Chapitre 33 - Fin de journée compliquée

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+ de 1000 lectures ;) Merci à vous de suivre cette histoire 🌹❤😊

L'après-midi était passé relativement vite. Nous avions enfin eu 3heures et demi de "travail du citoyen" aménagés exceptionnellement cette semaine-ci. Habituellement le lundi nous avions anglais et 1 heures d'études aménagée pour effectuer notre travail personnel encadrée et surveillée par un surveillant.

Nous avions passé tout l'après-midi à la bibliothèque pour organiser pour les prochaines fois les collectes de nourritures qui seront effectuées dans les supermarchés et par suite servir la nourriture aux plus démunis de St-Joseph. Les principaux futurs bénéficiaires de cette action étaient les SDF. Et beaucoup de mes camarades, n'ayant jamais donné ou ni même parler à un SDF étaient assez réticents et réservés à l'idée de leur servir de la nourriture ou de les approcher.

Durant ces 3 heures et demie j'avais pris soin d'éviter de regarder vers le groupe d'Alexine. Car j'étais persuadée qu'à chaque fois que j'étais dans les parages, leurs yeux étaient rivés sur moi...

Je fis de même avec le groupe d'Andréa, mais ce n'était pas évident d'avoir des amies qui ne semblaient pas vouloir adopter la même tactique que la mienne. Mathilde prenait un malin plaisir à compter le nombre de fois où Andréa regardait vers nous et Blandine et Charlotte surveillaient si nos regards se croisaient de temps à autre.
Mais à mon grand soulagement, Andréa semblait avoir adopté la même technique que moi. Me tournant le dos la plus grande partie du temps, ou faisant l'idiot avec ses acolytes s'attirant les rires de ses camarades ou les foudres de Madame Shune.

Celui qui m'agaçait un peu c'était Paul Mortigny qui adoptait une attitude provocatrice et insistante à mon égard.

A chaque que je levais les yeux de mon portable ou de mon cahier, je sentais ses yeux sur moi. Il esquissait un léger sourire lorsque je le regardais en fronçant les sourcils et il ne détournait en rien son regard.

Son attitude était à la limite du harcèlement.

Quel soulagement d'entendre la sonnerie du lycée qui annonçait la fin des cours. Je m'étais ruée à l'extérieur de la bibliothèque en compagnie de mes trois amies.

-Je sens que ça va être coton de travailler avec certains. Se lamenta Charlotte tandis que nous descendions les escaliers. Vous avez vu cette fille qui s'appelle Pauline Caseras ? C'est tout juste si elle n'allait pas se mettre à pleurer quand Madame Shune lui a dit qu'on irait peut-être servir de la soupe aux SDF.

-C'est l'émotion, la compassion. Se moqua Mathilde.

-Vu son visage, j'aurais plus dit du dégoût. Ajoutai-je, perplexe.

-C'est grave d'être à ce point déconnectée du monde. Renchérit Blandine. Allô jeunesse dorée?! Oui la pauvreté ça existe aux portes de ta maison.

-Ecoutez-moi cette bobo. Plaisanta Charlotte.

Nous dépassâmes les grilles du lycée.

-On se voit demain? Demanda Mathilde en prenant une direction opposée à la mienne.

-Ok. Firent Charlotte et Charlotte d'une même voix avant de se diriger vers leur arrêt de bus. A demain les filles.

-Tu vas où ? Demandai-je à Mathilde.

-Mon frère est venu me chercher, on chercher le cadeau de mariage de nos parents, c'est ce weekend. Répondit-elle.

-Ok à demain.

-A demain Khadi.

Je me dirigeai seule vers mon arrêt de bus. Croisant le regard de quelques terminales qui me regardaient avec insistance.

Ce pouvait-il qu'ils sachent?...Sûrement. Pensais-je, sceptique.

J'entendis des bruits de moteur de scooter derrière moi et aperçus Andréa et Paul s'arrêter avec leur scooter devant les grilles du lycée pour parler à des terminales.

Evidemment, je croisai le regard de Mortigny qui ne pût s'empêcher de sourire. Je décidai d'accélérer le pas pour arriver assez vite à mon arrêt.

Mon cœur battait très vite dans ma poitrine. J'espérais que mon bus arriverait assez vite pour éviter de les croiser tous les deux.

Andréa arriva au carrefour et tourna aussitôt vers la gauche, il rentrait certainement chez lui. Je remarquai qu'il n'avait pas porté le casque qu'on lui avait offert aujourd'hui. J'eus un léger pincement au cœur. Puis vint Paul qui avança à son tour, il s'arrêta pour laisser passer les voitures qui venait de sa droite mais pour également observer les environs. Son regard se posa sur moi et à mon grand agacement il se dirigea vers moi à faible vitesse. Il se gara devant mon arrêt et coupa son moteur.

-Je te ramène ? Proposa-t-il.

-Non merci je prends le bus. Répliquai-je, agacée.

Je vis soulagée d'apercevoir mon bus qui arrivait au loin.

-Mon bus arrive. Annonçai-je en me levant.

Paul se retourna et constata que je ne mentais pas. Le bus faisait en effet des appels de phares en direction de Paul qui stationnait toujours sur la place du bus.

-Les jumeaux ont raison, cela va être difficile de t'avoir...Soupira celui-ci.

-Pardon?! Fis-je, agacée.

-Je peux t'appeler ce soir ? Poursuivit-il en avançant légèrement.

-Tu n'as pas mon numéro...Commentai-je, méfiante.

-Dis-moi une heure.

-Tu n'as pas mon numéro !

-Quand je veux quelque chose je l'obtiens toujours, voilà ce qui me différencie de certaines  personnes. Répondit-il, le regard perçant. Dis-moi une heure Khadija.
Le conducteur de mon bus se mit à klaxonner en voyant que Paul ne bougeait toujours pas.

-Bon on va dire ok pour 21heures. Fit Paul avant d'avancer avec son scooter.

Il me fit un clin d'œil puis s'éloigna à vive allure. Comment pouvait-il avoir mon numéro...

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