Chapitre XI (5/8)

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Le lendemain matin, ou plutôt le lendemain midi puisque les trois amies émergèrent du pays des rêves vers une heure moins le quart, elles se firent une joie d'aller réveiller la belle au bois dormant qui somnolait toujours dans le canapé à grand renfort de musique et de cris qui surprirent également ce pauvre Jack qui profitait du calme de ce dimanche matin. Pendant que la petite blonde râlait et qu'une bataille de coussins débutait, Clémentine en profita pour leur faire couler du café et se préparer une grande tasse de thé. Elle décongela ensuite deux portions de pancakes que Maxime lui avait préparé à l'avance pour qu'elles déjeunent et apporta tout cela sur un plateau en essayant d'esquiver les attaques de ses copines. Les filles débutèrent donc la journée dans la joie et la bonne humeur avant qu'elles ne se séparent pour aller vaquer à leurs occupations respectives, non sans avoir donné un coup de main à leur hôte à ranger tout le bazar qu'elles avaient mis chez elle.

Clémentine passa le reste de sa journée à bouquiner dans le canapé avant d'être saisie d'une pulsion venue de nul part qui lui donna envie de faire le tri dans sa bibliothèque afin de changer un peu la disposition de son salon. Ce dernier lui plaisait énormément notamment à cause de l'immense bibliothèque qui couvrait tout un mur de la grande pièce de vie, mais de temps en temps elle trouvait que ça faisait un peu « trop » et avait bien envie de se séparer d'une ou deux étagères afin de se dégager un peu de place. Vers cinq heures et demi elle s'attacha donc les cheveux en un gros chignon, remonta ses manches et commença son tri. Trois heures plus tard elle avait déjà rempli deux cartons de livres dont elle souhaitait se séparer et semblait déterminer à continuer sur sa lancée quand un coup de téléphone l'interrompis. Elle fronça les sourcils en voyant le prénom de son cousin s'afficher. Il aurait dû être rentré une demi-heure auparavant selon les informations qu'il lui avait donné mais elle n'avait aucune nouvelles de lui et avait supposé qu'il avait fait un détour par chez Marie avant de rentrer retrouver sa cousine préférée.

-Max ? Qu'est ce qui se passe ?
-Hey Clem. Alors euh, j'ai eu un petit couac à l'aéroport et du coup je vais mettre un peu plus de temps que prévu à rentrer, bafouilla le jeune homme a l'autre bout du fil
-Comment ça ? De quoi tu parles ? T'es où ?
-Je suis encore à Nice, je t'expliquerais ça plus tard mais ne t'étonne pas d'avoir un appel des flics qui cherchent à vérifier que je suis bien... Eh bah qui je suis, dit-il après une brève hésitation
-Maxime tu m'inquiètes. Dit moi au moins que tu vas bien, répondit la jeune femme la voix tremblante
-Oui je vais bien ne t'inquiète pas. Ce n'est rien de grave je te promets. Tu auras juste besoin de répondre à quelques questions mais rien de dingue, c'est juste une formalité. Je rentre bientôt je te jure mais là je vais devoir te laisser ok ?
-Je. Ouais. Ok mais dépêche toi de rentrer. Et donne moi des nouvelles rapidement s'il te plaît.
-Promis. Je t'embrasse fort.

Un petit bip lui indiqua qu'il avait coupé la conversation et elle reposa le téléphone sur la table basse aussi doucement que s'il s'agissait d'une bombe prête à exploser. Elle resta un moment le regard dans le vide avant que la panique ne reprenne le dessus. Maxime avait beau l'avoir rassuré tant bien que mal, savoir qu'il était toujours à des  kilomètres de là et qu'en plus de ça il avait des problèmes qui impliquaient la police lui fichait une frousse phénoménale et elle n'arrivait pas à ne pas paniquer. Clémentine se remit à trier et ranger les nombreux ouvrages qui complaisaient sa bibliothèque pour s'occuper l'esprit et empêcher la crise d'angoisse de monter mais ça ne dura pas longtemps et elle finit par empiler les livres sur lesquels elle n'arrivait pas à se décider dans un coin et descendit les deux cartons qu'elle avait fait dans sa cave. Lorsque son salon fut rangé de fond en comble, ou presque compte tenu des trous présents dans ses étagères, elle enfila un sweat, une grosse écharpe et se décida à aller promener Jack.

Elle descendit les escaliers à toute vitesse, suivie de près par son adorable compagnon qui était ravi de cette petite balade improvisé et alors qu'elle pianotait sur son portable pour envoyer un message à Gregoire en espérant que les blagues du jeune homme arriveraient à faire descendre la crise de panique, elle percuta quelqu'un en sortant de son immeuble. Une odeur familière lui empli les narines et elle redressa la tête en bafouillant des excuses mais sa voix se coupa soudainement quand elle rencontra le regard de son collègue.

Sixième SensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant