Chapitre 93

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Castellana, Madrid.                          09h39



Je me sentais pitoyable... pire qu'une gamine mais cette promesse faite à moi-même, ne pourrait être rompu. J'ai su tenir deux semaines sans rien lui dire, ma tâche ne fut pas si complexe car il n'était presque jamais à la maison alors je passais le plus clair de mon temps avec la petite Pearl.

Mon mutisme soudain à la suite de la dernière fois dans le jardin n'avait rien arranger au contraire mais je ne perdis pas espoir... Pearl était présente alors je pourrais lui soutirer des informations.

Je soufflais en perdant espoir une toute autre raison, cette fois-ci... J'aurais imaginé qu'il me fallu le décharger pour pouvoir l'utiliser mais ma naïveté était bien trop forte. Débile Charlize, débile...

J'ai beau utiliser plusieurs chiffres plus ou moins mignons ensemble rien n'y faisait, il restait toujours bloquer en me demandant une nouvelle tentative- à cette allure- mon téléphone se verra verrouillé pour toute une journée entière.

J'entendis la porte de ma chambre s'ouvrir où Pearl me fit face en ayant une tenue qui me laissait perplexe ; un ensemble de jogging vert de chez Lacoste... il ne m'a pas valu longtemps pour comprendre qu'aujourd'hui, c'était son père qui l'avait habillé. Il n'avait donc pas entraînement aujourd'hui... ? Je ne me sentais pas surprise car je l'ignorerais encore aujourd'hui.

Elle allait m'embrasser la joue en trainant ses chaussures sur le carrelage... elle me fit rire car je discernais tout de suite qu'elle boudait car elle n'arrêtait plus de mordiller sa lèvre inférieur en soufflant... elle me fit penser à moi-même sans le vouloir, je le faisais et mes amies ne me prenaient même plus au sérieux.

- Papa souhaite qu'on aille chercher tonton Jobe mais je n'ai pas envie, il prend souvent la défense de ma maman m'avouait-elle en regardant le parterre, mais il reproche à papa, sa mauvaise conduite... en oubliant que mon papa a des sentiments et il est toujours triste, soufflait-elle s'installant sur mon lit.

La situation familiale est complexe chez les Bellingham mais j'aimerais savoir en profondeur mais ça ne me concernait pas vraiment... mais je ne peux pas non plus m'empêcher de lui demander car Pearl avait l'air si impacté par ça, elle était triste, la pauvre...

Si elle en revenait à bouder son père pour ça, ça ne pouvait que signifier qu'elle était tracassée au point qu'elle ne souhaitait plus revoir son tonton Jobe qu'elle avait pourtant l'air d'aimer car il n'y avait aucune haine apparente dans ses yeux, seulement une profonde tristesse.

- Pearl, ton tonton reproche quoi à ton papa pour pouvoir te rendre si triste ? lui demandais-je, innocemment en rangeant mon miroir.

- Il lui reproche de n'avoir pas été là pour maman et moi, de nous avoir abandonné selon lui, jamais tu n'aurais été dans cette état si il était là bien plus tôt, me disait-elle en récupérant mon téléphone.

Si il était là rien de tout ça n'aurait eu lieu, c'était donc pour ça que sa mère était indisponible ; il n'a pas pris ses responsabilités à temps mais se pourrait-il qu'il ait abandonné sa fille car il ne se sentait pas prêt à l'assumer ? Pearl ne lui tenait pas rigueur... elle n'a vraiment pas dû comprendre les mots de son oncle.

« Je ne suis pas prêt à être père, Charlize »

- J'ai confiance en maman et papa, tu sais...? Mon papa n'a pas pu m'abandonner comme tonton Jobe le dit. Il travaillait énormément alors il n'était pas là mais comme ils me l'ont promis ; papa est revenu, il faut que tu reviennes, maman, rajoutait-elle en me faisant un petit sourire.

 Precious PearlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant