Chapitre 27

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CHAYTON

Est-ce que je fais confiance à cette femme ? Mon instinct me dicte que je le peux et je ne comprends pas pourquoi... je suis quelqu'un de méfiant et n'aime pas les étrangers.

Je place en Lennox une allégeance toute relative. Acquise avec le temps, notre collaboration et l'impact de notre arrangement sur nos affaires.

Si les Wolves logent leurs espoirs auprès de la Française pour nous sauver les miches, ma conscience, du moins, ce qu'il m'en reste, me souffle que ça ne va lui ramener que des emmerdes. On va mêler une innocente à notre guerre. Mais c'est pour le bien de ma famille.

Avec ce que nous traversons ces derniers temps, je me dois de la sacrifier. Pour ma femme, mon fils. Mon M-C. Pour les protéger, mieux vaut que ce soit elle qui prenne que les miens.

Aurais-je des remords ? Peut-être. Mais ce ne sera pas la première fois.

De toute façon, nous allons sécuriser les lieux, et ceci n'est que provisoire. Histoire de trouver une solution de repli. Où que j'aménage correctement mon club pour accueillir tout le monde comme il se doit.

Je ne l'ai pas annoncé à Lennox, mais nous sommes en rénovation et avons entrepris des travaux, une sorte de bunker pour que les miens puissent revenir rapidement.

Je leur en suis reconnaissant de me faire confiance au point de risquer la vie de Éléonore et de son frère. Ils le savent puisque j'ai été obligé de prendre sur moi en faisant preuve d'humilité et de demander de l'aide.

Sans ma femme, je n'aurais jamais courbé l'échine. C'est elle qui m'a poussé à le faire, sa terreur bien trop évidente, nous au pied du mur. Nous n'avions pas le choix.

JE n'avais pas le choix.

Mais en aucun cas, ô grand jamais, je n'aurais installé Claranca et Jacob, mon fils, chez les Wild Wolves. De même qu'aucune femme de la réserve n'ira y mettre un pied. Certains Wolves sont trop bruts, trop sexistes et aiment à l'excès les nouvelles chattes. Sauf que mes « sœurs » ne sont pas des jolis-culs disponibles.

Sans parler des quelques propos racistes qu'on m'a rapportés. Pas forcément de la part de mes alliés, mais j'ai entendu des mots injurieux envers ceux de mon clan. Évidemment dans mon dos. Jamais ouvertement, ils savent à quoi s'en tenir.

Je profite du fait que tout le monde soit en train de déjeuner pour rejoindre ma femme et mon fils à l'intérieur. J'ai souhaité qu'ils m'accompagnent pour influencer les Français, mais aussi pour pouvoir jauger sa réaction. C'est bas, je sais. Mais une femme est plus manipulable devant une mère et son enfant. Claranca voulait rencontrer la personne auprès de qui elle serait susceptible de cohabiter pendant quelque temps.

J'observe ma femme donner la tétée à Jacob. Mon petit est né à la maison, Saalia, une ancienne sage-femme l'a aidé à accoucher il y a un peu plus d'une semaine. Je trouve qu'il ressemble à mon épouse, mais mes hommes pensent le contraire.

Peu importe, il est mon sang, le fruit de mon amour pour la femme de ma vie. Je tuerais pour eux, je mourrais pour eux.

Le doux tableau que j'ai devant moi m'attendrit. J'aime voir ma femme donner à manger à notre enfant. La chair de ma chair. C'est magnifique. Nous avons lutté pour en arriver là, et ce n'était pas gagné. Ma femme était mariée avec un connard de première. Elle avait à peine dix-huit ans, habitait le fin fond de l'Idaho, quand ses parents lui ont imposé Terrence.

Je ne l'ai rencontré que trois ans plus tard, lorsqu'il a été chassé de sa réserve pour des dettes de jeu et qu'ils sont venus s'installer dans la mienne, en quête d'un refuge. Au début, il avait tout d'un mec bien. Il s'est avéré être un pur enculé.

Wild Wolves - DéloyalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant