Chapitre 11 : Nous ne sommes pas des monstres.

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Mes pieds entrèrent en contact avec l'eau froide de la rivière. Pas forcément malin en ce mois de septembre, mais c'est un des meilleurs moyens de me détendre. En quittant le lycée, après avoir semé Peter et ses appels, j'avais couru sur quelques kilomètres avant de reprendre mon souffle et de prendre conscience que l'air pur m'apaisait au fil des minutes. Mon regard s'était alors posé sur un bus, et toujours en rogne contre mon frère, et son abandon, j'avais été irrémédiablement attirée par l'envie de partir loin. N'ayant que de quoi me payer un billet et un appel en cabine, puisque l'autre succube m'avait pris mon sac et mon portable, j'étais donc montée, sans forcément regarder la destination. Mon but : m'éloigner. Sans comprendre pourquoi, j'avais la certitude que c'était la chose à faire, à cet instant.

Je m'étais endormie, suite au stress intense ressenti et à mon réveil, mon regard s'était posé sur ce petit morceau de paradis : son nom ou sa localisation, inconnu. Mais la verdure, les fleurs, le court d'eau, le chant des oiseaux, et l'espace ouvert m'appelait. Descendant à l'arrêt suivant pour rejoindre ce coin perdu, je m'étais d'abord assise, avant de souffler un bon coup. La réaction de Sacha avait été la goutte d'eau. Même si nous n'étions plus aussi proche qu'avant, il savait mieux que personne l'effet que me faisait l'enfermement dans un endroit clos et sans issues. Mais une fois de plus, il m'avait tourné le dos, et cette fois, c'était la fois de trop. Si on ajoutait les événements de ce week-end , ma réserve émotionnelle ne pouvait en supporter d'avantage et, comme ma mère, j'avais besoin de solitude et de liberté pour me retrouver. C'est pour cette raison que j'avais fini dans cette rivière, les jambes dans le liquide transparent, jeans relevé, à tournoyer en fixant le ciel et en riant. Être gentille, je savais le faire. Supporter les abrutis, je maîtrisais. Mais s'en prendre à l'une de mes seules faiblesses, ça pouvait me détruire. Et la sensation de fraîcheur me rappela à quel point être en vie, loin de tous mes problèmes, ça pouvait être bon.

Mon rythme cardiaque était redevenu normal, ma tension était de nouveau descendue, proche de mon état habituel, et le vent sur mon visage faisait disparaître, au fil des heures, cette sensation de cloisonnement qui m'avait étouffée dans la journée

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Mon rythme cardiaque était redevenu normal, ma tension était de nouveau descendue, proche de mon état habituel, et le vent sur mon visage faisait disparaître, au fil des heures, cette sensation de cloisonnement qui m'avait étouffée dans la journée. La nuit commençait à tomber et j'en vins à songer à ma mère, qui allait forcément s'inquiéter de mon silence. Prenant la direction de la route pour trouver une cabine téléphonique, l'arrivée d'un homme me fit sursauter.

- Tu es perdue, mon enfant ? Demanda-t-il d'une voix douce.

- Euh, non, je rentre chez moi, balbutiai-je en reculant, peu rassurée. 

- Je peux donc te raccompagner, certains démons seraient ravis de te revoir, Hope.

Un démon. Encore. Vendredi n'était donc pas une coïncidence. Le seul problème, c'est que j'avais été stupide en quittant le lycée sans portable, ni de quoi me défendre. Ma seule solution, c'était la fuite. Songeant à prendre mes jambes à mon cou, je me pris les pieds dans des racines, et constatais avec effroi que j'étais à la merci de ce monstre. Et retourner en enfer était pour moi une chose inenvisageable.

Deux Winchester, une nouvelle génération. # SupernaturalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant