Partie vingt six

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Si deux personnes sont faites pour être ensemble, elles finiront par se retrouver.

~~~ Point de vue de Jared. ~~~

Quoi qu'il en soit, quoi qu'il en coûte, les choses basculent toujours dans le mauvais sens. June me manque depuis six jours exactement, six putain de jours où j'appelle à la nuit tombée après un verre de trop en raccrochant avant le bip sonore. Qu'est-ce que je peux bien dire de toute façon ? Apparement je préfère mettre un terme à ma vie que de construire une relation avec elle.

— Tu dois me dire où elle se trouve.

Mon poing rencontre le revêtement en bois d'une table juste sous son nez. Angelina lève les yeux de ses documents en me regardant rageusement.

— Crève, Collins.

Je m'assois dans un siège en me foutant royalement de ce qu'elle pense. Ça fait trop longtemps que je poireaute comme un con.

— Elle avait le droit de connaître vos secrets. Dis-je en me frottant les yeux nerveusement. Elle s'en remettra, June est plus forte que n'importe qui de votre putain de famille.

— Pourquoi tu cherches à tout prix à me rendre la vie impossible ?

Elle se lève soudainement de son trône en me pointant du doigt dans une menace.

— Tu sais quoi ? Au plus elle se trouve loin de cette maison et au plus je suis heureuse parce que ça veut dire qu'elle n'est pas avec toi. Me dit-elle insolemment en souriant. Tu as raison, elle s'en sortira mieux que nous tous ici.

— Elle ne disait pas ça quand elle avait sa langue dans ma bouche pourtant.

Tout petit, c'est ce à quoi je pense en souriant en coin en lâchant cette bombe. La garce ne rigole plus maintenant, bien au contraire.

— Arrête tes conneries, ça ne marche pas avec moi.

— Merde.. peut-être que c'était ma langue autre part finalement.. mais promis dès que je m'en souviens, tu seras la première au courant.

— Espèce de..

Je referme d'un mouvement enfantin cette porte fine comme du papier, mains dans les poches devant tout ce petit monde qui fait mine de s'occuper.

— Jenna ?

Une jolie femme aux cheveux courts me suit à la trace avec des documents à la main.

— Je m'appelle Mina..

— C'est que tu n'es pas importante alors, tu as deux minutes pour faire tes affaires.

Elle s'arrête soudainement dans sa course et il me semble même que ses larmes brûlent ses yeux beaucoup trop maquillés. J'ai dit une assistante, pas une pouf en talons hauts.

— Tu as un problème ? Demandai-je a un idiot qui nous regarde depuis la machine à café.

— Mina travaille avec nous depuis plus de deux ans.. s'il vous plaît ne faite pas ça.

Qu'est-ce qu'ils ont tous aujourd'hui ? Ils veulent un licenciement avec un bouquet de fleurs et une lettre de recommandation peut-être ? Je demande juste qu'ils se mettent au boulot sans faire les curieux derrière une porte, pas plus, pas moins.

— Elle est gentille, pas vrai ?

Le garçon visiblement trop jeune pour faire partie de notre entreprise acquiesce vivement du visage en s'imaginant que je vais être sympathique tout ça parce qu'il me le demande poliment.

— Ça tombe bien, vous serez deux à chercher un nouveau boulot maintenant. Soupirai-je en attrapant sa tasse à café brûlante. On se serre les coudes entre amis.

Je retrouve mon bureau dans le silence le plus complet. Les mouches ne volent plus dans les couloirs tout comme les employés qui chuchotent certainement entre eux de ses deux licenciements sur un coup de tête. Si Andrew est au courant de ce que je viens de faire, je risque de m'en mordre les doigts.

— Non mais c'est quoi ton problème ?!

En parlant du loup, il n'est jamais très loin.

— Bienvenue, fait comme chez toi.

Sa main cogne assez fort contre un meuble, signe que mes humeurs de chien ne le font plus du tout rire. Dommage, moi aussi ça fait exactement six jours que je suis en rogne contre la terre entière.

— Pourquoi est-ce que tu vires tout le monde d'un coup ? S'exaspère-t-il en se rapprochant à bonne distance du bureau. Tu veux que cette entreprise tourne toute seule, c'est ça ?!

— Ne crie pas comme ça, je ne suis pas encore illettré.

Andrew qui se trouve être mon frère depuis assez longtemps pour me foutre constamment en rogne soupire en tirant doucement ses cheveux à la racine. Peut-être qu'il a été adopté finalement, on ne se ressemble pas que ce soit physique ou mentalement.

— Tu as été adopté ?

— Non ! Mais enfin pourquoi tu veux que ça le soit ?

Je hausse un sourcil perplexe en reportant mon attention à mes nombreux papiers.

— Parce que tu penses trop avec tes sentiments alors que moi j'en ai strictement rien à foutre de ce que pense les gens à mon sujet.

— Tu ne penses pas que c'est justement une raison valable qui pousse tout le monde à te fuir comme la peste ?

Il est le cerveau de notre groupe et moi les couilles de faire à sa place ce qu'il n'a pas le courage de faire. Voilà l'unique raison qui pousse les gens à croire que c'est moi le vilain dans l'histoire.

— Qu'est-ce que tu as fait à June ?

Cette question est surprenante, je ne m'attendais pas à ça surtout maintenant.

— Qu'est-ce que tu racontes.

— Ça fait bientôt une semaine qu'elle n'est pas venue au boulot. Me dit-il en s'affaissant dans un siège. Ça m'inquiète, elle ne donne plus signe de vie depuis.

Je reste silencieux parce que je sais que je suis responsable de toute cette merde. Elle me manque davantage chaque jours qui passent et ce sentiment ne risque pas de prendre la poudre d'escampette aussi rapidement.

— Charge toi de la mettre dans le planning des vacances en attendant qu'elle revienne.

— On ne peux pas faire ça..

— Fait moi confiance, elle vaut la peine de se battre.

My only one Où les histoires vivent. Découvrez maintenant