Partie soixante sept

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Il a les yeux bleus comme du canard WC.

~~~ Point de vue de June. ~~~

Les larmes remontent à la surface en racontant cette histoire à ma copine Lily. Apparement avant mon accident, nous étions très proche toutes les deux et à ce qu'elle me dit de cette relation avec mon bad boy tout ça semble être soudainement chaotique. Peut-être qu'il avait raison finalement, ensemble nous sommes tout bonnement toxique.

— Peut-être qu'il a tout simplement besoin de temps. Me dit-elle en remerciant la serveuse avant de lui rendre la carte des desserts. Il reviendra, June. Il revient toujours de toute façon.

— Oui mais peut-être que j'en ai pas envie.

Lily me regarde de ses grands yeux noirs en semblant ne pas me comprendre. Je le pense vraiment, peut-être que je ne suis tout simplement pas capable de vivre de cette manière. La richesse, le luxe, la notoriété mais surtout les addictions comme chez la plupart des célébrités ici a New-York, je ne vois pas ça comme mon mode de vie.

— Ne me regarde pas comme ça. Dis-je en regardant dégoûtée une mauvaise île flottante qu'une serveuse m'apporte fièrement. Je dis juste que ça me parait impossible à vivre dans le temps.

Apparement d'après nos dernières discussions, nous vivons cachés des paparazzis et nous ne profitons pas souvent des petits plaisirs de la vie. Enfin si, mais toujours dans le secret le plus complet. Je suis en dispute avec ma famille et il ne me reste que Lily qui comble légèrement ce sentiment de vide qui m'habite ses derniers temps. Je ne vois pas où est la chance là-dedans.

— Ça ne peux pas être aussi simple, c'est certain.. Mais ça crève les yeux qu'il est vraiment amoureux de toi, June.

— Essaye de te mettre à ma place une seconde, je ne me rappelle presque plus de rien. Alors oui peut-être qu'il est amoureux mais aujourd'hui je ne sais même plus ce que je ressens.

Mes propos sont difficile à dire et douloureux à entendre venant de ma propre voix. A cet instant même, je comprends que j'ai besoin de me reprendre en main et de faire les bons choix. Comprendre qui je suis vraiment et ce qui me manque vraiment ou pas dans ma vie.

— Je te comprends mais ne remet pas en question toute votre histoire en cause simplement parce que tu as encore les plaies à vif de ton accident.

J'acquiesce doucement en me forçant à mettre cette petite cuillère de crème anglaise dans la bouche. Ça me dégoûte, il n'y a aucun goût et plus je regarde et plus cette petite boule blanche de blanc en neige me remonte la bile en pleine gorge.

— Allez June, je t'emmène dans un bon restaurant alors fait un effort.

Je me force à prendre une nouvelle cuillère, pas parce que j'ai faim mais parce qu'il semble que je lui fais de la peine et ça je ne veux pas.

— Je sais ce qu'il te faut ! Dit-elle soudainement comme s'il lui venait une illumination.

— Ça va allez merci, ne me le dit pas.

Elle fait signe à la serveuse de prendre une nouvelle commande et nous nous retrouvons avec deux petits verres de limoncello devant nous.

— Je ne veux pas prendre une cuite, Lily.

Un verre, deux verres, trois verres et c'est la cuite assurée. Je commence à dire n'importe quoi et comme une bonne camarade de beuverie qu'elle est ma copine rigole beaucoup trop fort dans le restaurant. Nous attirons tous les regards sur nous et c'est jusqu'à la fermeture que nous restons avachie à table en demandant très régulièrement un autre remontant.

— Bon on fait quoi maintenant ?

Je la rattrape à la dernière seconde mais sous le contre poids nous tombons à la renverse en pleine rue sous les regards en biais des passants. Morte de honte, je me relève difficilement en aidant Lily à se remettre debout.

— On ne fait rien du tout madame la dévergondée, c'est déjà assez la honte.

— Mais pourquoi tu es pas aussi ennuyeuse comme copine ? Me demande-t-elle de cette voix crissante qui me vrille les tympans. Plus de mecs, plus d'ennuis, tu te souviens ?

Je rectifie, avant d'être ivre morte ma soit-disante amie me disait qu'il ne fallait pas que je le laisse et maintenant c'est tout l'inverse.

— Menteuse, tu voulais que je reste avec lui. Soupirai-je en la prenant sous le bras et en marchant à sa cadence d'escargot. Tu as des soucis avec ton Marvin ou quoi ?

Elle me fait des grands yeux hébétés de ce que je viens de dire en me donnant un petit coup de coude.

— Mais arrête de dire ça, il n'y a rien entre nous !

— Absolument, c'est pour cette raison qu'il t'envoie tout le temps des textos..

Ses joues virent aux rouges en marchant vachement plus rapidement tout d'un coup. Ça m'arrange, la goutte à mon nez est vraiment proche maintenant. Bah oui, qui a dit qu'on devaient toujours être sexy en toute circonstance ? Non, je ne fait pas caca des paillettes, et mon pipi ne ressemble certainement pas a un arc-en-ciel, ce ne sont que des mythes.

— On parle affaire, ça ne veut rien dire ma grande.

Je rigole bêtement à son mensonge.

— Tu fais ce que tu veux, ça ne me choque pas si tu as envie de faire des affaires sous la couette avec lui..

My only one Où les histoires vivent. Découvrez maintenant