Chapitre 8

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Cela fait désormais dix ans que plus personne n'avait eu de nouvelles de Lily Potter. De nombreuses rumeurs couraient à son sujet. Avait-elle rejoint son défunt mari ? S'était-elle faite enfermée, ou pire, ensorcelée par des Mangemorts ? Ces questions restaient sans réponse. Quant à son fils... Harry s'était fait adopter par les généreux Weasley. Cette famille, il la considérait réellement comme la sienne. Harry était très proche de tous ses frères adoptifs, mais en particulier du plus jeune, Ronald, qui avait le même âge que lui.

Pour les onze ans de Harry, les Weasley avaient organisés une grande fête. Le cœur léger et rempli de joie, Harry avait passé la journée à jouer avec ses frères et sœurs, à éviter les pièges que lui tendaient les jumeaux, Fred et George, à manger les gâteaux de sa mère adoptive... Harry et Ron s'était posés dans leur chambre en haut de la maison, pour éviter les mauvais tours des jumeaux et se reposer quelques instants de cette course-poursuite.

— Harry ? l'interpella Ron, le faisant sortir de ses pensées.
— Oui ?

Ron l'observait, tout sourire.

— Prêt à aller au chemin de traverse ? J'ai trop hâte que l'on ait enfin nos propres baguettes !
— Oh, moi aussi ! Je n'arrive pas à croire que dans quelques jours on sera enfin à Poudlard...
— Tu penses que tu seras dans quelle maison ?

Harry regarda le champ de blé par la fenêtre, il faisait chaud en cette fin du mois de juillet. Il ne s'était jamais vraiment posé la question. Tout ce qu'il savait c'était que ses parents, ses vrais parents, avaient fait leurs études en tant que Gryffondor. Est-ce que cela voulait dire que le garçon souhaitait être dans la même maison ? Il ne le savait même pas lui-même. Il finit par regarder Ron et hausser les épaules.

— Eh regarde, Fred et Georges ont des gros cartons, c'est suspect, allons-voir ça !

Ron était déjà parti sur un autre sujet. Il partit en courant rejoindre ses frères aînés à l'extérieur, même s'ils se jetaient dans la gueule du loup, Harry sur ses talons. C'était toujours comme ça entre eux, ils ne s'arrêtaient jamais de chercher l'aventure.

*

— Oui, celle-là me paraît parfaite pour toi mon garçon. Ventricule de dragon et bois de houx. Souple et 26 cm de longueur. Essaye-la, je t'en prie.

Harry observa le vieux sorcier. Après un instant d'hésitation, il prit la baguette dans sa main. Son hésitation était justifiée, c'était au moins la quatrième qu'il essayait aujourd'hui, et il avait cassé de nombreux objets de la boutique. Le certain Ollivander, dont tirait le nom du magasin, encouragea Harry à faire "le geste", ce qu'il ne comprenait pas vraiment, mais il le fit quand même. Enfin, il supposa. La main crispée, s'attendant à ce que ce beau vase à sa droite éclate comme le précédent, il fût perplexe de voir la baguette s'illuminer de l'intérieur.

— Ah ! s'exclama Ollivander d'un ton satisfait.

La plupart des baguettes, lorsqu'elles trouvaient leur propriétaire, réagissaient de manière pour le moins étonnantes. C'était sûrement ce que le vieux sorcier préférait dans son travail. Il observa Harry avec un sourire tendre.

— Tu auras un avenir tourmenté, certes, mais un bel avenir et cela je te le garantis.

Harry quitta la boutique en se disant que Monsieur Ollivander était décidément un drôle de sorcier... Mais bon, tout le monde venait acheter sa baguette ici, et ce depuis des siècles. Et puis, rapidement il effaça ce moment étrange de sa mémoire, il venait de retrouver Ron et ils avaient encore une longue liste de fournitures à acheter. Qu'est-ce qu'il était bon de se balader au chemin de traverse !

Dans l'après-midi, Fred et Georges fauchèrent l'attention de leur mère et revinrent quelques heures plus tard avec deux gros sacs suspects. Ils refusèrent de montrer leur contenu à Harry et Ron. On trouvera bien un moyen de découvrir ce qu'ils cachent, avait chuchoté Ron, déterminé. La vie était si douce ! Et la rentrée approchait à grands pas...

*

Les chariots remplis de valises et d'affaires débordantes, les Weasley et Harry s'avancèrent sur le quai 9 ¾. Harry fut très surpris de découvrir ce quai, dont Molly et Arthur leur avaient beaucoup parlé. Fred et George leurs avaient dit qu'il fallait faire une offrande en déposant du sang sur la brique pour y accéder... Mais de toute évidence les jumeaux s'étaient encore moqués d'eux. Il suffisait de traverser le mur, rien de bien compliqué. Une fois de l'autre côté, Ron regarda Harry d'un air exténué, pendant que Fred et George s'éloignaient dans un wagon en riant franchement.

— Qu'ils sont naïfs ! ricana Fred.

Molly se tourna vers les deux jeunes et les prit dans ses bras. Ginny, la plus jeune de la fratrie, fit de même. Il lui fallait encore un an pour les rejoindre à Poudlard. Elle détourna le visage, les yeux larmoyants. Elle allait s'ennuyer sans ses frères.

— Ecoutez bien en cours, faites de votre mieux ! Et, surtout, amusez-vous bien, dit Molly.
— On se revoit à Noël, sourit Arthur en faisant une embrassade à son fils.
— À bientôt ! répondirent les deux garçons, le sourire aux lèvres.

Ils se tournèrent vers le Poudlard Express, c'était le début d'une nouvelle aventure. Le train était éblouissant, brillant de milles feux. Une légère fumée s'envolait en tête. De partout des enfants entre onze et dix-huit ans s'activaient. Certains disaient au revoir à leurs parents, d'autres se sautaient des les bras, ravis de se revoir après les vacances d'été. Il y en avait même déjà en tenue.

Ron et Harry trouvèrent un box libre, et passèrent quelques heures à parler en mangeant ce que Molly leur avait préparé. De longues heures séparaient Londres et l'école de sorcellerie, bien que personne ne sache exactement où elle se situait en Ecosse. Une jeune fille finit par faire irruption durant leur conversation. Elle avait le teint légèrement basané et des cheveux volumineux brun. Elle leur sourit poliment.

— Bonjour, excusez-moi de vous déranger ! Je viens me présenter, je m'appelle Hermione. Et vous ? 

Les garçons se présentèrent. Lorsque Ron se leva pour lui serrer la main, il se prit les pieds dans la moquette et s'étala de tout son long. Si les garçons rirent, ce ne fut pas le cas de la jeune sorcière qui observa Ron d'un air empreint de jugement. Elle se tourna vers Harry les sourcils levés et dit :

— Les préfets ont demandé à ce que vous mettiez vos robes de sorcier. Nous arrivons bientôt au château.

Sur ces mots elle tourna les talons et partit dans les méandres du couloir.

— Oh, on arrive enfin ! s'exclama Ron, tout en joie.

Il n'avait pas fait attention au comportement de la jeune fille à son égard, et puis même si cela avait été le cas, il n'était pas du genre à s'en soucier. Harry, lui, en riait encore lorsque le Poudlard Express s'arrêta dans une gare entourée de grands arbres. Ont voyait le château en contrebas, niché sur un rocher entouré d'un lac. La vue était splendide et les exclamations enjouées des premières années en témoignaient. Quelques lampadaires éclairaient faiblement le quai.

— Woaw, souffla Harry, ébahi par la splendeur de l'école.

La fuite des Potter et l'Ordre du PhoenixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant