CHAPITRE 45

1.8K 111 2
                                    

À Baker Street, le portable de Sherlock, posé sur l'accoudoir du fauteuil du détective, sonna brièvement pour annoncer un nouveau message, tandis qu'Agnes sortait de la salle de bain en attachant rapidement ses cheveux humides en un chignon défait, une serviette blanche enroulée autour de son corps. Devant la jeune femme, Sherlock était toujours installé à la table de la cuisine à observer des échantillons au microscope, trop absorbé par son travail pour faire attention à l'alerte de son portable.

_ Ton téléphone. Lança Agnes en passant derrière son ami pour aller au salon.

_ Mmh.. Il fait ça tout le temps. Marmonna son colocataire d'un ton désintéressé, sans quitter des yeux son travail.

La brunette passa nonchalamment à côté d'un homme habillé d'un costume noir qui était suspendu par le cou au plafond, son corps se balançant doucement, et elle retourna s'asseoir au bureau en enfilant ses lunettes de vue, avant de relire rapidement les dernières lignes qu'elle avait traduites avant sa douche.

_ Alors ? Elle demanda après un silence, sans quitter son écran des yeux. Est-ce que ta conversation a fini par avoir raison de lui ?

Sherlock releva la tête vers son amie, avant de lancer un regard au mannequin suspendu.

_ Oh. Il lança d'un air détaché. Henry Fishgard ne s'est jamais suicidé. Les enquêteurs de l'époque.. Il ajouta en prenant un petit livre ancien posé devant lui pour le refermer d'un coup sec. .. étaient à côté de la plaque.

_ Une affaire urgente, c'est ça ? Reprit la jeune femme avec un petit sourire, en continuant de taper sur le clavier de son MacBook.

Le détective releva la tête pour observer son amie, esquissant un petit sourire en appréciant le corps fin qui travaillait assidûment alors que son coeur se mettait à battre un peu plus fort. Jamais il n'oserait le reconnaître, mais il adorait quand elle restait en serviette après sa douche. Il pouvait voir quelques gouttes d'eau tomber de ses cheveux ramassés en un chignon défait jusque dans sa nuque sans que cela ne la perturbe le moins du monde, pouvait observer ses sourcils légèrement froncés concentrés sur son travail et ses doigts fins qui tapaient rapidement sur le clavier de son ordinateur, et il se perdit dans sa contemplation silencieuse, chavirant un peu plus quand elle se mordit la lèvre inférieure, avant de cligner rapidement des yeux pour se ressaisir.

_ Elles le sont toutes tant qu'elles ne sont pas résolues. Il déclara enfin, en ramenant ses prunelles bleues vers son microscope.

-

À l'intérieur de la White Tower de Londres, le petit groupe de touriste passa l'un après l'autre à travers un détecteur de métaux avant de pouvoir accéder à la salle qui exposait les Joyaux de la Couronne. Un agent de sécurité rendit leur sac à main à deux femmes, et Jim Moriarty passa à son tour à travers le portique de son pas naturel et décontracté en continuant de mâcher son chewing-gum, avant que le dispositif ne sonne à son passage alors que l'ampoule rouge s'allumait face au garde, qui interpella le criminel consultant.

_ S'il vous plaît, Monsieur. Appela l'homme, alors que Jim faisait une grimace désolée en lui souriant, avant de faire un pas en arrière. Vous avez des objets métalliques ? Clés ? Portable ?

Moriarty sortit son smartphone de la poche de son pantalon pour le poser dans le bac en plastique devant lui, son petit air innocent toujours accroché à ses lèvres retroussées.

_ C'est bon, allez-y. Annonça le garde.

Le criminel consultant repassa à travers le portique, qui ne sonna pas, et il récupéra son smartphone dans le bac avant de s'éloigner vers la salle, pour venir se poster devant le trône installé au milieu de la pièce, qui était protégé par un grand cube de vitres épaisses. Sur l'assise du fauteuil joliment orné était posé un coussin de velours rouge, sur lequel reposait la couronne incrustée de pierres précieuses. Un globe - lui aussi de valeur incomparable - était disposé sur l'un des accoudoirs du fauteuil richement ornementé, et un sceptre avait été installé en travers, reposant sur l'autre accoudoir.

UntitledOù les histoires vivent. Découvrez maintenant