Partie onze

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Ils appellent ça un coeur brisé, mais je souffre dans tout le corps. Et si je restais comme ça pour toujours ? Et si je m'en remettais jamais ?

~~~ Point de vue de June. ~~~

Je me suis endormie chez ma frangine dans son garage en tentant de poursuivre ma nuit. Une petite demie-heure et c'est déjà le fameux moment de me rendre au Massey's Industrie. Peut-être trop fière pour admettre qu'elle avait raison, j'ai attendue qu'Angelina parte pour prendre une douche. Maintenant que je suis dans un taxi, mon anxiété s'avère être de plus en plus importante.

— Gardez la tête haute, c'est le secret d'un entretien dans la poche.

Cette femme aux longs cheveux bruns me sourit avant de prendre à gauche.

— J'aimerais être autant enthousiaste. Dis-je en soupirant. Je ne sais pas à quoi m'attendre.

— A une bonne nouvelle, respirez ça va allez.

Elle immobilise la voiture devant une enseigne grandiose en ouvrant grands les yeux.

— Incroyable.. vous avez vraiment de la chance de faire un entretien d'embauche dans cette enseigne. Elle sourit béatement en comptant les quelques billets que je viens de lui tendre. Apparement les vêtements qu'ils fabriquent coûtent une petite fortune. Ramenez-moi en un à l'occasion.

J'adresse à cette femme un petit sourire polie avant de me confondre dans la foule qui se succèdent devant le bâtiment. J'ai envie de croire que c'est le changement qu'il me faut dans ma vie, que je serais assez douée pour faire ce stage. Plus rien ne sera jamais comme avant, c'est maintenant ou jamais.

— Bonjour, je m'appelle June Decker.. Je me tortille les doigts en respirant calmement. Pouvez-vous dire à Andrew que je suis là ?

La secrétaire me regarde avec insistance puis compose un numéro sur son portable en me faisant signe d'attendre. Je contemple les lieux qui m'entourent, tout est merveilleux, beaucoup trop grand et certainement trop parfait pour être vrai.

— Il sera là dans une minute.

Je reste immobile en acquiesçant d'un bref mouvement de la tête.

— Il y a une salle d'attente disponible juste derrière. Elle pointe du doigt les nombreux sièges en me faisant comprendre que je ne peux pas rester debout comme une plante verte. Prenez un café ou autre en attendant.

— Je vous remercie.

Une pièce roule dans la machine me permettant de boire un café brulant avant mon entretien. Je m'installe dans un siège en observant du coin de l'œil ce qui m'entourent. Un arbre volumineux au centre de la pièce, certain meubles dans les tons clairs mais surtout cette agitation florissante ressemblant bizarrement à une fourmilière. Des nombreux dossiers à la main, ils ne prennent le temps de rien.

— Mademoiselle Decker ? M'appelle un homme de la pièce voisine. Vous êtes prête ?

Je sursaute en renversant du café encore fumant sur mon nouveau jean. Putain ça commence bien cette histoire.

— Ce sont des choses qui arrivent j'imagine.

— Ça m'arrive bien trop souvent alors.

Un homme approximativement de la trentaine me sourit gentiment en sortant une petite serviette de la poche de son jean. Il me donne un petit morceau de tissu en me faisant signe de le suivre jusqu'à la cage de l'ascenseur. J'énumère silencieusement une liste importante de chose à dire devant le patron de la boîte mais pour le moment rien de ce que j'ai appris ne me vient pas l'esprit.

— Premièrement bienvenue à Massey's Industrie. Il s'assoit dans le fauteuil en cuir en tapotant le bout d'un stylo contre le verre de la table. Disons plutôt que nous sommes en relation permanente avec les célébrités les plus influentes des États-Unis. Je suis Andrew Collins, directeur général de l'établissement.

Je lui fais un petit sourire en hochant machinalement de la tête.

— Nous recherchons quelqu'un de dynamique pour la gestion des plannings de la personne qu'on vous attribuera ainsi que la paperasse et ses prises de rendez-vous. Il marque une pause en me souriant. Il n'y aura aucun problème tant que vous resterez en dehors de leurs vies privée.

L'atmosphère dans la pièce me donne une certaine assurance pour me convaincre que c'est la meilleure opportunité de toute ma vie.

— Nous vous aiderons dans les premiers temps. Ça paraît difficile comme ça mais ce n'est qu'une question de temps.

Nous parlons beaucoup de mes motivations et de ce que je recherche vraiment en travaillant pour une grande enseigne reconnue comme celle-ci puis il m'accompagne dans mon nouveau bureau en exigeant être au courant si il y a le moindre problème. 

— Votre pause est à midi trente.

Il referme la porte en me laissant toute seule dans cette petite pièce avec une vue imprenable. J'allume un ordinateur flambant neuf en commençant doucement à me faire à ce qu'on me demande. Rien de bien difficile pour le moment enfin si on ne m'harcèle pas de messages toutes les deux secondes.

Il y a ta veste encore chez moi, je la jette à la poubelle.

Je relis ce message un bonne dizaine de fois en me raidissant dans mon siège. L'auteur du texto qui n'est d'autre que l'enfoiré de première qui m'a clairement mise à la porte ce matin, m'agace davantage. Je pensais connaître les mauvais garçons, à Paris ce n'est pas ce qui manque mais alors à New-York ça me semble être cent fois pire que chez moi. Plus ils sont odieux, plus ils sont populaires.

My only one Où les histoires vivent. Découvrez maintenant