Chapitre 41 - La fin de semaine

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Je détestais le jeudi.

J'avais 1 heure et demie de maths, et 1 heure et demie de français le matin.

Par contre j'adorais le menu du jeudi midi à la cantine, nous avions souvent des frites avec soit du poulet, soit du steak haché.

Nous enchainions ensuite avec 1 heure et demie d'éducation civique avec Madame Shune, 1 heure et demie d'arts plastique avec Monsieur Macchi.

Monsieur Macchi était un homme mystérieux, assez grand, qui semblait affectionner visiblement les vêtements de couleur sombres. Il était plutôt bel homme mais possédait quelques tics. Ses yeux d'un noir d'encre balayait continuellement la classe lorsqu'il parlait et il passait inlassablement sa main dans barbe lorsqu'il réfléchissait ou regardait un dessin. J'aimais cette dernière heure de la journée, l'ambiance était plus tôt relax et bon enfant.

Aujourd'hui, il posta de grandes photographies de tableaux célèbres qu'il avait fait lors d'un voyage en Italie, il les accrocha sur le tableau et se tourna vers nous et attendit le silence.

-Aujourd'hui vous allez reproduire un de ces tableaux. Annonça-t-il en se grattant la barbe.

-Mais qu'est-ce qu'il a se gratter la barbe constamment? Marmonna Mathilde. Je le trouvais canon avant mais là ça en devient inquiétant...

-Il est mal à l'aise. Souligna Tom. J'ai vu dans un livre sur le paralanguage que ce genre de gestes traduit un malaise chez la personne qui le fait.

Monsieur Macchi expliqua brièvement l'histoire de ces œuvres ainsi que la biographie de leurs auteurs, puis il installa sur son bureau un immense boite qui contenait des pinceaux, différentes sortes de peintures, du fusain, des pastels, des crayons de couleurs et des bombes de peintures.

-Vous serez noté sur ce travail. Dit-il. Je veux que vous reproduisiez un de ces tableaux selon votre art, selon votre imagination, selon votre envie. Vous utiliserez les matériaux dans la boite...je vous laisse les découvrir. Si vous avez des questions je suis à mon bureau.

Et se fut tout. Il s'installa à son bureau et commença à fouiller dans les tiroirs pour trouver une feuille de présence afin de faire l'appel.

-On a déjà fait ce travail l'année passée. Commenta Augustin Sonnary en passant devant nos tables.

-Tu avais eu combien? Demanda Mathilde.

-6.

-Sur 10 ? Fit Blandine.

-Sur 20. J'avais reproduit parfaitement un de ces tableaux, et il m'a sorti que je n'avais pas compris l'exercice. Ce mec est taré. Pesta Augustin.

Il s'éloigna pour s'approcher comme les autres des tableaux accrochés au tableau.

-Je vois ce que le prof veut. Annonça Blandine, sérieuse. Ne reproduisez surtout pas le tableau d'origine tel qu'il est, mais faîtes le de façon originale et selon vous.

-C'est pourtant logique, tout est dit dans la consigne. Fit Tom en se levant.

-Oui mais quand on reproduit une œuvre souvent on inhibe notre propre imagination et créativité. Avoua Charlotte.

-Là ce n'est plus de l'art plastique, c'est de la philosophie ou de la psychologie. Plaisantai-je.

Blandine et Charlotte se mirent à rire.

Je me levai pour observer de plus près les œuvres comme le faisait mes camarades. La première peinture me plaisait plus que les autres, elle représentait une femme aux épais sourcils qui regardait d'un air fière les spectateurs du tableau. Son nom était Frida Khalo. Mon choix était peut-être influencé du fait que c'était une femme, car les autres tableaux représentaient un paysage, un champ de bataille en pleine guerre, et un enfant qui jouait dans les champs entouré d'animaux.

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