My only one

Partie soixante dix

La peur de se perdre ne devra jamais guider nos choix. Alors quoi qu'il se passe, quoi qu'il arrive, on surmontera ça.

~~~ Point de vue de Jared. ~~~

Vous savez honnêtement ce qui est malheureux de nos jours ? Je m'appelle Jared Collins, j'ai la chance de vivre une vie de rêve comme dirais certain et pourtant derrière la loge la vie d'une personne célèbre ne ressemble pas à un conte pour enfants. Alcool, drogue et mauvais choix, c'est plutôt tout le contraire en réalité. J'accumule des nombreux records à mon âge et pas ceux qu'on a envie de mettre dans un bouquin pour tout dire. Aujourd'hui je suis le genre de type qui court derrière une femme qui ne se rappelle même plus que j'existais jusque-là.

— Putain, il faut que tu te souviennes, June..

Plus un bruit, plus une ombre, elle vient de prendre cette fameuse poudre d'escampette et je n'ai même pas la force de la suivre. Je tombe genoux à terre avec une envie importante de me mettre à chialer. Peut-être que ça me ferait du bien ou alors un effet boomerang qui me renverrait en pleine gueule mes mauvais choix.

— Tu veux que je te dises la vérité ? Ça fait vingt quatre heure que je ne me drogue pas et pourtant je suis à bout.. Soupirai-je en sentant la transpiration dans chaque pore de mon visage. Je deviens dingue June, j'arrive pas c'est plus fort que moi..

Mes mains serrent davantage mon visage jusqu'à ce que ça soit de plus en plus douloureux. Il faut que je me calme mais là à ce stade c'est impossible, le manque est trop fort. J'ai le corps qui tremble même avec cette canicule, ça me paraissait trop facile bizarrement.

— Tu ne voulais pas de mon aide jusque-là..

Je sens son corps subitement contre le mien et je tente de faire redescendre cette pression insoutenable qui est en train de me tendre chaque muscle comme une arbalète. Je suis en manque et si je me souviens bien, je ne contrôle plus rien dans ses moments-là.

— Fait quelque chose mais putain aide-moi..

Je crois pas au destin d'habitude , mais là je commence à croire qu'il existe et qu'il a bien fait de mettre une perle comme ça sur mon chemin. Elle passe la robe qu'elle porte certainement de la taille d'un enfant au-dessus de son visage et me couvre les bras en remarquant les frissons qui me submerge.

— Ça va être difficile, je vais pas te mentir mais c'est toi qui contrôle, Jared..

— Il n'y a pas une seconde où cette envie de merde s'arrête.

La lionne devenue soudainement douce comme un chaton caresse ma joue de son pouce en tentant de calmer les sursauts involontaires que mon corps exerce.

— Vient, on rentre..

Je refuse cette proposition mais elle me tire soudainement avec une force encore inconnue et m'aide à me remettre sur mes pieds. Voilà pourquoi j'aime June depuis le tout début, elle donne son cœur et son âme a des personnes qui ne le méritent pas mais elle s'en fout complètement. Tant qu'elle aide, elle est heureux.

— Donne-moi les clefs de ta voiture. Me dit-elle en me montrant la paume à plat de sa main.

— Rêve, tu conduis pas ma caisse.

Là je suis plutôt lucide à ce moment-là et c'est tout bonnement inacceptable qu'elle touche à ma merveille. Aucune négociation possible, ma voiture reste MA VOITURE.

— Et puis déjà habille-toi on est pas dans club de strip-tease

— Ouais bah autant je suis déjà riche mon pote.

Je regarde ses sous-vêtements minable et j'en rigole presque. Elle ne ressemble à rien, elle a certainement honte vu la façon dont elle rougie mais ne s'avoue pas vaincue parce qu'elle continue de marcher jusqu'à la voiture en se foutant royalement que quelqu'un pourrait regarder.

— Mais qu'est ce que tu veux être riche cousine tu portes une culotte Batman !

— Jalousie ça, tu veux la même je suis sûre..

Oui je suis jaloux et bien comme il faut en remarquant qu'un type la regarde depuis la terrasse du restaurant. Je crois que mon doigt fait l'affaire parce qu'il se retourne directement en faisant mine de sourire à sa femme.

— Tu as honte de rien, June Decker.

Je la soulève du goudron et la repose sur le capot de la voiture. À ce moment-là son rire plus que communicatif me fait presque oublié que je suis en manque.

— Jamais honte d'être là rigolote de service, Jared Collins.. Soupire-t-elle proche de mes lèvres. Je crois que j'ai réussie ma mission.

— Championne..

Honnêtement, j'ai rêvé de ses lèvres un bon nombre de nuits et elle est là, maintenant sous mes yeux à me sourire fièrement et je retombe soudainement encore plus amoureux. Si c'est pas encore le paradis, je veux bien revenir encore et encore de l'enfer.

— Qu'est-ce que tu attends ? Me demande-t-elle en plissant son nez timidement.

Je reviens de mon nuage et ne me fait pas attendre. Ses lèvres ont le goût du succès, parce que je crois que c'est ça la vraie réussite, être le coeur le plus sombre qui existe et pourtant se sentir renaître a chacun de ses sourires. Quand je la regarde, je ne me sens plus aussi brisé qu'avant, maintenant elle porte une partie de moi, certes une partie de merde mais un petit bout qui nous lie a tout jamais.

— Tu parles dans ta tête ? Vous êtes combien là-dedans ?

— Putain la vache, ils sont tous là c'est une boite de nuit dans mon crâne.

Elle rit et court soudainement comme une gamine jusqu'a mon siège derrière le volant où elle s'installe.

— Je vous emmène où ? Me demande-t-elle en baissant la vitre. Chez vous ou chez moi ?

Je m'accoude à la fenêtre en prenant son visage dans mes mains.

— Aucuns des deux, on se barre maintenant.