Chapitre VII (5/6)

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Une fois sa routine effectuée elle s'empressa d'aller rejoindre Margot qui l'attendait devant le magasin, non sans avoir prit le soin de fermer les portes de devant à clé. Suivie par son fidèle compagnon canin elle fit le tour du bâtiment et se précipita sur sa meilleure amie dés qu'elle la vit. Elles s'étaient vues le week-end précédent mais étaient toujours aussi heureuses de se retrouver, surtout quand il s'agissait de se voir pour une super soirée entre filles. Leur programme consistait à regarder des films cul-cul au possible en se gavant de tout un tas de cochonneries sans culpabiliser le moins du monde.
-J'ai pris la liberté de passer commander des pizzas avant de te rejoindre, comme ça on peut aller les chercher avant de remonter chez toi.
-Tu sais que t'es géniale toi ? Qu'est-ce que tu nous as commandé de bon ?
-Surprise surprise, tu verras bien en arrivant. Mais tu sais bien que tu peux me faire confiance, je te connais par coeur. J'ai aussi fait le plein de glaces, ajouta-t-elle en désignant le sac qui se tenait à ses pieds.
-Eh bien qu'est-ce qu'on attend pour aller chercher ces pizzas ? En route !

Margot empoigna le sac que Jack lorgnait de trop près à son goût pour l'éloigner de sa portée et suivie sa meilleure amie qui marchait déjà d'un pas décidé vers leur pizzeria préférée. Évidemment elle n'avait pas eu besoin de lui préciser l'adresse du restaurant où elle avait été commandé leur repas, les jeunes femmes se connaissaient trop bien pour avoir besoin de partager des informations aussi logiques que celles-ci. Bras dessus bras dessous elles remontèrent la rue de Rennes pour gagner le bâtiment au coeur duquel elles avaient échangées de nombreuses discussions à coeur ouvert durant leur adolescence. Et même une fois qu'elles étaient passées à la Fac et que leurs vies avaient prit des chemins différents elles continuaient de s'y rendre quand elles avaient besoin de parler ou de se changer les idées. Les parents de Margot habitaient à quelques pas de là et ceux de Clem vivaient à la sortie de la ville à cette époque-là, si bien que les deux jeunes femmes avaient pour ainsi dire grandies avec cette pizzeria. Lorsqu'elles eurent récupérer les trois boîtes extra-larges contenant leur repas de ce soir (et probablement celui du lendemain midi), elles bifurquèrent vers l'appartement de Clémentine où cette dernière s'empressa de débarrasser la petite table basse du salon pour y installer une nappe histoire de ne pas salir et le rouleau d'essuie-tout. Voilà tout ce dont elles auront besoin ce soir. Assises en tailleur devant la table basse les trois cartons étalés devant elles, les deux jeunes femmes choisissaient une série pendant que Jack reniflait d'un peu trop près les cartons de pizzas.
-Eh ! Toi tu as ton repas dans la cuisine mon pote, laisse nous manger tranquille et va voir là-bas si j'y suis, s'exclama Margot
-Regarde ils ont mit l'intégrale de Lucifer en ligne, on se refait la saison une ?
-Carrément !! En avant toute, je sens que cette soirée va être gé-niale !

Une fois la premier épisode lancé, les deux amies purent commencer à s'empiffrer comme si elles n'avaient pas mangé depuis trois jours, tout en regardant Tom Ellis évoluer à l'écran.  Trois épisodes et deux pizzas plus tard les filles sont affalées sur le canapé de la jeune libraire, incapables de bouger tant leur ventre est plein.
-J'ai trop mangé, se lamente Margot, je suis trop vieille pour ces conneries
-Dans une demi-heure tu vas t'enfiler un pot de glace arrête de raconter n'importe quoi, t'es un estomac sur pattes.
-Mouais... T'as peut-être pas tord.
-J'ai toujours raison plutôt ! Je te connais par coeur, tu t'empiffres comme une folle, ensuite tu prends une pause le temps de laisser à ton estomac le temps d'ingérer tout ça et c'est reparti pour un tour.
-Eh oh t'es pas mieux hein tu peux rien me dire
-J'ai quand même vachement moins mangé que toi si on compare, donc forcément j'ai plus de place pour le dessert.
-Arf je vais devoir passer un long moment sur le tapis de course demain soir pour éliminer tout ça, continue de se lamenter la jeune femme

Clémentine soupire et donne un coup de coude à son amie, signe de son mécontentement. Elle trouve la jeune femme absolument magnifique alors que de son côté elle passe son temps à complexer sur tout et n'importe quoi. Evidemment elle ne peut pas la blâmer, elle était pareille avant et l'est toujours de temps à autre quand le moral n'est pas au rendez-vous mais elle trouve la jolie brune qui lui sert de meilleure amie si belle qu'elle ne supporte pas l'entendre dire qu'elle se trouve trop grosse ou pas assez ci, pas assez ça ... Pourtant son amie est toujours la première à prôner l'acceptation de soi et tout ce qui s'ensuit mais c'est comme si elle n'arrivait pas vraiment à adopter les conseils qu'elle prodigue aux autres à travers son métier.

Au moment de lancer le cinquième épisode, Clémentine réussit à s'extirper du canapé, bien trop confortable à son goût, pour aller chercher les deux énormes pots de glace que sa meilleure amie avait acheté pour leur dessert. Armée de deux cuillères - à soupe - elle revint s'installer sur le canapé au moment ou Margot lançait l'avant dernier épisode de la soirée. Les deux jeunes femmes trinquèrent à l'aide de leur pot en riant avant d'en retirer l'opercule pour y plonger leur cuillère et déguster cette crème glacée à la vanille dans laquelle se trouvaient des gros morceaux de pâte à cookies qu'elles aimaient tant.
-Au fait, comment ça se passe avec Grégoire ? Vous aviez rendez-vous pour signer les papiers aujourd'hui non ?
-Eh bien figure toi que ça se passe très bien, il est bien loin du jeune homme arrogant que j'ai rencontré il y a quelques semaines et j'ai l'impression qu'on va très bien s'entendre.

La jeune libraire décida pour cette fois de passer sous silence les possibles sentiments naissants qu'elle éprouvait à l'égard de son futur collègue, préférant attendre de voir comment les choses allaient se passer une fois qu'ils auraient commencé à travailler ensemble pour faire part de ses états d'âmes à sa meilleure amie. Après tout ce n'était sans doute qu'un petit coup de coeur qui ne valait pas la peine qu'on s'y intéresse de trop près. Qui sait, peut-être que dans une semaine ou deux tout cela serait de l'histoire ancienne et que la seule relation qu'ils entretiendraient serait une relation de travail. Clémentine n'avait jamais été du genre à faire des plans sur la comète lorsqu'elle avait un coup de coeur pour un garçon, ou pour quoi que ce soit d'autre d'ailleurs, et bien qu'elle en soit parfois tenté comme tout un chacun la jeune femme s'efforçait toujours de garder la tête froide et les pieds sur terre, spécialement quand il était question d'hommes et de sentiments.

-Ça va mon chou ? T'as l'air ailleurs ?
La voix de Margot sortit Clem de ses pensées.
-Non non tout va bien, je pensais juste à la manière dont j'allais former Grégoire à partir de la semaine prochaine, je n'ai jamais vraiment fait ça, ça me stress un peu.
-Oh honnêtement je ne m'en fais pas pour toi, tu es tellement passionnée par ton métier que tu vas réussir à lui transmettre tout ça en un rien de temps.
-C'est gentil ça, on verra bien lundi de toute manière. En attendant profitons de cette petite soirée et de Tom Ellis.

La jeune femme se blottie ensuite contre son amie et déplia son plaid pour qu'il les recouvrent entièrement, la chauffage avait beau être en route à force de rester immobiles elles n'avaient pas très chaud. Elles passèrent la fin de la soirée dans cette positon, accompagnées par Jack qui ronflait à leurs pieds. Lorsque le sixième et dernier épisode de la soirée toucha à sa fin, elles n'eurent pas le courage de se lever et végétèrent sur le canapé en discutant de tout et de rien. Elles ne furent interrompues que par l'arrivée de Maxime qui rentrait de sa soirée avec Jeremy. Ce dernier fut d'ailleurs de les surpris de les trouver dans le salon à cette heure tardive.

-Eh bah dit donc j'en connais qui vont être fatiguées demain matin. Ça va les filles ?
Il n'obtint que deux grognements simultanés pour toute réponse
-Je vois je vois. Il va être l'heure d'aller dormir hein.
Il se planta alors devant le canapé pour contempler les deux jeunes femmes à moitié endormies. Il était mort de rire intérieurement mais ne laissa rien paraître sous peine de se faire tuer par sa cousine le lendemain matin. Les tirant par le bras l'une après l'autre il les força à se mettre debout et les envoya se doucher pendant qu'il s'occupait de ranger le salon. Une demi-heure plus tard les deux amies étaient douchées et en pyjama, prêtes à aller dormir. Elles remercièrent tout de même Maxime qui vint vérifier qu'elles étaient bien couchées avant de sombrer dans les bras de Morphée.

Sixième SensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant