Chapitre 32

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Attention : Scène violente - ne convient pas à tout le monde

Eléonore

Je remercie mon frère et son tact légendaire « Ah bah tu t'attendais à quoi avec un mec qui mène une double vie ». Au moins, les filles ne m'ont rien dit et n'ont pas appuyé là où ça fait mal.

Du coup, au lieu de noyer mon chagrin dans l'alcool, ou dans une cigarette de ma confection, j'ai récuré, nettoyé, astiqué toutes les pièces.

Bon, réaction immature de ma part, mais dans la mesure où j'ai décidé de réduire ma consommation de cannabis, il est vrai que j'abusais un peu, j'ai préféré passer mes nerfs sur le ménage.

Je ne suis pas addict, mais il est tellement plus facile de mettre sa tristesse sur pause grâce aux vertus des plantes, plutôt que d'affronter sa peine.

Et, contre toute attente, ce soir j'ai choisi de dormir dans ma cabane de jardin, puisque mince, je l'aime bien moi cette cabane.

Elle me rappelle nos tendres moments, sachant qu'on ne faisait pas que coucher ensemble. Il nous arrivait de simplement vouloir passer du temps tous les deux, à seulement être dans les bras l'un de l'autre.

Je suis lessivée, K.O. Mes muscles hurlent de douleurs et sont ankylosés. Je parie que demain, j'aurais des courbatures.

J'apporte un café pour Loki qui monte la garde devant la maison. Bien qu'il fasse nuit noire et que le chemin ne dispose pas encore de lampadaires, ça ne le dérange. A priori, il a l'habitude, fort de ses années d'expérience dans l'armée.

Grâce à nos nombreuses discussions - oui oui !! il parle bien plus que je ne l'aurais pensé - il m'a aussi appris qu'il était fils de fermiers dans une petite ville de l'Illinois nommée Marshall, que ses parents l'ont eu très tard, à l'âge de quarante ans pour sa mère et quarante-sept pour son père. Ce dernier est décédé d'un cancer quand il avait dix ans et sa maman a la maladie d'Alzheimer depuis ses soixante ans. Elle réside dans une maison de retraite dont il paie les soins grâce à sa vie de Biker et ses talents de mécaniciens. Apparemment, le club dispose de plusieurs commerces dont un garage qui l'emploie.

La culture du maïs n'étant pas pour lui, il a préféré mener une existence à cent à l'heure et croquer la vie à pleines dents.

Je tends une tasse de café à mon ami aux cheveux longs dont la multitude de tresses va vers l'arrière. Parfois, je trouve qu'il ressemble à un pirate digne de jouer dans un remake de Jack Sparrow.

— Tu vas te coucher ? me demande Loki.

— Oui, je vais dormir à la cabane.

— Et les loups ?

J'en ai marre de les contredire sur la nature de mon chien d'amour puisque nous avons adopté des louveteaux. D'ailleurs, je pense avoir vu trop grand en les gardant tous. Mais la petite Moïra s'est attachée à Bloody et inversement. Pour les deux autres, ils sont plus tranquilles et écoutent bien, enfin, pour des bébés de six ou sept mois.

— Falko sera avec moi, Bloody avec Moïra comme d'habitude. Shadow et Storm étaient dans le jardin aux dernières nouvelles. Tu veux que je les rentre ?

— Non, je préfère qu'ils traînent dehors, ils me feront de la compagnie.

— Ça marche. Je laisserais la porte ouverte au cas où.

— Bonne nuit.

— Bonne nuit Loki. Merci d'être là.

J'embrasse sa joue, habitude que j'ai prise pour leur souhaiter bonne nuit, retourne à l'intérieur pour traverser mon salon et regagner ma cabane.

Wild Wolves - DéloyalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant