Il ne faut jamais sous estimer le caractère prévisible de la bêtise humaine.
~~~ Point de vue de June. ~~~
Lily me récupère devant Massey's Industrie après une longue journée de travail entre un bon nombre de dossiers encore en attente et ma collaboration avec Andrew. Une nouvelle collection de lingerie masculine devrait faire son apparition dans moins d'une semaine dans un grand événement où Jared défilera avec d'autre mannequins renommés. C'est l'événement du siècle paraît-il.
— Alors cette journée ?
Elle me sourit en s'engageant dans la circulation plus ou moins fluide du centre-ville.
— J'ai la pression, tout le monde est stressé depuis quelques semaines.
Je peux le comprendre, les personnes les plus influentes de New-York comme les sponsors et les riches clients seront de la partie. Je n'imagine même pas le stress de Jared en défilant devant eux comme un robot sans âme et aucune expression visible sur le visage.
— C'est normal, il faut t'y faire.
Comment il vit cette situation ton homme des cavernes ? Me demande-t-elle tout sourire aux lèvres.— Il est quotidiennement à la salle de sport, il ne dort plus depuis presque une semaine.
La petite voiture de Lily s'arrête dans le parking d'un restaurant chinois ce qui signifie que je vais enfin faire une pause. Pourtant à midi, Jared m'a rejoint avec une salade mais mon estomac n'a pas supporter. Certainement le stress qui s'accumule depuis que nous savons la date officielle de cette Fashion week.
— Il va encore faire sensation, même avec un sac poubelle sur la tête ce con aura toujours des sponsors.
Je touille de ma fourchette un bloc de riz avec de la sauce mais ma faim vient encore une fois de s'envoler.
— Et Andrew ? Me demande-t-elle de nouveau en se servant un sirop de litchi. J'ai envoyer un message ce matin mais pas de nouvelles..
Ma copine devient soudainement aussi rouge que ses propres cheveux. Pourquoi ne m'en suis-je pas rendue compte avant ? Elle en pince pour Andrew.
— Ne me dis pas que..
— Ne pense c'est complètement faux, June.
La viande reste coincée dans ma gorge, ça ne passe toujours pas. Avant un soudain deuxième haut-le-cœur, je pousse mon assiette dégoûtée.
— Pourquoi tu ne manges rien aujourd'hui ? Me demande-t-elle en pouffant devant mon dégoût.
— J'en avais envie puis maintenant qu'elle est devant moi, je suis écœurée.
D'une moue dubitative nous sortons du restaurant et terminons nos ragots dans la voiture. Lily m'avoue enfin une petite attirance depuis un moment avec Andrew. Des jeux de regards à la moindre occasion mais aussi des discussions qui s'étirent jusqu'à tôt au petit matin. J'espère que tous ses efforts offrirons naissance à une belle relation.
— Je te paie le prochain, merci encore.
J'embrasse ma meilleure amie sur le front avant de sortir de la voiture sous la bâtisse infinie qui me fait office de maison ses derniers temps. Je ne sais pas le genre de relation que nous entretenons ensemble mais ce dont je suis certaine c'est combien il est tout ce que je veux dans la vie.
— Pas trop de folies avec ton prince, vous avez du pain sur la planche demain.
Elle a raison, nous avons du pain sur la planche.
— Pas de bras, pas de chocolat, allez à demain.
En rentrant dans le salon, les lumières sont éteintes et je remarque aussitôt les flammes qui crépitent dans la cheminée et la table basse de mise. Des bras forts et musclés m'enlacent soudainement en se refermant sur ma taille.
— Salut toi, pile dans le bon timing.
Je tombe presque à la renverse dans ses bras en reposant ma tête contre son torse.
— Salut rebelle, qu'est-ce que tu trames encore ?
Il sourit dans ma nuque en glissant ses mains sous mon pull en laine. J'aime cette tendresse et les frissons brûlants qui m'assaillent en me laissant bercer par ses caresses.
— Pourquoi il faut toujours que tu trouves ça suspect ? Me demande-t-il en m'observant en coin. Je voulais juste te faire une surprise, Juno.
Je glousse en me tournant complètement jusqu'à lui.
— J'adore celui que je vois, cette nuit risque d'être l'un de mes meilleurs souvenirs.
— A table alors.
La cuisine est comme neuve, je comprends que les efforts de mon prince s'arrêtent au moment de faire la cuisine. Jared n'est pas un bon cuistot, il se contente de faire des pâtes blanches avec du gruyère dessus. La gouvernante fait tout elle-même, cuisine, nettoyage, elle n'a jamais de repos.
— Oui je sais ce que tu vas dire, et non elle est en vacances.
Mon père rentre dans la maison avec des sacs en papiers dans les bras. La sensation est toujours autant douloureuse parce que nous n'avons pas beaucoup de points communs. Il ressemble toujours à un inconnu à mes yeux.
— Le repas est servi messieurs, dames.
La révérence de Max est catastrophique mais c'est l'intention qui compte. Jared donne un sac à mon père qu'il refuse d'un geste de la main.
— Je vais rejoindre des amis en ville. Dit-il simplement en fuyant des yeux mon interrogation. Il y a déjà Stan devant la maison avec Brandy.
— Qui sont-ils ? Demandai-je d'une petite voix.
Mon père m'observe un court instant silencieux comme si je n'avais pas besoin de connaître tous ses petits secrets. Pourtant je ressens ce besoin de connaître davantage de choses sur cette vie qu'il mène depuis qu'il m'a abandonnée. Qui sont ses amis ? A-t-il déjà une nouvelle femme dans sa vie ?
— Ce n'est pas le moment, Juno.. chuchote-t-il avant de me prendre dans ses bras. Profite, c'est la première fois qu'il donne autant d'importance à quelqu'un.
Il me donne un petit coup de coude avant de rejoindre sa voiture déjà chaude. Je le regarde longtemps jusqu'à ce que la berline disparaisse complètement de mon champ de vision. Jared qui semble comprendre ma tristesse, referme doucement la porte avant de me prendre dans ses bras.
— Tout le monde a son petit jardin secret, Juno. Ça ne veut pas dire qu'il ne t'aime pas.
— On ne fait pas ça aux gens qu'on aime justement..
En retournant au salon, je tente de faire abstraction de ce qu'il vient de se produire. Il a raison, Jared a fait beaucoup d'efforts pour que cette nuit soit plus que parfaite.
— Heureusement que les traiteurs existent. Marmonne-t-il en ouvrant les sachets en papiers.
Le repas est divinement bon, je ne peux pas dire le contraire. La tension s'allège doucement grâce aux blagues douteuses de mon loup solitaire mais aussi avec une bonne bouteille de vin rouge. Ses petits moments à nous sont précieux depuis que j'ai appris à connaître le véritable sens de la notoriété. Derrière ses murs, nous ne sommes plus vraiment nous-mêmes.
— Tu as encore de la place pour le dessert ? Me demande-t-il en apportant des petites assiettes.
Un haut-le-cœur me submerge en regardant les pâtisseries colorées sous mon nez. En ce moment plus rien ne passe dans mon estomac et je ne comprends toujours pas le pourquoi du comment.
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My only one
RomanceDans ce roman, June nous plonge dans l'univers délirant d'une femme tourmentée par son passé qui rejoint sa meilleure amie a New-York pour prendre un nouveau départ. Beck reconnue et bien implantée dans ce monde si fantasque lui ouvre les portes d'u...