My only one

Partie trente trois

Jared Collins à le coeur brisé en mille morceaux, ce qui nous prouve que finalement il en a un.

~~~ Point de vue de June. ~~~

Les larmes ne s'arrêtent pas même après une semaine. Il avait raison, qui voudrait d'une femme qui pleure constamment pour tout et rien ? Moi-même je ne supporte plus ses yeux boursouflés, mon teint plus terne qu'un fantôme qui hante sa propre chambre de motel. Je voulais simplement que quelqu'un m'aime quelque part mais ce garçon n'est certainement pas celui qu'il me faut. Nous ne vivons pas dans le même monde, il est beaucoup trop populaire et je suis beaucoup trop inexistante aux yeux de la population.

— Crois-moi, tu es loin d'être inexistante June.

Lily me caresse les cheveux doucement comme à une enfant qui vient de faire des cauchemars. Cette attention me touche et pas seulement parce que je suis à fleur de peau mais parce que je me sens bien seule depuis un certain temps.

— Ne regrette pas ce qui est arrivé cette nuit-là.. Me dit-elle certainement aussi épuisée que moi. Il fallait que tu ouvres les yeux sur celui qu'il est vraiment.

— Je crois que je ne vais jamais m'en remettre alors.

Je suis amoureuse de ce garçon et je crois que c'est ce qui est le plus douloureux. Vivre avec des regrets et se dire que nous n'avons pas fait les choses comme il le fallait.

— On se remet toujours de ses peines, tu peux me croire ma jolie.. Tu veux une confidence ?

J'acquiesce du visage en mâchouillant un pain au chocolat beaucoup trop sec.

— J'ai une petite fille de six mois et son père est partit en apprenant que j'étais enceinte.

— Oh Lily..

— Nolan ressemble beaucoup à ton mannequin.. guitariste dans un groupe de rock, la coqueluche des petits bars mais qui ne veut pas quelque chose qui pourrait se mettre dans son chemin. Mia n'avait pas de place dans son cœur.

Je me retiens de la prendre dans mes bras premièrement parce que j'ai les mains plus huileuses qu'une friteuse et deuxièmement parce que je ne suis pas bonne en confession. Je suis gênée de faire tout un drame de ma relation avec Jared alors que Lily a des problèmes bien plus importants que les miens.

— Est-ce qu'il vu Mia depuis sa naissance ?

Lily tente de sourire mais cette tristesse qui submerge les traits fins de son visage me donne déjà la vérité à cette stupide question.

— Une fois seulement, elle avait deux mois. Soupire-t-elle en grattant le vernis rouge sur ses ongles. Apparement d'après lui, elle serait mieux sans père.

— Tellement plus simple de dire ça..

— Il a raison, je pense honnêtement qu'elle est mieux avec des personnes qui se battent vraiment plutôt qu'avec quelqu'un qui engrosse sa copine et n'assume plus rien ensuite.

Effectivement, de ce point de vue là elle marque un point mais je vois ça ce comportement comme de la faiblesse plutôt qu'un acte héroïque. On abandonne pas ceux qu'on aime juste parce qu'on a fait des erreurs.

— Je te montre cette petite merveille ce soir si tu veux, ma mère la récupère chez la nounou à dix huit heures.

— Je serais là.

Je vais à la douche et m'apprête enfin après six jours sans faire d'efforts physiquement. Juste un pull et un jean encore plus vieux que dans mes souvenirs mais déjà ce n'est pas un pyjama. Il faut absolument que je parle à Andrew aujourd'hui et surtout que je m'excuse de mon absence.

— June ? Demande-t-il en accourant jusqu'à moi devant la porte de son bureau. Tout va bien ?

— Je suis désolée Andrew.. Je ne voulais pas compromettre mes chances dans cette entreprise tout ça pour des problèmes extérieurs..

Je ne veux pas paraître insolente, mon comportement est tout bonnement inacceptable ses derniers temps mais comment dire à quelqu'un que la source de nos problèmes s'avère être son frère qui est patron de cette boîte ?

— Nous avons mis vos deux semaines d'absence sur vos congés payés. Me dit-il en m'incitant à prendre place sur un siège. Nous n'avons pas le droit de faire ça mais Jared a insisté.

— Il ne fallait pas faire ça pour moi, je vous assure.. je suis entièrement responsable et je comprendrais si vous avez l'intention de me licencier.

Je donne mon certificat timidement en tentant de vaincre des larmes invisibles qui me ravage les yeux.

— Nous sommes humains avant tout vous savez. Effectivement nous avons besoin d'être certain que vous nous lâcherais pas en cours de route mais mon frère semblait être définitif à ce sujet.

Mon cœur se serre de plus belle en apprenant que c'est en partie grâce à Jared que j'occupe actuellement encore ma place au sein de Massey's Industrie.

— Si ce n'est pas trop indiscret avez-vous des problèmes avec Jared ?

— Non.. Pourquoi me demandez-vous ça ?

Mon responsable se relève de sa chaise, mains dans les poches de son pantalon de costume en rivant ses yeux à l'horizon derrière la fenêtre.

— Disons qu'il n'est pas facile avec tout le monde. Soupire-t-il en se frottant les tempes. Vous savez dans un cas comme celui-ci, mon frère vous aurez viré sur le champ.

— Alors pourquoi ne pas le faire directement ?

— C'est toute la question, vous apprenez vite et au niveau du boulot il n'y a rien à dire mais Jared ne regarde pas ses choses-là habituellement.

Son frère est un bon à rien qui ne connaît certainement même pas le nom de ses employés alors j'ai bien envie de croire qu'il ne s'attarde pas sur ses choses-là.

— Je ne me sens pas flattée et je ne veux surtout pas d'un traitement de faveur.