39 : Secrets et mensonges.

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Quand Icare se réveille le dimanche matin, il est surpris d'être réveillé si tôt. Il est à peine huit heures, mais il a l'impression d'avoir eu le plus grand sommeil réparateur du siècle. En même temps, cela le change de ses horaires de travail.

Il se tourne dans son canapé lit. Comme il ne sait pas quoi faire d'autre, son esprit divague. Il repense au vendredi soir, quand il a embrassé Lucile, parce qu'il en avait une folle envie. Quand il avait fini par s'endormir sur le canapé, épuisé de sa journée de travail. Et surtout, de son réveil à l'aube, déboussolé en se retrouvant ailleurs que sur son couchage ordinaire, mais surtout seul et uniquement recouvert par une couverture. Il avait compris que c'était Lucile qui lui avait mise quand elle avait probablement rejoint son lit.


Icare s'étire et décide de se lever. Il ouvre ses volets, est presque surpris d'apercevoir le jour alors qu'il se réveille, et finit par aller dans la cuisine. Puis comme il ne sait pas quoi faire d'autre, il se met à préparer le déjeuner.

Il entend quelques minutes plus tard des bruits de pas dans le couloir, et il espère qu'il n'a pas réveillé Lucile en farfouillant dans les placards à la recherche des mugs.

—     Désolé Lucile, je ne voulais vraiment pas te réveiller, s'excuse-t-il immédiatement.

Lucile ne lui en veut pas de l'avoir sortie de son sommeil quand elle a entendu Icare échapper les couverts tout en lâchant de profonds jurons. Elle ne lui en veut pas parce que c'est la première fois qu'elle le croise de bon matin, au saut du lit et décoiffé, seulement habillé d'un bas de jogging faisant office de pyjama. Et cette image, d'Icare à moitié dévêtu, c'est quelque chose qu'elle ne regrette absolument pas.

—     Bon je voulais te faire une surprise, te préparer le petit-déjeuner et tout, mais avec ma discrétion, c'est mort. Tu peux toujours faire comme si tu en étais extrêmement ravie et surprise, ce sera cool, affirme Icare avec un demi-sourire.

Lucile ne peut s'empêcher de rigoler quelques secondes. Icare se tourne subitement vers le grille-pain qui échappe une odeur âcre de cramé, en sort deux tartines légèrement noircies et lève les sourcils. D'habitude, il ne rate jamais les tartines, mais bien sûr quand Lucile est là, il doit forcément en faire une.

—     Arrête de me fixer autant, je sais que je suis désespérant, râle Icare.

Lucile rigole en se plaçant à côté de lui et en récupérant les deux tartines, qu'elle regarde d'un air amusé avant d'en mettre deux autres dans l'appareil.

Puis une nouvelle fois, la jeune femme remarque sa proximité avec Icare, avec cet éternel petit frisson qui prend le long de sa peau quand elle s'en rend compte. Elle aurait pu se douter que sa colocation avec Icare prendrait un autre angle au vu de ce qu'elle pouvait ressentir mais elle s'en surprend chaque jour.

—     Oui Lucile ? demande Icare face au regard toujours insistant de la jeune femme.

Lucile sourit avant de se hisser sur la pointe des pieds et d'embrasser délicatement la commissure des lèvres du jeune homme. Icare frémit à ce léger contact, avant que ses joues ne s'empourprent par automatisme.

Il finit par sourire à son tour, doucement, peu habitué à toute cette affection qui lui est adressée, comme étranger à l'idée que l'on puisse ressentir quelque chose pour lui autre que de la haine. Il frémit quand les doigts glacés de Lucile se posent à la naissance de son cou, et il l'observe tendrement quelques secondes. Il le sait, il est profondément amoureux. Un peu maladroit sans doute, parce que c'est trop nouveau pour lui. Il pensait que libre, il redécouvrirait la vie, il avait oublié qu'il pouvait aussi s'y cacher l'amour.

IcareOù les histoires vivent. Découvrez maintenant