44 : Un meilleur ami en or.

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Niels sourit quand il voit se garer dans la cour du centre équestre une voiture blanche qu'il reconnait instantanément

— Sept heures du matin, tu es matinale Lucile Derosan, remarque-t-il en lui faisant la bise.

— Je me suis levée en même temps qu'Icare, répond cette dernière en échappant toutefois un bâillement. Je voulais t'aider pour nourrir les chevaux.

Niels sourit. Il est content de cette aide matinale. D'autant plus que Murielle Derosan s'occupe du déjeuner de sa famille, avant de rejoindre le bureau du club-house pour s'occuper de tout ce qui relève des formalités administratives entre autres, mais aussi d'attribuer chaque équidé à un cavalier. Son mari ne tarde jamais, après que Niels ait nourri les chevaux, à venir l'aider pour ramener les montures qui étaient au pré, et ainsi avoir tout le monde de prêt pour la journée du samedi, qui est leur plus importante. Solène quant à elle, est une adepte de la grasse matinée, et Niels ne l'a pas vu si souvent de bon matin. Ce qui l'arrange, parce que le reste de la journée, elle ne le lâche pas. Quoique l'avantage du samedi, avec le nombre de cours d'équitation à dispenser, elle est occupée une bonne partie de la journée, et Niels peut bosser relativement tranquillement (si on omet les quelques adolescentes groupies qui prennent le relais sur Solène). Niels n'a jamais détesté Solène. Elle est gentille et elle a un don avec les enfants. Il conçoit aussi qu'elle soit courageuse à devoir assumer l'éducation de ses deux enfants, même si elle n'est pas si seule, entourée de sa famille. Mais parfois, son caractère un peu nonchalant l'énerve un peu. Il n'est pas toujours possible de compter sur elle. Niels se demande parfois ce que deviendra le centre équestre si ses parents le lui lèguent.

Lucile commence à suivre Niels vers la remise qui contient tous les granulés pour les chevaux. Elle n'a pas oublié l'endroit. Petite, elle piquait toujours quelques poignées de nourriture en plus pour en donner à son poney préféré, un fjord que ses parents lui avaient offert quand elle avait quatre ans.

— Icare va bien ? lui demande Niels en versant les rations qu'il connait par cœur dans des seaux.

— Oui, il était content d'aller travailler. Son patron lui a dit qu'il renouvelait son CDD pour un mois, et qu'il pense le prendre à durée indéterminée ensuite parce qu'il se débrouille bien.

— Ça fait déjà un mois qu'il est sorti, remarque Niels.

Lucile ne peut qu'acquiescer. Elle a l'impression que le temps est passé vite, du moins pour elle. Elle réalise que cela fait aussi un mois qu'elle vit en colocation avec Icare, dans une relation qui elle, au contraire, évolue lentement. Elle a l'impression qu'Icare lui fait de plus en plus confiance, comme en témoignent ses confidences faites le lendemain du soir où elle l'avait trouvé en sueur dans sa salle de bain, en proie à une angoisse monstrueuse. D'ailleurs, depuis ce jour-là, elle constate qu'Icare n'est plus revenu dormir dans le bureau qu'elle avait aménagée pour lui. Parce que le lendemain, elle lui avait demandé s'il voulait dormir dans sa chambre, s'il y dormait mieux (parce que le matelas de Lucile était plus confortable, même si cette raison est moyennement valable), et Icare avait accepté. Et même s'il avait parfois le sommeil agité, Lucile avait remarqué qu'il ne se levait plus en pleine nuit. Cela arrangeait donc tout le monde.

— Lulu, j'ai rempli six seaux, tu n'es qu'à deux. Je ne dis pas que ton aide m'est inutile, mais j'ai connu de la main d'œuvre de plus grande qualité, lui dit Niels, la sortant de ses pensées.

— Tu as toujours été le seul employé ici Niels, la main d'œuvre, tu n'as pas dû en voir beaucoup, rétorque son amie.

— Toujours le bon mot. D'ailleurs, ta mère m'a dit qu'elle voudrait bien embaucher quelqu'un d'autre, parce que cela devient compliqué pour nous. Peu importe la qualification de la personne d'ailleurs, du moment qu'elle puisse nous aider.

IcareOù les histoires vivent. Découvrez maintenant