Partie quatre vingt quatre

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Si belle qu'ait été une vie, il y a toujours un immense écart entre l'existence qu'avait rêvée l'adolescent et celle qu'a connue l'homme.

~~~ Point de vue de Jared. ~~~

J'aime June de mille façons possible. De ses lèvres qui forme un petit cœur quand elle est surprise, de ses sourires tant ils sont beaux mais surtout son âme qui reste indéniablement la plus belle qui soit. Cette femme a la voix de la sagesse et illumine la vie de tout ceux qui prennent son chemin.

— Le poulet doit vraiment attendre ?

D'une mine boudeuse, elle s'assoit sur mes genoux en regardant son assiette lointaine à l'autre bout de la table.

— J'ai autre chose encore mieux que du poulet, Juno.

— Vraiment ?

Un sourire illumine soudainement son visage en cherchant à comprendre ce que je manigance.

— On passe directement au dessert ? Me demande-t-elle d'un air coquin en passant ses doigts sous mon tee-shirt.

— Je m'occupe de toi bientôt, promis.

Je me relève subitement de la chaise sous ses yeux ahuris. D'habitude, je ne dis jamais non pour une petite partie de sexe mais je suis tellement anxieux qu'elle retombe directement dans le caleçon depuis ce matin.

— Tu as intérêt d'avoir un bonne raison..

Je cherche dans la poche de mon blouson la petite boîte dorée en comprenant vraiment ce que je m'apprête à faire. Je veux que June devienne ma femme quoi qu'il en coûte et quoi que les gens disent.

— Qu'est-ce que..

Je reste immobile en cachant la boîte dans mon dos comme un enfant qui vient de faire une connerie. Le stress me gagne, je ne vois pas comment lui dire que j'ai besoin d'elle dans ma vie jusqu'à faire des concessions sur des points qu'il n'y avait jusque-là aucune négociation possible.

— Est-ce que tu veux bien..

— Oui ?

— Je veux bien que tu deviennes ma femme à une condition, je veux quelque chose de simple, pas de fleurs qui pue la merde et pas ta sorcière de sœur non plus.

Elle me regarde longtemps comme si elle retraçait ma phrase dans sa tête. Bouche entrebâillée en forme de cœur, elle serre plus fort encore la paume de sa main contre sa poitrine.

— Non mais j'espère que tu plaisantes, c'est vraiment comme ça que tu me demandes d'être ta femme ?

Un rire nerveux se coince dans sa gorge.

— Allez June, tu dois juste dire oui et on passe directement à la confection d'un gosse si tu veux.

— Va falloir apprendre le romantisme alors parce que c'est pas comme ça que je vais te dire oui mon pote. Râle-t-elle encore sous le choc. J'ai de la chance, on étaient à deux doigts d'un wesh mon frère accepte et je te fais du sale dans mon pieux.

Cette fois-ci c'est moi qui a envie de rire. Elle a raison, ma demande est vraiment minable mais je ne connais pas tout ce qui inclus le romantisme et la politesse, ça ne coule pas de source chez les Collins.

— Rattrape-toi c'est ta dernière chance de ne pas te prendre un non affirmatif dans la tête..

— Aide-moi, je dois faire quoi ?

La bipolarité de ma future femme est extrêmement fascinante. Je suis capable de rester des heures à la regarder me faire son plus beau sourire pour finalement devenir folle de rage.

— Putain mais je te demande pas la lune juste d'être mignon. Braille-t-elle en se redressant soudainement de sa chaise. J'ai même plus faim, bonne nuit.

June retrace le chemin en sens inverse en disparaissant subitement dans la chambre.

— ET MA SECONDE CHANCE ALORS ?!

Son visage me parvient dans un encadrement de porte, la vache elle ne fait pas semblant d'être en colère, je crois bien qu'elle pourrait me tuer simplement en me regardant.

— Ta seconde chance ? Me coupe-t-elle en faisant des grands gestes de ses petits bras. Finito pipo et en prime tu dors sur le divan, allez salut.

La porte claque bruyamment et pendant un bon moment je reste comme un con dans la même position, les bras ballants à attendre qu'elle revienne.

— Ouvre cette porte, June.

— Crève, j'ai même plus faim à cause de toi..

Voilà le véritable problème, madame à faim et devient légèrement sous tension. En soit ce n'est pas un problème le repas peut venir jusqu'à elle.

— Tu as du sang partout dans la culotte ? Demandai-je alors qu'elle ouvre brutalement la porte.

— Pourquoi tu me demandes ça malade mental ?

— Parce que j'ai le droit à cette réaction au moins une semaine dans le mois.

Ses joues virent soudainement dans une teinte cramoisie inhabituelle. Pourquoi est-ce qu'il y a autant de secrets entre nous ?

— Bah tu te plantes, j'ai deux jours de retard.

J'ai la tête qui tourne subitement à ses mots. Qu'est-ce que je suis censé comprendre là ? Non tout simplement impossible qu'elle soit enceinte. S'il vous plaît mon dieu, c'était une blague.

— Putain de merde, ne me dit pas que tu es..

June ouvre un peu plus grand la porte en poussant un profond soupir.

— J'ai des nausées depuis quelques jours mais rien d'alarmant, ça arrive très souvent. Murmure-t-elle comme pour essayer de me calmer. Je vais faire un test demain..

— Regarde-moi June.

Je lève doucement son menton, ses yeux brillent si forts qu'ils ressemblent à deux comètes.

— On ne peux pas avoir d'enfants, tu comprends ? Mes pouces glissent sur ses joues. Je le suis déjà moi-même, ça serait de la torture.

— Ce n'est pas moi qui choisi, Jared..

Les larmes menacent de couler sur son visage en ravalant un sanglot. Si c'est le cas, nous sommes dans une belle merde, je ne suis même pas sûr d'être capable d'aimer quelqu'un d'autre plus fort que moi-même.

— Laisse-moi plutôt te demander en mariage comme il se doit avant que la merde nous tombe dessus, tu veux bien ?

Elle acquiesce doucement du visage en se calmant dans mes bras.

— Je ne veux plus qu'on se cache, j'ai envie de t'aimer jusqu'à la fin de ma vie, Juno.

— Alors tu le penses vraiment ? Chuchote-t-elle en me regardant de ses grands yeux bleus. Je te promets de ne jamais te priver de cette liberté donc tu as tant besoin. Mon seul but est de te rendre heureux.

Je n'en doute pas, elle me comble déjà depuis des mois et m'aime sans conditions.

— Alors c'est un oui ?

My only one Où les histoires vivent. Découvrez maintenant