Le temps file, le temps n'attend personne. Le temps guérit toutes les blessures.
~~~ Point de vue de June. ~~~
Je retrouve ma chambre dans l'heure suivante en compagnie de Benny qui me raconte des éléments clefs de son adolescence. Apparement très ouverte d'esprit d'après ce qu'elle me dit fièrement, elle n'a pas hésité à vivre une relation de libertinage avec son ancien copain simplement parce qu'elle avait la trouille de le perdre. Je frisonne de dégoût mais je ne dis rien, c'était sa conception de vivre.
— Jonathan Davidson. Me dit-elle d'un petit sourire aux lèvres. Il avait la classe et c'était le plus populaire de notre université.
— Est-ce qu'il vous aimez sincèrement, Benny ?
Je repense à notre moment intime et à ses mots doux dans mon oreille. Apparement mon copain semble être une tête brûlée, c'est flippant de se dire qu'il pourrait dire ce genre de chose à tout le monde.
— Je n'en doute pas mais vivre une relation unique ce n'était pas vraiment sa tasse de thé.
Ils sont plus nombreux qu'on le pensent à construire une relation sur un mensonge et quand je regarde celui qui m'a fait tourner la tête aussi facilement, je me dis qu'il pourrait bien être capable de le faire. Je suis paranoïaque, surtout parce que je ne me souviens plus de rien en ce qui concerne ma vie.
— Arrête de te prendre la tête ma grande, il vient de te sauver la vie, pas beaucoup font ce qu'il vient de faire de nos jours.
— Comment ça marche alors maintenant ? Est-ce qu'il y a un risque pour lui ?
Je suis remerciante d'être en bonne santé grâce à ce don qu'il m'a fait mais je pense surtout à ce qu'il va vivre de son côté. Est-ce que c'est possible de vivre normalement avec un poumon au lieu de deux ?
— Il y a toujours un risque, June. Soupire-t-elle en m'aidant à me mettre dans mon lit. Il faut un train de vie sain, pas d'alcool trop fort, pas de tabac à cause de la diminution du souffle et une activité physique beaucoup moins importante.
— Oui donc en gros, il ne peut presque plus rien faire. Soupirai-je en enfonçant ma tête dans le coussin. Et pourquoi pas quelqu'un d'autre de ma famille ? Pourquoi lui ?
Il n'a que vingt et un an et la vie devant lui normalement, j'espère qu'il me pardonnera de lui faire vivre ce calvaire aussi tôt.
— Vous avez le même groupe sanguin rare vous deux et ta maman. Son choix a été vite pris.
Nous discutons encore un petit moment et c'est que après vingt et une heure qu'elle me laisse enfin seule en me souhaitant une bonne nuit. Je récupère mon plateau repas qui semble infecte en inspectant ce qui se trouve dans mon assiette en plastique. De la purée avec des grumeaux plus gros que mon pouce et de la viande dure comme du caoutchouc.
— Ne me dit pas que tu as mangé les trucs infecte qu'ils nous servent.
Il ne me faut qu'une petite seconde pour lire le message qu'il me renvoie en retour.
— Il y a des distributeurs en face de la porte de ta chambre. Ça te donnera l'occasion de nous ramener des chips.
— Rêve, j'ai trop la flemme.
Je verrouille mon portable en inhalant ce parfum de viande trop cuite qui me remonte soudainement la bile dans la gorge. La porte de ma chambre s'ouvre a ce moment-là en me retrouvant devant mon bad boy et son ami Marvin qui m'avait prise dans ses bras un peu plus tôt dans l'après-midi.
— Room service, vous avez commandé de la merde en boîte provenant des distributeurs ?
Je rigole en acquiesçant de la tête et ils me balancent tout un tas de nourriture sur la couverture. Chips, bonbons, gâteaux et pleins de boissons en tout genre. Ça me fait du bien, je me sens moins seule tout d'un coup.
— Comment tu te sens ? Me demande Jared en se faisant une place dans mon lit.
— Comme une vielle et toi ?
Marvin ricane en se plaçant au fond du lit contre la barrière de sécurité.
— Ça fait depuis trois jours qu'il ne fume pas, ton mec est en transe.
— Je vais très bien du con, arrête de dire n'importe quoi. S'agace Jared en ne parvenant pas à lui mettre un coup de poing dans le ventre à cause des douleurs.
Je ne fume pas, je ne savais même pas qu'on pouvait être accro à ce point-là a de la nicotine.
— Tu fumes beaucoup ? Demandai-je finalement à Jared qui gratte son bras par-dessus sa blouse.
— Oui ça fait longtemps maintenant.
Je regarde Marvin qui ne sait plus où se mettre mais je ne comprends pas tout de suite la provenance de cette gêne soudaine. Nous changeons rapidement de sujet, les heures défilent et il me semble qu'une mauvaise tension s'abat dans la pièce depuis notre dernière discussion. Marvin tente de faire une blague de temps en temps infructueuse et c'est dans la nuit quand je rentre dans sa chambre que je comprends que mes doutes étaient bien fondés.
— Tout va bien ? Chuchotai-je en me rapprochant doucement.
Il se retourne subitement en jetant quelque chose en dehors de la petite fenêtre.
— Putain mais qu'est-ce que tu fais ici, June ?
Je me rapproche encore en m'acclimatant à la faible luminosité de la pièce. Je remarque les petites traces sur son avant-bras qu'il cache soudainement en prenant un sweat-shirt sur une chaise.
— Qu'est-ce que tu faisais ? Demandai-je en me focalisant sur ses vêtements.
— Rien, je ne respire plus enfermé là-dedans.
Les ennuis commence, il se recule d'un pas mais je relève subitement la manche qui recouvre son avant-bras en regardant ce qu'il me cache depuis apparement longtemps déjà.
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My only one
RomansaDans ce roman, June nous plonge dans l'univers délirant d'une femme tourmentée par son passé qui rejoint sa meilleure amie a New-York pour prendre un nouveau départ. Beck reconnue et bien implantée dans ce monde si fantasque lui ouvre les portes d'u...