Lundi matin. Mon Dieu que la journée allait être pénible.
Pour commencer mon réveil n'avait pas sonné, ce qui m'avait attiré les foudres de ma mère, j'avais oublié de le programmer la veille. Hier j'avais également peu révisé mon contrôle d'Espagnol pour ce matin pour le cours de Madame Suarez, autant dire que ça allait être un véritable fiasco.
Blandine et Charlotte avaient passé la journée du dimanche chez les jumeaux Sonnary en compagnie de Paul, d'Oscar et de Jordan et elles voulaient me raconter les détails de la soirée de Margaux en face à face le lundi, selon elles, se serait « plus simple ». Autant dire que cela m'avait déjà bien agacé. Je leur avais envoyé un message pour les prévenir de mon retard elles ne m'avaient répondu d'un bref ok.
Il faisait froid et le temps était gris et pour couronner le tout le bus arriva en retard.
Lorsque j'arrivai enfin devant les grilles du lycée, un de surveillants allait s'apprêter à fermer les grilles. Il me lança un regard réprobateur et je me dirigeai en courant vers ma salle de classe.
Je montai à la hâte les escaliers et faillis faire demi-tour et lorsque je vis Paul Mortigny sortir à ce moment-là de la porte des toilettes, il avait un pansement sur son arcade gauche, visiblement un souvenir de sa bagarre à la fête de Margaux.
Il esquissa un sourire lorsqu'il m'aperçut et m'attrapa le bras lorsqu'il vit que j'allais passer à côté de lui sans lui adresser un mot.
-J'aime bien ta nouvelle coiffure. Souligne-t-il en m'observant avec attention.
-Lâche-moi. Répliquai-je en tentant de me dégager.
-Dommage que tu n'étais pas là à la fête de Margaux, tu te serais bien amusée j'en suis sûr. Poursuivit-il en resserrant sa poigne. Et peut-être qu'Andréa ne se serait pas envoyé en l'air avec ton amie Mathilde si tu avais été dans les parages.
-Lâche-moi maintenant !
-Il parait que t'es assez facile à avoir finalement, d'après Alexandre il aurait pu te sauter dans sa voiture s'il avait un peu plus insisté la dernière fois que vous vous êtes vus. Ajouta Paul, moqueur.
Mon cœur se serra autant que sa poigne sur mon bras à cet instant. Je le regardai ébahi sur ce qu'il venait de me dire.
-Alexandre et Andréa ont bien discuté samedi si tu veux savoir, et ils ont trouvé qu'ils avaient beaucoup de choses avec toi en commun apparemment. Ajouta-t-il en se rapprochant de moi. Je peux être franc ? En fait t'es une bonne s*lope qui allume tous les mecs et qui...
PAAAF ! Ma main se posta instantanément contre sa joue et le bruit de la gifle fut si fort que lorsque Paul retira sa main de sa joue fraichement giflée, je vis avec surprise et satisfaction une grande marque rouge. Il avait réussi à me faire de nouveau sortir de mes gonds. Je le regardais sans dire un mot, je ne pensais pas un jour haïr une personne autant que lui. Il me poussa brutalement contre le mur, j'en eus presque le souffle coupé.
-Comme je disais. Dit-il en se rapprochant de moi. Je vais te pourrir la vie Khadija jusqu'à ce que tu cèdes. Mais vu ce que j'ai appris de toi ça ne devrait pas être trop difficile...j'ai tout mon temps.
-Que faites-vous dans les couloirs jeunes gens ? S'enquit Madame Vertaldi, la directrice du lycée qui passait à cet instant dans le couloir. Faites-moi le plaisir de retourner immédiatement en classe !
Je me dégageai de lui d'un pas rapide pour rejoindre ma classe.
Mine de rien il m'avait complétement chamboulé avec ses paroles, et ni une ni deux je me dirigeai vers les toilettes des filles du dernier étage pour tenter de me calmer. J'avais tellement honte de moi-même j'avais tellement peur à présent de faire face aux regards des autres. Une bonne partie des gens de ce lycée devait être au courant maintenant, connaissant les jumeaux Sonnary ou Paul et leurs capacités d'émettre les ragots.
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Nos Différences
Roman pour AdolescentsKhadija vit avec ses deux petites sœurs et sa mère dans les quartiers populaires de la ville de St Joseph. Toujours accompagnée de ses amis d'enfance et de quartier : Sarah, Chang, Momo et Ben, sa vie va pourtant bientôt être chamboulée... Car étant...