CHAPITRE 32 - Les Chiens de Baskerville

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Landes du Dartmoor. Un enfant d'une dizaine d'années - Henry Knight - courrait à toute allure au milieu d'une forêt dense et sombre, ses iris affolés lançant des coups d'oeil nerveux par dessus son épaule, fuyant l'apparition terrifiante qui semblait le poursuivre. Les hurlements douloureux d'un homme étendu sur le sol terreux résonnaient en écho, se mêlant aux grognements effrayants d'un chien. On entendait le croassement des corbeaux qui tournoyaient dans le ciel matinal. Le jeune garçon rejoignit l'orée des bois d'un pas rapide, continuant de lancer des regards inquiets par dessus son épaule, avant de s'immobiliser quand il arriva devant une vieille dame qui était en train de promener son épagneul.

- Oh bonjour. Lança la dame avec un sourire, avant de remarquer que le garçon était essoufflé et terrifié. Tout va bien ?

Henry resta immobile sans rien dire, son regard nerveux fixant l'animal qui bougeait la queue de contentement face à lui.

- Qu'y a-t-il trésor ? Elle demanda d'une voix rassurante. Tu es perdu ?

L'épagneul s'avança un peu plus vers l'enfant pour venir à sa rencontre, et le petit garçon se figea sur place en lâchant un hurlement terrifié.

-

En pleine forêt dans un ravin lugubre et sombre, Henry était à présent adulte, et il se tenait debout au milieu d'un brouillard épais, clignant des yeux et le souffle court, regardant tout autour de lui de ses pupilles confuses et inquiètes, incapable de comprendre comment il était arrivé à cet endroit.

LES CHIENS DE BASKERVILLE

Baker Street. La porte noire du 221 claqua violemment dans ses gongs, faisant remuer la tête des petits chiens en peluche exposés dans la vitrine du Speedy's Café.

Dans le salon du petit appartement en désordre du premier étage, assit confortablement dans son fauteuil près de la cheminée éteinte, John tapait sur le clavier de son ordinateur portable pour mettre son blog à jour, ses sourcils légèrement froncés sous la concentration. Face à lui dans le fauteuil en cuir de Sherlock, un short en coton et un t-shirt dix fois trop grand en guise de pyjama, Agnes avait replié ses jambes en tailleur et travaillait elle aussi sur son Macbook, une tasse de café chaud à la main et ses iris noirs parcourant les offres d'emploi disponibles sur la capitale.

La jeune femme remonta ses lunettes de vue sur son nez fin dans un geste automatique, avant de passer ses doigts dans ses longues boucles emmêlées qui tombaient en cascade sur ses épaules, quand Sherlock fit irruption dans la pièce chaleureuse et tranquille. Haletant et couvert de sang, le détective planta la pointe de son harpon contre le sol en parquet ancien, faisant relever la tête aux deux Watson.

Agnes et John lancèrent un regard peu intéressé à leur ami sans vraiment prêter attention à son allure, se remirent à leur travail, avant de relever une nouvelle fois leurs yeux écarquillés vers le sociopathe en réalisant son état.

- Ça a été d'un fastidieux ! Lâcha Sherlock, la posture bien droite, en tenant toujours son harpon à la verticale sous l'oeil éberlué des deux Watson.

- Tu as prit le métro dans cette tenue ? Demanda John en relevant ses iris verts sur le visage couvert d'hémoglobine du détective.

- Aucun taxi ne m'a accepté. Répondit son colocataire en fronçant les sourcils de mécontentement, avant de se diriger vers la salle de bain.

Le médecin l'observa s'éloigner sans rien dire, avant de tourner la tête vers sa nièce en échangeant un regard avec elle qui mêlait tout à la fois la confusion, l'étonnement et l'ennui. La brunette finit par hausser une épaule en faisant la moue, et ils se remirent chacun à leur travail sans rien ajouter.

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