Chapitre 6

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Si Lily devait décrire les habitants de cette étrange demeure qu'était le Terrier, elle dirait qu'ils étaient tous aussi étranges que leur maison. Néanmoins, fort sympathiques. Mr. Weasley, qui travaillait au Ministère de la Magie, n'était pas présent.

Ce fût donc sa femme, Molly Weasley, qui accueillit Lily. Elles passèrent la matinée à parler, et s'entendirent très bien. Lily laissa donc son enfant l'esprit libre.

Une connaissance l'avait informé de la localisation de la prison, ce qui lui fût fortement utile. Elle s'y rendit en transplanant à quelques kilomètres. Après avoir parcouru la centaine de mètres qui les séparaient, elle remarqua qui lui restait encore à traverser la mer pour se rendre sur l'île. La froide emprise des détraqueurs sur son esprit se fit rapidement sentir, alors la sorcière s'empressa de se diriger vers une barque au bord de l'eau. Le voyage ne serait pas agréable, maintenant, il ne restait plus qu'à espérer qu'elle ne croise pas de détraqueur... Mais elle devait prendre sur elle. Elle devait le faire pour son ami. Qui serait-elle comme amie si elle le laissait pourrir en prison pour un crime qu'il n'avait pas commis ? Non, c'était décidé, elle allait le faire. Coûte que coûte.

La tempête se déchaîna sur son pauvre canot. Les gerbes d'eau qu'elle se recevait la brûlaient, le sel rongeant chaque parcelle de son corps. Lily rageait toute seule car elle aurait bien aimé utiliser sa magie. Mais, étant donné que pour la sécurité les baguettes n'étaient pas autorisées - à moins que le propriétaire veuille voir la sienne plonger en mer... - Lily n'avait pas pris le risque d'amener la sienne, et l'avait caché dans la broussaille.

*

— Impossible.

L'homme qui venait de parler était blond, d'une quarantaine d'années, et se tenait assis sur le bord d'un bureau massif. Les traits du visage tirés, tant dû à sa petite vieillesse qu'à son travail. Travailler avec des détraqueurs devait, effectivement, ne pas être très agréable tous les jours. Il observa attentivement Lily d'un œil critique. Ses yeux perçants, d'un bleu très clair, lui donnaient l'air d'un ange. Plutôt ironique vu son lieu de travail. Le bureau était tout aussi agréable que la prison. Tout était soit noir, soit gris foncé. La décoration se résumait à des dessins de crânes. La jeune femme eut un frisson de malaise ; aucune lumière ne filtrait à travers les épais rideaux des fenêtres. C'était glauque à souhait, et le propriétaire devenait de plus en plus raccord avec son habitacle.

— Et pourquoi donc ? rétorqua la jeune sorcière en se levant de son siège. Il se trouve que vous l'accusez d'un crime, certes grave, mais la cause n'est pas la même. C'est Peter Pettigrew qui était le gardien du secret concernant le lieu où mon mari et moi-même nous somme cachés. C'est lui qui a rapporté à son "Maître" les informations. Or, vous accusez Sirius Black pour deux crimes. Mais il n'en a commis qu'un seul. Et puis êtes-vous sûr et certain de la mort de Peter ? continua Lily, en marchant à travers le bureau, les yeux rivés sur son interlocuteur.

Celui-ci, surpris de l'audace de la jeune femme présente devant lui, haussa les sourcils. Lily continua de le regarder, attendant qu'il poursuive la discussion.

Le blond se racla la gorge et se leva.

— Il n'y a aucune chance pour que Peter Pettigrew soit vivant. Ensuite, Sirius Black est accusé pour le meurtre de plusieurs moldus, en plus de celui de Pettigrew. Treize, si mon compte est bon. Enfin, Madame, que voulez-vous de plus ? demanda-t-il en se pinçant l'arête du nez.

Il ferma les yeux quelques secondes, et se détourna de la sorcière.

— Eh bien, je voudrais qu'une seconde audience soit faite ! Afin de l'innocenter ! Êtes-vous sûr que ce fut lui qui ait tué ces moldus ? N'est-ce pas possible que ce soit Peter Pettigrew ? Non ? Vous ne pouvez pas savoir lequel a lancé l'attaque ! s'emporta-t-elle.
— Madame, je vais vous demander de bien vouloir vous calmer ! s'écria l'homme. Nous avons vérifié la baguette qui a lancé le sort, et c'est bien celle de Sirius Black.

La jeune mère, dépitée, laissa tomber ses bras le long de son corps. Elle souffla bruyamment et se rassit dans son large fauteuil. Passant sa main sur ses yeux, elle demanda calmement :

— Il n'y a donc aucune chance pour qu'il sorte de cette prison ?
— Non, navré Madame Potter.
— Par Merlin, comment vais-je faire ? marmonna-t-elle, perdue dans ses pensées.

Elle n'entendit pas l'homme se rapprocher d'elle et murmurer une formule. Surprise, elle échappa un cri avant que le sort ne la frappe de plein fouet.

Petrificus totalus ! s'était écrié l'homme.

Se retrouvant totalement paralysée, la jeune femme tenta de s'échapper, mais elle ne put faire aucun mouvement. Sa respiration devenait de moins en moins régulière et elle eut seulement le temps de voir un tatouage sur l'avant-bras du blond aux yeux bleu avant de s'évanouir. Un tatouage représentant un crâne et un serpent. La marque des ténèbres.

Voldemort.


Chapitre corrigé

La fuite des Potter et l'Ordre du PhoenixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant