Partie trente cinq

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Nos cicatrices ont le mérite de nous rappeler que le passé n'a pas été qu'un rêve.

~~~ Point de vue de June. ~~~

Des beaux yeux verts sous des cils qui me paraissent plus infinis encore à la lumière. Des traits de visage bruts, sévère mais qui irradie d'une expression particulière en me regardant. J'ose à peine me dire qu'il est vraiment dans cette pièce, plus sublime que jamais dans son jean sombre et un tee-shirt qui moule ses abdominaux parfaitement dessinés.

— Je t'en prie, fait comme chez toi.

La voix sévère de mon responsable me donne un soudain haut-le-cœur. Je ne veux pas qu'ils se dispute a cause de nos histoires en dehors du travail.

— Ça tombe bien parce que Massey's Industrie est à moi, si tu te souviens bien.

— Pas de ça entre nous et surtout pas devant nos employés, Jared..

Je me sens toute petite devant ses deux carrures imposantes sous mes yeux. A gauche derrière son bureau, la voie de la raison et à droite un petit diable qui ne fait jamais rien dans la dentelle.

— Elle peut tout entendre à ce stade.

— A ce stade ? Répète ahuri Andrew en nous fixant comme s'il cherchait à comprendre le sens de ses mots.

Effectivement il a raison, je peux tout entendre même si cette histoire concerne un conflit de famille assez important.

— Il te sert a quoi ton portable, ça fait dix fois que je parle à ta messagerie.

— Justement elle est faite pour ça, si je peux me permettre continue encore elle n'est toujours pas pleine.

La colère me submerge en m'immobilisant sous ses yeux. Ça fait beaucoup trop longtemps que je souhaite mettre les choses aux clairs même si nous sommes devant son frère qui ne semble toujours rien comprendre à ce qui se passe entre nous.

— Quelqu'un pourrait me dire ce qu'il se passe ici ?

Aucun de nous deux daigne dire à Andrew notre véritable problème mais la tension est à son comble. Mon cœur frappe violemment dans ma poitrine en tentant de me convaincre que je ne suis pas à ma place dans ce boulot.

— Elle avait bon goût ?

— De quoi tu parles ? S'agace-t-il en levant les yeux jusqu'à moi.

— De ta langue dans sa gorge, ses amygdales sont à ton goût ?

Il me fusille de ses deux billes sombres à la place des yeux en tirant à la racine de ses cheveux en signe de frustration.

— Nina ne compte plus depuis longtemps à mes yeux.

— Je ne comprends plus rien, qu'est-ce qu'elle vient faire dans cette histoire celle-là ? Râle Andrew en donnant un petit coup de poing dans la tablette du bureau.

— Mêle-toi de tes affaires, ça ne te regarde pas.

Je peux entendre des talons hauts qui martèlent le parquet dans les couloirs qui mènent jusqu'à la porte du bureau. La porte s'ouvre soudainement sur une femme d'une quarantaine d'années approximativement. Belle aux cheveux mi-longs et bruns, grande et élancée, tout ce que je ne suis pas finalement.

— Mes fils se disputent encore ? Demande-t-elle d'une voix grinçante. On se calme tous les deux.

Elle frappe dans ses mains sévèrement en faisant une apparition théâtrale comme tout droit sortie d'un livre de mode. Je comprends mieux d'où vient le charisme incontestable de ses enfants maintenant. Les deux frères cessent toutes injures en reportant une attention particulière à la mère de famille.

— Voilà la sorcière, j'espère que tu es content Andrew.

Jared chuchote ses paroles obscènes en filant au passage un petit coup de coude à son frère qui s'agace davantage.

— Je suis encore assez agile pour te mettre un coup de talon entre les deux yeux, Jared. Râle-t-elle en me remarquant enfin. Vous n'avez pas autre chose à faire que de vous battre devant la bonne ?

Je me retourne soudainement en cherchant ironiquement à qui elle s'adresse de cette façon. Le terme " bonne " ne fait pas partie de mon vocabulaire et surtout pas venant d'une femme qui vous regarde de haut en bas comme si personne ne pourrait être à sa taille.

— Ravie de faire votre connaissance madame. Dis-je en tirant une révérence hypocrite. Il me faudrait une palette entière de brosse à dent, les joints sont sales.

Les deux frères s'amusent de ma repartie mais je ne trouve rien de drôle à cette situation. Comment peut-elle être aussi mesquine ?

— Je note, d'ailleurs.. il n'y a plus de tenue disponible dans les locaux ? Soupire-t-elle en regardant mes vêtements. Oubliez ce que je viens de dire, vos vêtements sont parfaits pour ce boulot.

— Ça me touche, merci beaucoup.

— Bon sang, qui est cette femme, Jared ?

Elle chuchote à l'oreille de son fils de cette manière insupportable qui m'agace au plus haut point mais j'ai envie qu'il dise ce qu'il pense vraiment de notre relation. Est-ce que je suis seulement une femme comme une autre à ses yeux ou plus que ça ?

— Ma personne préférée.

Bouche grande ouverte, ses paroles rythme les battements plus rapide que jamais dans ma poitrine. Personne ne m'avait jamais dit ça avant. Oh ça non, jamais.

— Qu'est-ce que tu racontes encore..

Il s'avance d'un pas en prenant ma main dans la sienne avant de dire assez fort pour que tout le monde puisse entendre.

— Tâche de reconnaître son visage la prochaine fois et pas avec une brosse à dent entre les mains. Elle t'invitera à la maison un de ses quatre histoire de te donner quelque conseils de tenue vestimentaire.

My only one Où les histoires vivent. Découvrez maintenant