66 : Les mensonges de chacun.

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Niels lève deux doigts en l'air en signe de victoire quand aidé de son nouveau collège, ils finissent de remplir l'auge du dernier cheval qui attendait ses granulés en piaffant d'impatience.

— Dix-huit heures trente, la journée est terminée. J'avais peur que l'on termine trop tard vu que tu as été occupé avec ton avocat aujourd'hui, commente ce dernier. D'ailleurs pourquoi il venait ?

— Faire le point sur la situation.

— C'est-à-dire ?

— Niels... Tu sais que je n'aime pas en parler...

— Ok, excuse-moi, je... Cela ne me concerne pas.

— Non, c'est moi. Disons que le surveillant de prison a avoué et est en détention provisoire en attendant le procès, finit par avouer Icare.

— Bah, c'est cool. Enfin, cool... Enfin, bien. Tu m'as compris.

Malgré la gravité du sujet, Niels arrive à arracher un petit sourire à son meilleur ami.

— C'est trop simple. Jauris n'est pas comme ça. Il est plus... Manipulateur et intelligent. Il ne peut pas se laisser faire comme ça.

— Écoute, il a peut-être compris que son geste était inadmissible et a eu des remords.

Icare hausse les épaules, non vraiment convaincu. C'est triste, que malgré tout ce qu'il ait subit, il éprouve toujours des doutes à propos d'une situation qui pourrait tourner en sa faveur.

— On peut parler d'autre chose ?

— Bien sûr Icare. Je propose une soirée devant Netflix. Et je choisis le film ce soir.

— Comme tu veux, je m'endors toujours avant la moitié.

— T'es chiant pour ça d'ailleurs.

— Je dors, je ne t'emmerde pas je te signale.

— Tu bouges en dormant, je te ferais dire que la dernière fois tu m'as donné un coup de pied dans les boules.

— C'était pour que tu ne fasses pas de bruit parce que David venait le lendemain, c'était fait exprès.

— Pff, t'es un gamin Icare.

Pour renforcer son idée, Icare attrape son ennemi d'un bras autour de la tête pour lui frotter le dessus du crâne. Il est peut-être plus jeune de quelques années de Niels, mais il profite que la nature lui ait donné quelques centimètres de plus que son ami. Niels a raison, ce sont des gamins, et sans doute qu'ainsi, ils rattrapent les dix ans qu'ils ont vécu l'un sans l'autre.



Ils repartent vers leur maison de campagne, avant que Niels ne se rende compte qu'il doit passer voir Vincent pour l'avertir qu'il y avait un cheval avec une légère boiterie, qu'il avait dû se faire au pré et donc à laisser au repos pour le lendemain. Par habitude, Icare le suit jusqu'à la maison des époux Derosan. Ils y rentrent sans toquer, car de toute façon, la famille a l'habitude des nombreux allers et retours du personnel dans sa maison. 

Niels essuie grossièrement ses boots sur le tapis avant de se diriger sans attendre dans la cuisine. Quand Icare arrive derrière lui, il est surpris de voir trois visages tournés vers eux, l'air grave. Vincent semble énervé alors que sa femme ne cache pas ses yeux rouges démontrant qu'elle a pleuré. Solène quant à elle fixe les garçons comme si elle voyait un fantôme.

— Euh, Vincent, je voulais juste t'avertir que Samurai boite légèrement. Cela n'a pas l'air grave, mais il devrait se reposer demain, dit toutefois Niels.

IcareOù les histoires vivent. Découvrez maintenant