Chapitre 111

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Une nappe de brouillard épaisse recouvrait la mer du nord. Perdu au milieu du roulement lancinant des vagues lourdes, un petit bateau de pêcheur tentait de se frayer un chemin à travers la purée de pois anglaise. Dans la cabine vétuste, le capitaine du navire gardait ses mains sur la barre en écoutant d'une oreille distraite le bulletin météo, avant de tourner la tête vers son matelot qui ouvrit la porte. Le jeune homme vêtu d'un ciré jaune et d'un chapeau assortit pénétra dans la cabine d'un pas trébuchant en s'essuyant la bouche d'un revers de la main, le souffle court.

- Voilà fiston. Lança le capitaine. Faut laisser sortir. Après ça va toujours mieux. Il ajouta en esquissant un petit sourire.

- Est ce que c'est toujours comme ça ? Demanda le matelot.

- Non.

- Ah bon, heureusement.

- D'habitude c'est pire ! Ironisa son supérieur.

- Je devrais bosser dans une banque. Se plaignit le garçon, en continuant de respirer lourdement, avant de lever la tête vers le plafond en entendant le ronronnement lointain d'un hélicoptère. C'est un hélicoptère ?

- Ça m'étonnerais. Il fait trop mauvais.

'Lundy, Fastnet, Irish Sea.. Enuméra la voix à la radio. Shannon, Malin, Sherrinford. Sherrinford. Sherrinford.'

- T'entend ça ? Lança le matelot.

'Sherrinford.'

- Je la connais pas cette zone. Sherrinford ?

- Un conseil, oublie la. Ordonna doucement le capitaine en se tournant vers lui, alors que la radio continuait de retransmettre normalement le bulletin maritime.

- Comment ça ?

- Bah, des fois quand on navigue dans le coin, on reçoit ce message. Oublie que tu l'as entendu.

- Ouais, mais on n'a jamais..

- Ça suffit. Coupa l'homme en levant un index dissuasif devant lui.

Il mima le signe de fermer ses lèvres, et se détourna enfin pour se remettre face à sa barre, quand un coup fort retentit sur le toit de la cabine, suivit d'autres coups légèrement plus faible qui ressemblaient à des bruits de pas. Les deux pêcheurs levèrent la tête, et le capitaine rejoignit le pont pour aller voir ce qui se passait. Il fit quelque pas en arrière en levant la tête, avant d'entrouvrir la bouche de stupéfaction, alors que son matelot le rejoignait en braquant son regard dans la même direction.

Debout sur le petit toit de la cabine, Sherlock se tenait face aux deux hommes, une main enroulée autour du mât de l'antenne pour se tenir et les pans de son manteau claquant théâtralement autour de ses jambes.

- Vous êtes qui, bon sang ? Lança le capitaine.

- Je m'appelle Sherlock Holmes.

- Le détective ? Demanda le jeune matelot.

- Le pirate. Corrigea le sociopathe de sa voix grave.

Une seconde plus tard Agnes apparaissait à droite de son ami, et elle pointa le canon de son revolver sur les deux hommes. Le plus jeune leva aussitôt les mains, effrayé, et Sherlock sauta du toit pour les rejoindre sur le pont.

-

A quelque miles plus au nord sur l'île de Sherrinford, dans la salle de contrôle de la forteresse psychiatrique hautement surveillée, un employé tentait de contacter le navire approchant à l'aide d'une radio, assit face à plusieurs écrans de contrôle qui lui délivraient une multitude d'informations.

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