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CHAPITRE 20 - Un Scandale à Buckingham

Personne n'avait bougé. Debout à côté du manteau bardé d'explosifs, Jim Moriarty fixait Sherlock qui lui faisait face à quelque mètres de ses iris sombres, le visage interdit. Le détective avait toujours son revolver braqué devant lui, ses prunelles glacées rivées sur son ennemi tandis que derrière lui John et Agnes observaient les deux hommes immobiles dans un va et viens nerveux de l'oeil, le coeur battant.

Les minutes se succédèrent, interminables. Ni Sherlock ni Jim ne flanchant face au regard de l'autre.

Jusqu'à ce que le Staying Alive des Bee Gees n'emplisse faiblement l'espace de la piscine, faisant doucement froncer les sourcils au sociopathe. Le garçon lança un regard en coin aux deux Watson qui affichaient un air déconcerté, et il ramena son intérêt sur le criminel qui restait stoïque avant de lâcher un soupir exaspéré en fermant brièvement les yeux.

- Ça vous ennuie si je décroche ? Il demanda, contrarié.

- Non, je vous en prie. Vous avez le reste de votre vie devant vous. Déclara Sherlock d'une voix nonchalante.

L'homme récupéra son téléphone dans la poche de son pantalon, et il décrocha à son correspondant inconnu.

- Allô ? Il lança d'un ton monocorde. (...) Oui, bien sûr, qu'est ce que vous voulez ? Il demanda d'une voix sèche.

Il tourna la tête vers le détective en mimant un désolé dans une grimace d'excuse, signifiant son embêtement tout en écoutant ce que lui racontait son interlocuteur, et le sociopathe répondit de la même manière, répondant un pas de soucis dans une mimique sarcastique. Jim se détourna un instant du trio en écoutant son correspondant, avant de tourner sur lui même, son visage affichant un air furieux.

- Redites moi ça ?!! Il hurla, faisant légèrement sursauter les trois colocataires, avant de reprendre d'une voix plus posée. Redites moi ça, et sachez que si vous êtes en train de me mentir, je vous trouverai. Et je vous écorcherai vif. Il siffla entre ses dents serrées. Attendez.

Il éloigna son portable de son oreille, et releva la tête vers Sherlock, John et Agnes, avant de lancer un regard au manteau piégé à ses pieds. Il fit quelque pas en avant alors que le sociopathe repositionnait nerveusement ses doigts autour de la crosse du revolver, et il s'immobilisa à nouveau en semblant un instant perdu dans ses réflexions.

- Désolé.. Il lâcha d'une voix attristée. C'est pas le bon jour pour mourir.

- Oh, on vous a fait une meilleure offre ? S'enquit Sherlock.

Moriarty ne répondit rien, se contentant de baisser son regard sur son téléphone avant de faire un pas en arrière.

- Vous aurez de mes nouvelles, Sherlock. Il annonça doucement, avant de s'éloigner.

Les trois colocataires restèrent le fixer alors qu'il longeait le bassin en reprenant sa conversation au téléphone.

- Si vous avez ce que vous dites avoir, je ferais de vous quelqu'un de riche. Si ce n'est pas le cas, je vous transformerai en chaussures.

Il s'arrêta un instant devant la porte du fond, et il leva sa main droite en claquant des doigts, faisant automatique disparaitre les lasers rouge des snipers, avant de s'en aller.

- Qu'est ce qui s'est passé ? Demanda John après un long silence.

- Quelqu'un la fait changer d'avis. Répondit Agnes dans un murmure, en continuant de fixer la porte par laquelle était partit le criminel consultant.

- Reste à savoir qui. Ajouta Sherlock.

-

Quelque part dans le centre de Londres, la main manucurée de rouge d'une femme appuya sur la touche raccrocher de son téléphone portable, et elle reposa l'appareil sur une petite console avant de s'avancer vers une chambre à coucher. Vêtue d'un déshabillé en dentelle noire, elle arriva à côté d'une autre femme qui était allongée dans le grand lit, entièrement nue et attachée aux poignets, et elle fit claquer son fouet en prenant la parole.