Partie soixante huit

7.4K 441 43
                                    

~~~ Point de vue de June. ~~~

Notre discussion avec Marvin est laborieuse, je me tue a faire comprendre à ce garçon que je suis toujours en colère contre son ami d'une part à cause de ses propos pendant notre dispute mais encore parce qu'il a cette addiction bien encrée dans ses veines et qu'il ne semble pas disposer à la combattre. A ce moment-là, il gagne la partie en m'arrachant un <Bon j'irais, mais ne m'emmerde plus maintenant.> Il me sourit d'une insolence sans nom, heureux d'être gagnant de cette partie.

— Voilà ce que j'aime entendre. Me dit-il tout sourire. Bon on y va ?

— Ah non mais tu rêves bien j'espère, j'irais toute seule !

Il se rassoit à table, feignant la syncope de ce qu'il vient d'entendre. J'ai bien dit toute seule, je ne veux pas d'un entremetteur en carton qui va me vanter le comportement de son abruti de célébrité.

— Ah oui ? Bah sache une chose madame qui se croit indispensable, c'est moi son frère de cœur depuis la primaire, pas toi. 

Je ricane nerveusement devant cette petite crise de jalousie. Venant de Marvin, je m'attendais à tout mais pas à faire une petite guerre maintenant et surtout pas à la cantine du boulot.

— Pourtant il ne me parle pas souvent de toi, elle est louche ton histoire de frère..

Je garde mon calme, je ne veux pas rire devant lui où il se douterait que je fais ça simplement dans le but de le mettre en colère.

— Parce qu'il est pudique !

Les fourmis vadrouillent dans mon estomac en explosant de rire dans tout le self. Certain me regarde soudainement, bouche encore ouverte et fourchette en main en se demandant certainement mon problème. Moi ? Non ça va, c'est de naissance. J'ai honte mais en même temps, je n'arrive pas à faire autrement parce que jamais, oh grand jamais, Collins ne pourrais être pudique.

— Mais putain arrête de te foutre de ma gueule !

Marvin, rouge de colère se lève automatiquement de sa chaise en râlant. Il pourrait vraiment faire du théâtre, c'est vachement crédible.

— Oh allez calme-toi Barbie, je rigole..

Il mime un doigt d'honneur en partant en furie dans les couloirs de Massey's Industrie.

— Eh revient, moi aussi je veux être ta sœur de cœur !

~~~

Comme promis, je m'arrête devant le seuil de la porte où je peux facilement entendre une pluie atroce d'insulte en tout genre. Il n'y a pas de doute, le boss est en colère aujourd'hui et je vais moins faire ma maligne dans deux secondes. Je suis prête à reprendre mon petit train-train avant que la tempête Collins explose tout sur son passage mais une femme qui sort du bureau en larme me bouscule à ce moment-là.

— Maddy ? S'empresse une copine de la rejoindre. Alors qu'est-ce qu'il a dit ?

Son histoire ne me regarde pas, je recule légèrement mais je me cogne lourdement contre quelqu'un qui n'a pas encore compris que les stationnements dans les couloirs sont franchement agaçants.

— Je ne te paye pas pour faire la plante verte.

La voix masculine et grave qui court dans le creux de mon oreille, me donne un frisson. Ils me regardent, observent ce qui se rapproche le plus d'un règlement de compte entre un patron bad boy et moi, cette proie trop facile qui se ronge les peaux mortes en se faisant de plus en plus petite.

— Justement, j'ai des trucs plus importants à faire..

Il m'attire en avant si bien que le maigre courant d'air de la porte qui se referme subitement dans un claquement bruyant me faire reculer d'un pas.

— Qu'est-ce que tu me veux ?

( Te faire la peau, petite conne. )

Non, ça c'est juste une invention tout droit sortie de ma tête. La vérité, c'est qu'il reste silencieux une longue minute qui me semble être à peine possible à en survivre avant de se prendre une cigarette.

— Il me manque le rapport des Hawards, je croyais que tu devais déjà le faire ce matin.

— Ça fait le cinquième dossiers que tu me donnes en moins de vingt-quatre heure. Comment tu veux que je m'en sorte moi ?

Dans un petit sourire d'une rare insolence, monsieur je m'en bas le citron de tout le monde fait rouler la pierre de son briquet en portant la flamme jusqu'à la fraise rouge de son machin puant.

— Je m'en fous de connaître le pourquoi du comment. Je suis le patron et je te demande de me faire ses documents le plus rapidement possible. Me dit-il fraîchement irrité. Si tu voulais te faire une petite journée tranquille, il fallait peut-être te prendre plutôt un jour de congé.

— Non mais c'est quoi ton problème ?

Une bonne gifle, c'est ce que je suis capable de faire là tout de suite en le regardant. Tout ça parce que j'ai besoin de temps parce que jusque-là je ne connais que les mauvais côtés de sa personnalité ? Addiction, mauvais caractère, colérique et trop obstiné ? Je comprends qu'il est en colère contre moi mais je ne suis pour rien dans cet accident qui m'a fait perdre la mémoire.

— Aucun qui te concerne à part ses putains de papiers que je veux que tu m'apportes dans mon bureau à la première heure demain matin.

A ce moment-là le bruit de la gifle que je lui assène pourrait bien se faire entendre jusqu'à l'autre bout du hall. Il reste silencieux un court instant en se massant doucement la joue comme si ce que je venais de faire avait une importance particulière à ses yeux. Est-ce qu'il vient subitement de comprendre ce que je ressens ?

— Barre-toi d'ici June.

Je me dirige en vitesse dans mon bureau mais il me rattrape aussitôt en faisant voler tout ce qui se trouve sur la table.

— Je crois que tu as pas bien compris, CASSE-TOI D'ICI !

My only one Où les histoires vivent. Découvrez maintenant