Partie quatre vingt dix huit

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Le pardon est divin, mais ne paie jamais plein tarif pour une pizza en retard.

Point de vue de June.

Il ne me dit rien mais garde cette main brûlante sur mon ventre en s'endormant tranquillement grâce a un cachet. En réalité, il est tout bonnement fidèle à lui-même, distant et qui ne montre pas ses sentiments mais je sais qu'il fait tout son possible pour vaincre son problème. Dans moins de deux mois bébé pointera le bout de son nez. J'ai la frousse et d'un autre côté je m'impatiente que ma petite bouille d'ange me comble d'un bonheur sans nom.

— Monsieur Collins ? Nous sommes à New-York dans moins de dix minutes.

Jared somnole encore en faisant signe a l'hôtesse qu'il a bien comprit le message puis elle disparaît de notre vue.

— La prochaine fois on sort le jet privé, ça va deux secondes d'être comme tout le monde. Dit-il en se renfrognant dans son siège. J'ai le dos en compote maintenant.

— En dirais une diva, tu crois qu'ils font comment ceux qui ne sont pas en classe A ?

Mon mari me regarde de ses grands yeux comme si cette possibilité n'existait pas, malheureusement il vit clairement dans un autre monde. Jusqu'à l'année dernière, je vivais de cette manière aussi, compter le moindre centime et sentir la transpiration des passagers devant un hublot crade.

— Ça existe encore ça ?

Je le fusille des yeux en croisant les bras contre ma poitrine.

— Oui bon on peux dire que tu as saisi la chance de ta vie en te casant avec moi madame Collins.

Il insiste sur son nom comme le Messi en souriant de cette espièglerie que je connais si bien.

— Je pense surtout que c'est au moment où tu n'as pas grand chose que tu savoures le plus ce que tu as. Il n'y a plus aucune saveur quand tu obtiens tout et tout de suite.

— Bordel te faire devenir une Collins ne va pas être si simple finalement..

A ses derniers mots, il sort de son siège en récupérant nos valises sans m'attendre pourtant je maintiens ce que je suis en train de dire, on ne savoure pas de la même façon avec de l'argent qui coule à flot. Angelina a une belle maison, une belle voiture et pourtant ça se voit qu'elle n'est pas pleinement heureuse.

— On a pas fini avec cette discussion, je vais te prouver que vivre dans des conditions normales peuvent apporter du bon aussi.

Jared se retourne finalement.

— Ah oui et comment, Juno ?

Une idée me vient soudainement en trottinant dans les nombreuses allées jusqu'à la sortie.

— Je te demande de vivre comme tout le monde pendant une semaine entière, plus de chauffeur privé, plus des sommes astronomiques dépensées dans une seule journée et faire des activités qui ne rime pas obligatoirement avec le luxe.

— Tu veux me tuer c'est ça ?

— Non juste que tu te mettes à la place de ceux dans le besoin.

Nous sortons de l'aéroport ou mon père qui travaille pour Jared depuis longtemps déjà est en train de nous attendre devant la voiture. Un coup d'œil en direction de Jared qui râle et j'obtiens ce que je veux même si la fatigue est grande après quinze heures d'avion.

— Comment ça va tous les deux ? Demande mon père tout sourire en ne se doutant pas de ce nouveau choix de vie.

— Tout a été incroyable jusqu'à ce que ta fille veuille nous faire vivre comme des pauvres. Remballe ta voiture Max on a un train à prendre.

Mon père nous regarde l'un après l'autre avant de fixer mon ventre trop imposant pour faire autant en une seule journée.

— Peut-être que c'est une mauvaise idée tu ne trouves pas, Juno ? Me demande-t-il soudain inquiet.

— Je ne suis pas en sucre, ça va le faire.

Nous rentrons donc en train après une longue demi-heure d'attente et je dois bien admettre que rentrer à la maison me paraît être la meilleure nouvelle de la journée. Mes jambes sont lourdes, tout comme les contractions insoutenables qui me tire le ventre depuis le début d'après-midi. Je file à la douche en première en enfilant un pyjama tout doux et récupère une grosse couverture dans la chambre. Jared me rejoint en m'embrassant sur la tempe.

— Repose-toi maintenant ou tu vas sortir ce monstre en avance.

— Fait moi le plaisir de ne plus dire ce surnom ridicule ou tu vas jouer à la sage femme sur ce divan.

Il rit et mon cœur fait soudainement des bonds dans ma poitrine. Il n'y a pas à dire Jared est vraiment tout mon monde et bien plus encore.

— Je te laisse dans le cambouis et je me barre alors t'amuse pas à ça ma grande.

Je tente de lui mordre la joue mais il esquive en enserrant mes poignets au-dessus de ma tête. Je suis prise au piège et le pire dans l'histoire c'est que j'en rigole.

— Dans le cambouis ? Tu es gentil, je pense plutôt aux chutes du nirvana..

Un puissant haut le coeur submerge mon rebelle qui fait mine de visualisé la scène dans sa tête. Je ricane encore bêtement en trouvant la force de me dégager de son emprise. A ce rythme là, il a raison ma petite fille risque de sortir plus rapidement qu'il ne le faudrait.

— Tu ne veux pas rester avec moi ? Demandai-je d'une mine boudeuse en le regardant mettre une veste. Peut-être que le programme pourrait être plus intéressant avec ta femme ?

Un sourire coquin me parvient en m'avançant timidement jusqu'à lui.

— C'est quoi le plan ? Me demande-t-il soudainement sur le même ton.

Je baisse doucement le zip de ma fermeture jusqu'à l'orée de ma poitrine. J'aime qu'il me regarde toujours de cette manière même après tout ce temps de relation. Enceinte ou pas, mon mari me toise toujours de la même façon.

— Je ne suis pas à une minute prêt de toute façon..

Brusquement ses mains m'empoignent et je suis déjà pleinement consciente de ce qui est en train de m'attendre..

My only one Où les histoires vivent. Découvrez maintenant