Partie trente sept

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N'oublies jamais ce que tu es, car le monde ne l'oubliera pas.

~~~ Point de vue de June. ~~~

Trois cent vingt huit millions d'habitants et pourtant une seule et unique personne fait battre mon cœur toujours aussi puissamment dans ma poitrine. Aucune nouvelle depuis trois semaines mais je peux comprendre, c'est moi qui voulait de la distance. A la place, je me concentre dans mon boulot et je trouve que ça me va bien. Je respire Massey's industrie, mange et dort Massey's industrie.

— Encore le nez dans tes papiers ?

Devon est un collègue de bureau qui incarne cette gentillesse absolue et ce sourire honnête qui fait du bien aux yeux.

— Ça fait du bien surtout à une heure où il n'y a plus personne dans les locaux.

— Sauvage.

Ce garçon aux yeux rieurs me rejoint comme presque tous les soirs depuis ses derniers jours. Je ne me braque pas à sa compagnie même si c'est vrai que je préfère sincèrement être seule en ce moment. Je ne fais plus confiance en personne, merci ma famille bidon et surtout merci à Jared Collins.

— Être intelligent, je dirais.

Il me regarde d'une mine perplexe en cherchant cette raison quelconque que je ne connais pas non plus à mes mots.

— On ce renferme a cause des cons dans son genre, c'est moche.

— Il est authentique a vrai dire, l'avis des autres ne compte pas à ses yeux. Dis-je en tournant mon fauteuil deux ou trois fois sur lui-même. Il n'est pas malheureux et ne souffre pas. Ça s'appelle être intelligent chez moi.

— Tu vas le défendre coûte que coûte n'est-ce pas ? Je pense qu'il a juste de la chance que des personnes comme toi s'occupe aussi bien de lui alors qu'il est coupable.

— Même le diable à besoin d'un avocat.

Un petit sourire traverse mon visage à cette simple constatation. Il a raison, coûte que coûte jusqu'à ce que je sois atteinte d'Alzheimer, ça sera moi qui le défendrait alors que je n'ai aucune raison de le faire.

— Je pense que tu as besoin qu'on te change les idées, Mademoiselle Decker. Dit-il soudainement en empilant mes documents dans un coin du bureau. Tu as carte blanche, qu'est-ce que tu veux faire ?

— Est-ce que dormir ça compte ?

— Oublie celle-là, on est à New-York tu te souviens ?personne ne se couche à vingt deux heure un samedi.

Je râle mais accepte cette sentence en sortant de Massey's industrie avec Devon heureux à ma droite. Je dis au revoir à Andrew qui travaille toujours le nez dans son ordinateur. A ma vue, il replace ses lunettes sur le bout de son nez en m'interpellant depuis les couloirs.

— Vous avez besoin d'un taxi, June ?

— C'est gentil mais on me raccompagne.

L'expression faciale de mon responsable me rappelle que trop bien celle de son frère.

— Prenez soin de vous, ma bête sauvage de frère risque de me faire vivre un mauvais quart d'heure si vous nous revenez cabossée. Plaisante-t-il en souriant en coin. A lundi.

— Je suis entre de bonne mains, bonne soirée.

La main de Devon glisse doucement jusqu'à la mienne à ce moment-là et c'est comme un coup de poing que je me prenais entre les deux yeux. Mal à l'aise de faire ça devant Andrew, je m'extirpe à ce contact en rejoignant le plus rapidement possible la sortie de l'immeuble.

— Excuse-moi, je ne voulais pas..

— Rien de grave, je suis juste fatiguée.

Je ne veux pas qu'il se vexe de mon comportement mais faire ça maintenant n'est pas une brillante idée venant de sa part. C'est un gentil garçon qui tente toujours de me faire sourire mais la seule personne à qui je pense depuis bientôt un mois n'est malheureusement pas lui à mon triste regret.

— Tu veux que je te ramène ?

Peut-être qu'il ressent cette tension soudaine en m'ouvrant la portière de sa voiture ou alors il est en train de prendre conscience que je vis dans un autre monde à des milliers de kilomètres du sien.

— Non, enfin j'ai envie de prendre l'air, si tu en as toujours envie aussi.

— Oui bien sûr.

Nous restons tellement silencieux que notre trajet me semble être une éternité. Je regrette de dire oui si facilement aux gens parce qu'à la fin, je n'arrive pas à faire semblant d'être bien.

— Où est-ce qu'on va ? Demandai-je en m'enfonçant dans mon siège. Cette route est vraiment glauque..

— Tout doux, je me charge personnellement à te faire vivre une bonne soirée.

Je commence doucement à être en rogne de son comportement. Pourquoi ça semble si difficile de me dire exactement où il compte se rendre ?

— Tu ne veux pas plutôt répondre à ma question ?

Agressive est légèrement apeurée d'être dans une voiture avec un garçon que je ne connais que dans les circonstances du boulot, je regarde l'horizon à perte de vue et les hauteurs des montagnes.

— Il y a un film qui passe à onze heure, je pensais que ça te ferait plaisir. Me dit-il soudainement autant en rogne que moi en filant dans une allée extirpée.

— Merci, c'est le cas..

Je me radoucie en prenant conscience de son geste. Il voulait simplement être bienveillant certainement parce que sans me le dire, il pense que suis imbuvable depuis ses derniers jours. Je ne lui lance pas la pierre, il a raison.

My only one Où les histoires vivent. Découvrez maintenant