Chapitre 3

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La sorcière déposa son enfant dans le berceau que le directeur venait de faire apparaître, puis elle s'assit face au bureau de ce dernier. Albus la regarda pendant de longues minutes derrière ses lunettes en demi-lune, ses yeux bleus perçants exposaient une profonde tristesse.

– C'est ma faute, murmura-t-il enfin.
– Comment ça ? demanda Lily doucement.
– C'est ma faute si James est mort.

Dans un mouvement très las, sa main droite se posa sur son front. Il soupira, et baissa ses yeux vers les mains entremêlées de la jeune femme.

–- Bien sûr que non, tenta de le rassurer Lily, sa voix rauque se brisant sur la fin. Voldemort savait où nous étions.

Albus se leva pour faire les cent pas à travers la pièce.

– Oui, certes. Mais si je n'avais pas conseillé à James de choisir quelqu'un d'autre que moi pour...
– Albus, s'il te plaît... T'entendre culpabiliser sur la mort de mon mari n'arrange absolument rien à la situation, et ne va pas imaginer des choses comme ça. Si nous avons choisi Peter, c'est parce que nous lui faisions confiance. Il nous a montrés qu'il... ne la méritait pas.

Elle se tue un instant, les yeux dans les vagues. Lorsqu'elle reprit la parole, c'était d'un ton plus confiant et froid, presque dénué d'émotion.

– Cependant, nous devons trouver un moyen de battre les Mangemorts. Nous sommes en guerre, et nous ne gagnerons que si nous rassemblons de nouveau l'Ordre.

Lily se leva à son tour et jeta un coup d'œil vers Albus qui s'était arrêté.

– Il faut envoyer une lettre à Sirius, Remus et les autres membres, commença-t-elle.

La sorcière se retourna vers le vieil homme, s'attendant à ce qu'il émette une quelconque réponse. Pourtant, Abus se racla discrètement la gorge. Son regard se fit encore plus triste, et il annonça doucement :

– Lily, Sirius a tué Peter, ainsi que 12 moldus. Il est à Azkaban.

La jeune rousse se figea et dut s'appuyer contre le fauteuil pour ne pas tomber.

Sirius en prison ? Sirius n'aurait jamais fait du mal à personne ! C'était un cauchemar.

– Il... Il faut l'en sortir, bégaya-t-elle, il n'a rien fait ! J'en suis persuadée.

Elle se redressa, essuya ses larmes d'un revers de main, et ajouta d'une voix plus confiante :

– Quelles preuves ont-ils contre lui ?

Dumbledore prit une grande inspiration et alla se poster devant la fenêtre, les bras noués dans le dos.

– Un doigt de Peter a été retrouvé sur la scène de crime. Il y avait beaucoup de témoins.
– Mais... Mais ça ne change rien qu'un seul doigt de Peter soit resté là ! Comment pouvons-nous être sûr qu'il soit vraiment mort ? Et puis quand est-ce que cela s'est passé ?
– Le lendemain de votre disparition... Tu sais, certains sorciers vont même jusqu'à imaginer que Voldemort vous a capturés.
– Quoi ?!

Lily eut un rire qui n'avait rien de joyeux.

– Eh bien oui, Lily. Un mari assassiné, la femme et l'enfant disparu... Certains se posent des questions. Où êtes-vous allé ? Et comment avez-vous fait pour vous échapper ?
– Je suis allé chez Pétunia, ma sœur, qui vit à Privet Drive. J'ai pris la baguette de la mère de James qu'il gardait dans notre chambre. J'ai pu transplaner de cette façon.
– C'était malin.

Dumbledore la regarda attentivement avant de rajouter dans un murmure à peine audible :

– Severus a essayé de vous sauver...
– Oui bien sûr ! Après nous avoir dénoncés à Voldemort ? rétorqua la sorcière avec colère. Je n'arrive pas à croire que tu lui fasses encore confiance... Il a perdu la mienne le jour où il a rejoint ses amis Mangemorts, et tu aurais dû faire de même.

Lily se tut quelques instants en essayant vainement de se calmer, puis elle demanda d'une voix éteinte :

– Est-ce qu'il y a un endroit où l'on pourrait s'installer avec Harry dans ce château ? C'est l'endroit le plus sûr que je connaisse...

Albus se tourna et regarda un des tableaux au-dessus de son bureau. Il représentait un des anciens directeurs de Poudlard, son nez rouge permit à Lily de la reconnaître.

– Dexter ?

Albus se racla la gorge tandis que le concerné faisait semblant de dormir.

– Dexter ? fit le sorcier d'une voix plus forte et plus sèche.

Le portrait fini par bouger et regarda le directeur d'un air interrogateur, quoique quelque peu agacé.

– Allez me chercher le professeur McGonagall s'il vous plaît, et précisez-lui que nous avons des invités.

À ces mots, le portrait de Dexter Fortescue pivota sur lui-même et sortit du cadre.


Chapitre corrigé

La fuite des Potter et l'Ordre du PhoenixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant