Partie soixante onze

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Si les êtres que nous avons nous sont arrachés, pour qu'ils vivent toujours il ne faut jamais cesser de les aimer.

~~~ Point de vue de June. ~~~

Culotte, vent dans les cheveux et lunette de soleil sur les yeux alors qu'il fait pourtant nuit, voilà à quoi ressemble le commencement de notre road trip. J'accélère souvent, mais le mec pas rigolo du tout à mes côtés m'incendie toujours de la même manière. Oeil en biais, plissure du front parce qu'il est anxieux et cette foutue main qui m'enlève toute circulation sanguine à cause de cette trop lourde poigne.

— Droite ou gauche ?

A un feu rouge, il recouvre mes yeux de ses mains en me demandant de faire un choix. C'est idiot, nous n'avons aucune idée d'où nous partons sans aucun bagage.

— Gauche.

Nous jouons à ses petits jeux mais je commence facilement à me perdre. New-York est bien loin derrière nous maintenant. Nous trouvons sur le chemin une alimentation de nuit et c'est tout bonnement que nous prenons tout ce dont nous avons besoin pour passer une nuit à la belle étoile. Nourriture, boissons, et une couverture excessivement hors de prix. 

— Tu crois qu'il y a des loups là-dedans ? Chuchotai-je anxieuse en regarde le début de la forêt.

— Et certainement un bon paquet de vampire.

Je tente un bon coup dans les côtes mais son esquive est largement plus efficace. Le coup se retourne contre moi et je suis à la limite de fondre en larmes.

— Mais putain tu es vraiment pas doux comme mec c'est pas possible !

— Moi pas doux ? Je suis un putain de pantin, tu fais ce que tu veux de moi depuis qu'on se connaît.

Il a raison, son comportement est totalement en contraction a ce qu'il laisse bien croire aux yeux du monde. Doux comme un chaton en secret, beaucoup trop brut en public, narcissique derrière les caméras, altruiste en réalité.

— Tu peux faire le garde devant la voiture le temps que je m'endorme alors ?

Son rire est foudroyant.

— La tu rêves ma grande.

— Et si Damon Salvatore me goûte pendant la nuit je fais comment ?

Là il ne rigole plus, je crois même qu'il connaît la référence de ma série préférée. Son pouce caresse le creux de ma joue alors qu'il me renverse brutalement contre le siège.

— Personne d'autre a le droit de faire ça. Chuchote-t-il avant de mordre doucement ma nuque. Pas même Damon.

— Dommage..

Mes mots se perdent dans ma tête et c'est un chamboulement qui me submerge. Ses doigts remontent dans mes cheveux en penchant doucement ma tête en arrière, ses lèvres goûtent tout ce qu'elles trouvent et m'embarquent là où elles veulent. Je me familiarise avec des sensations oubliées, des flashs qui me reviennent après ce qui me semble être une éternité. La façon qu'il a de sourire entre deux baisers, cette petite mèche de cheveux qui retombe toujours sur son front dès qu'il fait un peu trop humide. Une centaine de petits détails dont je me souviens et qui ravivent cette petite flamme dans mon cœur.

— Tu entends ça ?

Des petits bruits non loin de la voiture ne me rassure pas du tout.

— Le petit ne mange pas le gros, Juno le tonneau.

Là on appelle ça une invitation à se faire battre avec son propre bâton. A la place d'un baiser comme le précédent, je me retrouve rapidement à mordre sa lèvre si puissamment entre mes dents qu'il me repousse violemment contre le siège en jurant.

— Putain mais tu as un grain ! Râle-t-il en touchant du pouce le petit filet de sang qui coule. On est pas vraiment dans ton film !

— Ne jamais dire à une femme qu'elle est grosse, Collins ou tu vas perdre tout ce qu'il te reste dans le jeans.

La nuit tourne en fiasco, il y a des choses qui ne changent pas j'imagine. Je sors vaillante de la voiture dans ma culotte à petits pois en sentant les yeux de Jared se perdre dans mon dos ou sur mes fesses, au choix.

— Tu vas où Obelix ? Me demande-t-il en mimant une paire de jumelle.

— Chasser du sanglier, j'ai les crocs.

J'ai juste envie de faire pipi en réalité.

— Bonne chance, surtout si tu as besoin d'aide demande à Damon, moi je suis pas là.

Je ne relève pas cette remarque et m'enfonce doucement dans la forêt ou je trouve facilement un endroit tranquille. Les bruits de feuilles et brindilles qui bougent ne me rassurent pas mais là c'est une belle urgence. Des couinements plus bruyants se font entendre derrière un arbre. Froussarde que je suis, je n'irais pas a moins que ce soit cet idiot de Jared qui cherche à me foutre encore la trouille.

— Arrête de faire le con, on est plus à la maternelle.

Impossible de faire pipi dans ses conditions, je râle et avance doucement jusqu'à ce petit couinement qui m'agace davantage. Je sursaute et pars en courant de l'autre côté d'un arbre en entendant un aboiement à mes pieds.

— Mais qu'est-ce que tu fais là, toi ?

Un tout petit chien de la taille d'un chat aboie une seconde fois en m'apercevant et je remarque enfin le problème qu'il rencontre en regardant le piège contre les gibiers enroulés contre sa patte. Je cours le plus vite possible chercher Jared qui a mon arrivée rigole comme une hyène.

— Bah alors Obelix, c'est le sanglier qui te chasse ?

— J'ai besoin de ton aide, dépêche-toi !

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