Partie quarante et un

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J'ai la certitude qu'on ne naît pas mauvais mais qu'on le devient. Et là où vous avez tort, c'est de croire que le mal est facilement reconnaissable.

~~~ Point de vue de June. ~~~

La clef de mon paradis, de ma souffrance.
Mes sentiments se joignent à la partie en faisant une course infinie dans mes veines à nos contacts les plus intimes soient-ils. Le destin me donne une chance en mettant sur ma route un garçon sauvage mais qui a mes yeux est celui qu'il me faut.

— Je suis heureux de faire votre connaissance, ma chambre est celle de droite.

Il esquisse un petit sourire avec cette insolence qui me fait doucement rire parce que sous ses airs d'homme avec un coeur incassable, la fissure est grande.

— Je ne suis pas une femme facile vous savez, il faudra une bonne dose d'huile de coude pour parvenir à vos fins.

— Vous ne voulez pas plutôt dire une bonne dose de baise ? Votre corps est celui qu'il me faut mademoiselle Decker.

Ses mains trouvent facilement une place de choix aux creux de mes reins en provoquant un incendie imaginaire qui me brûle entièrement à ses mots crus qu'il chuchote à mon oreille.

— Je vais certainement finir dans vos bras après ses mots, vous êtes vraiment touchant..

Mon ironie est plus que flagrante que jamais et pourtant cette soudaine tension entre nous ne semble pas redescendre. Nous baissons nos armes chacun a notre façon mais je me cache tout de même derrière ses sous-vêtements parce qu'ils sont tout ceux qu'ils me reste pour ne pas me sentir totalement mise a nue.

— Ne te cache pas derrière ça, je pense vraiment ce que je viens de te dire, Juno.

Le problème avec ce garçon aux yeux de l'océan c'est qu'il me cerne toujours aussi facilement. Pas besoin de dire quoi que ce soit, il sait déjà à quoi je pense sans même dire le moindre mot.

— Personne ne m'avait jamais dit ça avant.. Dis-je en me retournant timidement face à lui. J'ai le corps d'une adolescente de quinze ans, qu'est-ce qui pourrait être pire que ça ?

— Effectivement.. Tu n'es pas un canon mais bon c'est le caractère de la personne qui compte, non ?

Il esquive une gifle monumentale en me retenant de tous mouvements possible. Son rire remplit la pièce en rejetant son merveilleux visage d'ange en arrière alors que la colère me monte crescendo.

— Achète-toi un carnet de blague la prochaine fois ou mieux, une cervelle.

Je sors de la douche en le provoquant avec un bon doigt d'honneur en pleine figure. J'attrape une serviette de bain en recouvrant mon corps mais Jared me la retire d'un revers de la main avec un sourire aux coins des lèvres.

— Il faut que tu apprennes à connaître ce côté de ma personnalité, Blondie. Me dit-il en prenant mon visage en forme de coupe. J'aime te mettre en colère, tu as toujours des petites flammes qui brillent dans tes yeux à ce moment-là.

— Tu veux peut-être une petite improvisation de ce que je suis capable de faire avec ses flammes dans les yeux, Collins ?

Je me volatilise en dehors de la salle de bain en tombant nez à nez avec un garçon que je ne connais pas. Cheveux bruns, yeux marrons et une particularité bien à lui-même avec ce tatouage impressionnant qui remonte dans sa nuque.

— Salut belle aux bois dormant, tu te souviens de moi ? Me demande-t-il en esquissant un petit sourire. Est-ce qu'il est au courant que tu fais une petite balade à moitié à poil chez lui ?

Mes yeux descendent soudainement sur mon corps enveloppé dans cette minuscule serviette blanche. Je rougis comme une pivoine en tentant de me cacher derrière une porte ouverte.

— Ce n'est pas ce que tu crois, je ne suis pas nudiste à mes heures perdues.

— Cool, je suis content de l'apprendre.

J'ai envie de me mettre une gifle en sortant juste une partie de mon visage de cette cachette atrocement nulle. J'en déduis que ce garçon qui ricane, mains dans les poches de son jogging s'appelle Marvin et qu'il va nous suivre d'un œil dans notre relation avec cette personne qu'il considère comme être un frère.

— On commande pizzas avec les mecs si tu veux te joindre à nous, c'est notre rituel du vendredi.

— C'est gentil, merci.

J'accepte cette proposition en courant comme une idiote dans les couloirs jusqu'à la chambre de Jared. Juste un lit double, une armoire encastrée dans des murs sombres et cette télévision encore plus grande que tout le reste. 

— Je ne partage pas mes vêtements.

Je sursaute en sortant le nez de ses placards. Jared reste impassible en me regardant depuis l'encadrement de la porte de sa chambre.

— Si c'est une technique ridicule pour m'obliger à me mettre a poil, ça ne marche pas.

— Ah oui tu sûre de ça ?

Ses chaussures martèlent lourdement contre le parquet en me rejoignant. En une petite fraction de seconde, les rôles s'inversent et je me retrouve être la proie devant ce garçon de deux têtes de plus que moi, les yeux sombres et insondables.

— Je pourrais te retirer ce machin en moins d'une seconde, Juno. Chuchote-t-il en jouant lentement avec le petit noeud de ma serviette. Tu veux qu'on tente ?

— Arrête, c'est pas drôle..

J'en ai envie, peut-être même un peu trop mais ma raison me rappelle à l'ordre aussitôt. Dix-huit ans à vivre pudiquement ça ne s'enlève pas aussi facilement surtout inexpérimentée comme je le suis.

— Pourquoi ça t'embête tant que ça ?

Je tente de prendre la poudre d'escampette mais il me rattrape soudainement en me retenant contre les placards.

— Je ne suis pas encore prête dans ma tête.

— Alors ça vient de moi ton soucis ?

Je baisse automatiquement les yeux, morte de honte de dire quelque chose comme ça. J'ai des principes et je suis plus qu'honnête en disant que je ne me sens pas prête.

— Non pas du tout..

Il me sonde, m'examine en cherchant une explication logique à mon comportement. Je suis certainement rouge comme une pivoine, brûlante de transpiration en ne sachant plus où me mettre.

— Ne me dit pas que tu es vierge.

Bingo, tu vas faire quoi maintenant, me mettre à la porte ?

— Surprise.

My only one Où les histoires vivent. Découvrez maintenant