CHAPITRE 35

1.6K 110 3
                                    

Plus tard ce jour là, Sherlock conduisait le long d'une route sinueuse jusqu'à la base de Baskerville, son regard perçant rivé sur la route tandis que son cerveau continuait son inlassable travail de réflexion. Sur la banquette arrière, Agnes observait le paysage d'un air absent, perdue dans ses pensées à essayer de démêler le vrai du faux dans ce que Fletcher leur avait dit, ses iris carbone rivés sur les nuages gris qui s'étendaient lentement au-dessus d'eux en assombrissant les landes sauvages.

Le détective ralentit l'allure quand ils arrivèrent à la base dix minutes plus tard, et il engagea la Jeep jusqu'à un portail sécurisé en scrutant les alentours, enregistrant tout ce qu'il voyait d'un rapide coup d'oeil. Il nota le nombre impressionnant de militaires armés qui montaient la garde tout autour du site protégé par des barbelés, chacun accompagné d'un chien, les panneaux rouges accrochés tout les dix mètres qui rappelaient l'interdiction formelle d'entrer à quiconque.

Le garçon aux boucles brunes avança la Jeep devant la grille fermée du poste de contrôle, où un homme armé lui fit un signe de la main pour lui demander de s'arrêter avant de s'avancer jusqu'à la vitre ouverte du sociopathe.

_ Votre pass, s'il vous plaît. Il demanda à Sherlock, qui fouilla dans la poche de son manteau avant de lui tendre le badge. Merci. Allez-y. Il ajouta à un collègue, avant de s'éloigner.

_ Tu as tes entrées à Baskerville ? Chuchota John d'une voix nerveuse. Tu tiens ça d'où ?

_ Ce n'est pas que pour Baskerville. Répondit son ami d'une voix calme, en observant un militaire faire le tour du véhicule avec son berger allemand. C'est à mon frère, un laissez-passer illimité. Je l'ai.. Il continua, avant de s'éclaircir la gorge. Emprunté il y a des années. Juste au cas où.

Agnes haussa un sourcil interloqué, et elle tourna la tête vers la cabine de contrôle à sa droite, où le militaire était en train de passer la piste magnétique de la carte dans un lecteur, avant de tourner la tête vers l'écran de l'ordinateur qui afficha la photo de Mycroft suivie de ses informations.

_ Magnifique.. Soupira John, mal à l'aise.

_ Quoi ?

_ On va se faire coincer.

_ Mais non.. Enfin pas tout de suite.

Sur la banquette arrière, Agnes releva encore un peu plus ses sourcils, pas vraiment convaincue par le plan de son colocataire.

_ On va se faire coincer dans cinq minutes. Continua John, de plus en plus nerveux. Ah, bonjour ! Il lança d'une voix faussement amicale, dans un sifflement agacé. On s'est dit qu'on pourrait faire un petit tour dans votre base militaire secrète. Vraiment ? C'est très gentil ! Entrez, l'eau vient juste de bouillir. Ça c'est si on se fait pas descendre. Il ajouta avec sarcasme, alors que le militaire revenait vers eux et rendait son pass à Sherlock.

_ Merci Monsieur.

_ Merci. Répondit simplement le sociopathe, tandis que la grille s'ouvrait devant eux.

Les autres soldats qui inspectaient la Jeep s'écartèrent, et le détective enclencha la première avant de pénétrer dans la base, sous les regards stupéfaits des deux Watson.

_ Le nom de Mycroft ouvre littéralement toutes les portes. Lança Agnes, impressionnée.

_ Je te l'ai déjà dit. Rétorqua doucement Sherlock. Il est le gouvernement britannique à lui tout seul. J'estime à vingt minutes le temps qu'ils mettront à s'apercevoir que quelque chose cloche.

Le garçon roula sur encore plusieurs mètres, avant d'arrêter la voiture le long d'un bâtiment, devant des barrières. Il coupa le contact et sortit du véhicule, John et Agnes à sa suite, avant de s'avancer vers un soldat qui les attendait.

UntitledOù les histoires vivent. Découvrez maintenant