Chapitre 104

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TROIS SEMAINES PLUS TARD

La voiture de sport rouge roula à toute vitesse le long d'une route départementale, rapidement suivie par une voiture de police, sirène hurlante. L'Ode à la Joie de Beethoven résonnait lourdement depuis l'Aston Martin, crachant les choeurs depuis les enceintes puissantes. La voiture rouge doubla à toute allure les autres véhicules, la police derrière elle, et emprunta un grand rond point. Au dessus dans le ciel bleu, un hélicoptère suivait le trajet du véhicule dont les pneus crissaient lourdement sur l'asphalte en dégageant un nuage de fumée blanche. La voiture s'engagea dans une zone résidentielle, sous le regard de la caméra embarquée dans l'hélicoptère et toujours poursuivie par - à présent - deux voitures de police, et tourna à gauche sans ralentir l'allure. L'arrière train du véhicule de sport glissa sur le goudron de la route, et le conducteur accéléra à nouveau, fit un demi tour serré, et actionna les frein pour se garer contre le trottoir. L'arrière de l'Aston Martin tapa contre des poubelles, et l'une d'elle vola dans les airs en éparpillant son contenu avant de retomber quelque mètres plus loin, tandis que les deux voitures de police venaient se poster de chaque côté de la rue devant le véhicule de sport.

Agnes sortit de la maison de sa thérapeute, cette dernière à sa suite, et regarda d'un air effaré la scène chaotique qui se déroulait devant elle. La voiture rouge. L'hélicoptère. Les véhicules de police. La symphonie de Beethoven qui hurlait depuis l'Aston Martin.

- Et bien ? Lança sa psy dans son dos. Alors ? Vous nous présentez où pas ?

Le conducteur de la voiture de sport ouvrit la portière, augmentant du même coup le débit de la musique qui se déversa dans la rue. Agnes ouvrit des yeux ronds en reconnaissant Madame Hudson qui soupira de soulagement en la voyant, et la vieille femme referma la portière en lui offrant un grand sourire. Agnes ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais sa voix resta au fond de sa gorge, et elle tourna la tête vers un officier de police qui s'avançait vers son ancienne logeuse.

- Eh, vous là bas ! Ne bougez pas, restez ou vous êtes. Il ordonna.

- Hein ? Lança Madame Hudson en s'arrêtant momentanément, avant de continuer à avancer vers Agnes en désignant la brunette d'un geste des mains. Oh, Agnes..

- Madame Hudson.. Bredouilla la brunette en faisant un pas vers la vieille femme.

- Est ce que vous avez une idée de la vitesse à laquelle vous rouliez ? Insista l'officier.

- Non, bien sur que non puisque j'étais au téléphone. Déclara Madame Hudson, comme si c'était évident. Oh.. Elle ajouta en baissant les yeux sur le téléphone qu'elle tenait à la main. D'ailleurs c'est pour vous.

- Pour moi ? Demanda l'homme en récupérant le cellulaire qu'elle lui tendait.

- C'est le gouvernement.

- Le quoi ?!

L'officier leva le smartphone à son oreille, pas vraiment sur de savoir quoi dire.

- Allô ?

- Mais qu'est ce qui vous arrive ? Demanda Agnes à quelque mètres.

- Mon nom est Mycroft Holmes, je vous appelle du cabinet du Premier Ministre. Déclara la voix de Mycroft à l'autre bout du fil.

- Qu'est ce qui se passe ? Interrogea Agnes en observant sa logeuse arriver devant elle.

- C'est encore Sherlock ! Se lamenta la vieille femme, avant de fondre en larmes en prenant la jeune fille confuse dans ses bras. Oh Agnes ! Si vous saviez ce que j'ai enduré !

-

Flashback. L'ouverture des Noces de Figaro jouaient à plein volume dans le petit immeuble de Baker Street. Madame Hudson monta lentement les marches qui menaient à l'appartement du premier, lançant un regard inquiet et nerveux en direction du palier d'où s'élevait les hurlements furieux de Sherlock au milieu de bruits de vaisselles et d'objets qui se brisaient après être projetés dans les airs. Quelque secondes plus tard Bill Wiggins déboula dans la cage d'escalier dans sa direction, alors que la voix puissante du cadet Holmes résonnait lourdement.

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