Lucile est en vacances et c'est probablement une bonne chose. Elle en a profité pour revenir chez ses parents pour y passer les deux mois d'été, sous la chaleur atténuée par le vent de la campagne, les journées à alterner balades à cheval et piscine et le calme reposant. Icare se dit que cela lui permettra en plus de passer les deux meilleurs mois de sa vie, surtout que Lucile dort désormais dans la petite dépendance de la maison Derosan.
En tout cas, les soirs où Icare, Niels, Lucile et David sont tous réunis dans la petite maison, une sacrée ambiance s'échappe de la colocation. C'est probablement cela la définition de la belle vie. Parfois Carole est invitée pour dîner avec eux, et les derniers temps, elle a ramené Clément. Icare ne sait pas si cette nouvelle relation a joué dans le fait qu'il ait décroché son permis, mais en tout cas, le plus important est son obtention. Clément est en plus quelqu'un de très gentil, et patient, sauf quand visiblement sa petite-amie veut prendre le volant. Mais cela n'étonne personne.
C'est peut-être ça la clé d'une vie heureuse : rester avec des bonnes personnes, éloigner toutes celles toxiques. Lucile a avoué à Icare qu'elle ne parlait plus du tout à Adrien en fin d'année, en raison de ses agissements. Il n'est jamais venu s'excuser. Tant pis. De toute façon, la jeune femme a appris qu'il avait demandé une mutation vers la Bretagne pour la rentrée suivante, qu'il avait obtenue. Même si c'était peu probable qu'il continue de chercher des noises aux deux amoureux, c'était toujours une bonne nouvelle d'apprendre qu'il s'en allait.
Alors Icare était content, parce que les choses n'avaient jamais été aussi rangées dans sa vie, du moins, il essayait de l'ordonner du mieux qu'il pouvait. Il recevait régulièrement des visites de JP, grâce à lui, il avait des nouvelles de ses anciens détenus. Abel était en voie d'être libéré, Marco était tout heureux de sa correspondance habituelle avec l'ancien détenu et Miguel continuait à se moquer de lui, en roulant les R de son prénom, sous les menaces d'un Marco qui n'aimait pas qu'on le prenne pour quelqu'un de sensible.
Icare voyait toujours sa psychologue, il ne savait pas si c'était pour être guéri alors qu'il se sentait mieux ou bien par habitude. Le fait était qu'il aimait bien voir quelqu'un pour discuter de ses problèmes. Lucile est une oreille attentive aussi, mais il avait compris qu'il n'avait pas à l'accabler avec ses soucis. Des spécialistes pouvaient le faire pour elle. Des médecins qui l'aidaient à avancer malgré le fait qu'il n'avait pas pu obtenir justice pour les actes de Jauris. Mais il commençait à comprendre que cette absence de jugement ne devait pas l'empêcher d'avancer. C'est probablement ce qu'il a réalisé un beau jour du mois de juillet, alors qu'il fait terriblement chaud et qu'il est occupé à remplir les abreuvoirs des chevaux.
Ce jour-là, Niels et lui s'occupent des abreuvoirs, mais aussi, d'arroser le plus l'autre. Lucile n'est pas restée avec les deux hommes, dont les comportements de gamins l'exaspèrent parfois (mais elle les trouve drôle quand même). Mais le plus triste dans tout ça, c'est que Niels a gagné et qu'Icare est trempé de la tête aux pieds. Heureusement, grâce au soleil et le début de canicule, il sèche vite. Surtout qu'Icare peut compter sur Chaussette, qui prend soin de lécher les mollets de son ami, sans doute pour que sa peau sèche plus vite.
Quelques enfants au loin s'occupent des poneys, car l'été, l'écurie accueille plusieurs centres aérés. De jeunes moniteurs et monitrices veillent sur les petits diables intenables au milieu d'équidés.
— On en parle de la monitrice qui n'arrête pas de te mâter depuis ce matin, fait Icare avec un sourire moqueur.
— C'est faux, se défend son ami.

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Icare
Romance*Histoire contenant l'équivalent des Tomes 1 et 2* Lucile, jeune professeure d'histoire pétillante, ne pensait pas qu'elle remettrait toute sa vie en question suite à une simple rencontre. En effet, quand son amie, une infatigable libraire, lui dema...