Moi le matin, je casse le vent, je fais chier les gens ça me purifie c'est important.
~~~ Point de vue de June. ~~~
Les lumières se coupent soudainement en me plongeant dans l'obscurité la plus complète. Je ne distingue qu'une petite boîte lumineuse au-dessus d'une sortie de secours et l'affluence des passants dans la rue à travers la fenêtre. Mon cœur se serre davantage comme si ce manque soudain d'oxygène que je ressens à cet instant devenait de plus en plus insoutenable à contrôler.
— Ne panique pas, je suis là.
Il n'est pas plus serein que moi en remarquant cette panique qui m'empêche de reprendre mon souffle. Son cœur bat vite dans sa poitrine en comprenant que nos têtes sont mises a prix depuis qu'un intrus rôde dans Massey's Industrie.
— Facile de dire ça.. Chuchotai-je en m'agrippant davantage à son bras. Fait quelque chose, je t'en supplie.
— Reste là et enferme-toi, je reviens.
Pardon ? Hors de question que je reste toute seule dans la nuit avec un fou furieux qui veut me foutre la trouille. Peut-être qu'il est dangereux et s'il arrivait quelque chose à Jared, je ne m'en remettrai pas.
— Non !
La panique me submerge mais cette fois-ci je ne contrôle plus rien. Je veux simplement rejoindre au plus vite ma famille mais surtout me convaincre qu'ils vont bien.
— Respire, June. Soupire-t-il en me poussant contre la fenêtre où un filet de lumière traverse la pièce. C'est pas le moment de perdre ton sang-froid, ok ?
— Je te rappelle le contexte Monsieur le bouddha, on est pas dans des jeux de PlayStation, là c'est la vraie vie et il y a un malade qui veut s'en prendre a nous !
Je repousse d'un mouvement brusque son corps en arrière mais il ne scille presque pas. J'avais oublié nos deux gabarits totalement opposés mais surtout ce sentiment de colère qui m'envahît à cause de mes peurs. J'ai besoin de respirer la pollution de Manhattan, ça fait trop longtemps que je suis en apnée.
— Alors laisse-moi faire et arrête de me rendre dingue où tu viendras me donner des oranges en prison une fois que je lui mettrais la main dessus !
Voilà, il a atteint ses limites, ça me semblait bizarre qu'il soit aussi calme. Il cherchait juste une solution sans pour autant passer tout de suite à la case prison mais à la façon dont il me porte comme un sac de pomme de terre, j'arrive facilement à croire qu'il va nous mettre dans la merde.
— Lâche-moi ! Pestai-je en m'agitant pour qu'il me repose. On va directement dans la gueule du loup pauvre con !
— MAIS PUTAIN FERME LÀ.
Une sonnerie stridente retentit dans l'enseigne au moment où nous descendons les dix derniers étages à pieds. Enfin je rectifie, ou mon Jared essoufflé comme un bœuf me porte en râlant.
— Pose-moi en dirais que tu vas faire une syncope.
— La prochaine fois ne mange plus de burgers, tu pèse un âne mort, Juno le tonneau.
Je donne un petit coup de coude vexée dans son torse mais je me rappelle bien que trop rapidement que nous ne faisons pas une balade de santé. Où est-il maintenant ? Est-ce qu'il est en train de nous suivre ? Je me retourne en pointant le flash de mon portable en arrière. Personne, la cage d'escaliers semble vide.
— Dépêche-toi c'est vraiment flippant. Dis-je en donnant un petit coup pour qu'il avance plus vite.
— Donne-moi encore un coup de ton lasso invisible et c'est toi qui va courir la fermière.
Après ce qui me semble être une éternité sur le dos de mon sportif en carton, nous retrouvons la porte de sortie et quand je crois enfin être en sécurité dans les bras de Marvin c'est Jared qui en fait des siennes en retournant dans le bâtiment.
— Jared !
Je hurle mais il ne semble pas m'entendre. Certains passants s'attroupent en contrebas des escaliers pour comprendre ce qu'il se passe un peu plus haut mais Marvin qui me tenait dans ses bras me pose une main sur la bouche en soupirant.
— Tout va bien, June. Me dit-il hésitant à me donner l'espace dont j'ai besoin. Regarde-moi.. On va voir si tout va bien pour ta mère, ok ?
J'acquiesce d'un mouvement à peine perceptible du visage en ravalant mes sanglots. Je ne pourrais pas me pardonner si Jared a le moindre problème à cause de moi.
— Ne t'inquiète pas pour lui, Andrew et Max sont avec lui.
— Qu'est-ce mon père fiche ici ?
Ma voix est tremblante en rentrant dans la voiture.
— C'est moi qui lui a dit tout à l'heure, je trouvais ça bizarre que vous soyez aussi long à nous rejoindre.
Nous roulons un petit moment en silence, je repense à Jared qui est toujours là-bas puis à ma mère qui ne va certainement rien comprendre en me voyant arrivée à plus de vingt-trois heure.
— Relève la plaque de la voiture qui nous suit, June.
Il a raison, une voiture sombre nous suit depuis un peu plus de dix kilomètres. Pas grand monde n'emprunte cette route aussi tardivement à cause des nombreux virages et la faible visibilité, mais je sais aussi que c'est le chemin le plus court pour rejoindre la maison d'Angelina.
— C'est Devon, il est partit, on a pas réussi à le retenir. Où vous êtes ?
Mon coeur fait des bonds dans ma poitrine en apprenant qui se trouve derrière toute cette supercherie. J'emboîterai soudainement les morceaux manquants du puzzle. Son licenciement à cause de notre dernière soirée ensemble, ses mains sur mon corps.. Tout me revient subitement en tête.
— Avance plus vite, Marvin..
— Tu veux faire des tonneaux ou quoi ? Râle-t-il en passant la cinquième. Putain mais casse-toi fils de..
Je comprends trop facilement que celui qui nous colle en voiture s'avère être aussi celui qui a voulu me faire du mal il y a des semaines en arrière. La voiture tente de se mettre à notre niveau mais Marvin accélère encore davantage en comprenant que nous sommes en danger.
— La caisse va pas tenir longtemps, June..
Les coups de plus en plus puissants dans là carrosserie me donne des vertiges. Nous frôlons chaque seconde davantage la rambarde qui nous retient du précipice en contre-bas. Un énième coup de volant et je suis consciente que nous ne ressortirons pas indemne de cet accident. La voiture cogne lourdement contre la barrière et des flashs me parcourent en sentant la main de Marvin me retenir contre mon siège. A ce moment-là, il pense plus à ma sécurité qu'à la sienne, mais les coups qui proviennent de chaque côté de la carcasse de la voiture sont douloureux. Je ne vois plus rien même si je suis encore consciente et que ma tête frappe violemment contre la fenêtre.
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My only one
RomanceDans ce roman, June nous plonge dans l'univers délirant d'une femme tourmentée par son passé qui rejoint sa meilleure amie a New-York pour prendre un nouveau départ. Beck reconnue et bien implantée dans ce monde si fantasque lui ouvre les portes d'u...