier, marmonne Seyfer avant d'avaler une gorgée de sa bière.

Je lui frappe dans le dos ce qui me vaut une œillade meurtrière qui redouble mon hilarité.

Mon portable vibre dans ma poche. Plusieurs messages dont un de Gale, mon meilleur pote. J'ouvre et remarque qu'il m'a envoyé un tas de photos de la fameuse Eléonore. Il est trop con, si Yéléna le grille, elle va le castrer. Leur histoire n'est pas claire, ni pour lui, ni pour elle.

Autant il est loyal avec le club, autant c'est un connard avec les filles.

N'empêche que la meuf sur la photo est plutôt bonne. Sur le cliché, elle est assise sur une balustrade, les jambes en tailleur, son clebs - un genre de bâtard croisé avec un loup - installé à sa droite, le museau sur les cuisses de sa maîtresse. C'est l'archétype de la nana sans histoires qu'on aimerait bien se taper.

J'enclenche l'appel, pour avoir un peu de ses nouvelles, mais surtout pour m'assurer qu'il ne fait pas trop de conneries.

— Ouais.

— Ça se passe avec Loki ?

— Ouais, les travaux avancent bien, on aura fini d'ici une semaine ou deux.

Je ricane, je suis sûr que ces connards prennent leur temps à cause des deux gonzesses.

— Traînez pas trop non plus, on a besoin de vous ici, on a eu quelques merdes.

Wild Wolves - DéloyalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant