Chapitre IX (2/8)

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Quand elle se réveilla le lendemain matin Clémentine avait un léger mal de tête, mais surtout elle avait la voix très enrouée à force d'avoir trop braillé sur les chansons des années 2000 avec ses amis. Son réveil - et le début de sa journée en général - furent laborieux si bien qu'elle songea un instant à appeler Grégoire pour lui confier les clés du magasin et lui demander d'ouvrir sans elle. Rapidement son côté sérieux et raisonnable reprit le dessus et elle repoussa les couvertures dans lesquelles elle était encore toute emmitouflé pour aller prendre une longue douche. La balade Jack, qui avait lui aussi bien profité de la soirée, attendrait qu'elle soit un peu plus éveillée. Et puis s'il n'était pas venu la réveiller pour sortir comme il le faisait d'habitude c'est qu'il dormait encore à pattes fermées dans le salon.

Tandis que l'eau brûlante coulait le long de sa peau et réveillait petit à petit son corps courbaturé - pourtant elle n'avait pas fait de folies hier soir ... si ? - la jeune femme maudissait Maxime et ses tendances fêtardes qui avaient d'abord su la convaincre de rester un peu plus longtemps, puis de commander deux nouvelles pina colada et enfin de monter sur scène avec Jérémy et Gabrielle pour chanter en chœur sur les morceaux de leur enfance. Un faible gémissement lui échappa alors qu'elle songeait à quel point elle avait dû être ridicule, d'autant plus qu'elle chantait comme une casserole. C'est fou l'effet qu'un peu d'alcool pouvait avoir sur la jeune femme. Mais bon, elle avait passé un merveilleux moment sans avoir eût à penser à son don ou à toutes ces autres choses qui polluaient continuellement son esprit.

La jeune libraire espérait seulement que ses clients ne viendraient pas lui reparler de ce petit épisode « festif » et surtout par devant son collègue qui, elle pouvait en mettre sa main à couper, voudrait absolument savoir de quoi il retournait. Et il était absolument hors de question qu'il ai vent de cette histoire. C'était là l'un des défauts, si l'on pouvait dire ça comme cela, de la jeune femme: elle voulait à tout prix essayer de tout contrôler (sauf lorsqu'elle avait un peu bus visiblement) et notamment son image auprès de ses proches. Grégoire ne faisait pas exception à la règle même si elle sentait qu'avec lui elle pouvait un peu plus se laisser aller...

Une fois son corps bien éveillé et son esprit désembrumé par la douche Clémentine s'habilla à la hâte, sans oublier de remettre sa bague qu'elle retirait toujours pour se laver. Après ça elle se dirigea dans la cuisine pour y faire chauffer de l'eau pour son traditionnel thé. Trop barbouillée pour déjeuner comme elle le faisait d'habitude elle se contenta d'un morceau de pain avec du beurre demi-sel et d'un thé noir qui acheva de réveiller son cerveau. Elle prit à peine un quart d'heure pour déguster sa boisson chaude devant un dessin animé tandis que Jack dormait profondément dans son panier avant de partir presque en courant en direction du magasin. La jeune libraire avait trop tardé à se décoller des bras de Morphée si bien qu'elle était quelque peu en retard sur son horaires habituels. Rien de grave elle avait encore une demi-heure avant l'ouverture de la boutique mais il fallait qu'elle range les décorations mise en place pour Halloween avant l'arrivée des clients. Elle fut surprise de trouver Grégoire devant le magasin, un casque de moto à la main, alors que les cloches de l'église sonnaient neuf coups. Dieu qu'il était beau avec sa veste en cuire et ses cheveux en bataille... À nouveau son coeur s'emballa sans qu'elle ne puisse rien y faire et elle se sentie rougir.
-Qu'est ce que tu fais là de si bon matin ? Lui demanda-t-elle en cachant sa gêne tant bien que mal

Le jeune homme hésita à lui répondre sérieusement, ne sachant pas comment elle allait réagir s'il lui dévoilait la vraie raison de son arrivée anticipée. Finalement il décida de jouer l'honnêteté totale. Après tout elle était sa patronne et il se devait d'être franc avec elle. En plus de ça, il devait bien avouer qu'il avait très envie de retrouver la relation qu'ils avaient enfants, enfin plus ou moins. Ses sentiments étaient loin d'être clairs et il ne savait pas quoi penser du début de relation - amicale évidement - qui semblait naître entre eux depuis qu'ils travaillaient ensemble.
-Grégoire ?
-Pardon, il s'éclaircit la voix, eh bien Maxime m'a envoyé un message hier soir enfin plutôt cette nuit, pour me prévenir que tu risquais d'être un peu fatiguée ce matin et que tu aurais peut-être besoin d'un peu d'aide pour ranger la boutique avant l'ouverture.

Sixième SensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant