Chapitre VI (3/5)

192 37 17
                                    

Il se demandait comment il avait fait pour ne pas la remarquer plus tôt, elle n'était pas importante mais sur les doigts fins de sa cousine elle se remarquait tout de suite. Le noir profond de la pierre tranchait avec la pâleur de sa peau. Il lui coupa la parole alors qu'elle même se demandait ce qui avait bien pu lui passer par la tête.
-Ta bague.
-Quoi ?
La jeune femme ne comprenait plus rien.
-Ta bague, répéta t-il en s'approchant, elle sort d'où ? Tu ne l'avais pas quand je suis arrivé si ?
-Euh non. Non non on me l'a offerte à la soirée de samedi. Elle est magnifique hein ?
-Qui te l'a offert ?
-J'en sais rien il n'y avait aucun mot avec, sûrement un client ou une copine. Mais on s'en fiche c'est l'intention qui compte, et puis quand je croiserais la personne si elle me fait une remarque sur la bague je lui dirais merci pour ce beau cadeau.
-Ce n'est pas ça... Tu portais cette bague dans l'espèce de vision que j'ai eu avant de rentrer. Y a un truc qui se dégageait de ce bijou, comme une espèce d'aura.
-Je croyais que l'aura était autour de Grégoire ... Qu'est ce que tu racontes à la fin ?
-Il y en avait deux, une espèce de lumière chaude et douce se dégageait de Grégoire et quelque chose de plus bleuté je crois avait l'air de directement sortir de la bague comme un bouclier protecteur.
-Tu te fous de moi Max ?
-Mais bien sur que non enfin ! J'essaye de te décrire ce que j'ai vu pour t'aider à comprendre ce qu'il s'est passé aujourd'hui. Je pense que c'est cette bague qui a une influence sur ton état d'esprit. L'obsidienne est connue pour ses vertus protectrices très fortes et très puissantes, et en plus de ça il me semble qu'elle permet à celui qui la porte de retrouver la paix intérieure et le calme de l'âme. Tu ne m'as pas dit toi même que tu t'étais sentie mieux ce matin ? En dépit de ton épisode de stress quand vos mains sont entrées en contact ? Il est aussi dit que sur le plan mental l'obsidienne agit pour écarter toutes les notions de confusion et apaiser le brouhaha mental.
-Tu veux dire qu'elle agirait comme un bouclier de protection au sens propre ? Remarque ça expliquerait pourquoi il ne s'est rien passé quand on s'est touchés. Mais c'est dingue quand même. Tu crois que c'est vraiment possible ?
-Eh bien la preuve est devant mes yeux hein. Je pense qu'il y a beaucoup de choses qu'on ignore dans ce monde et qu'on a pas finit d'être surpris. Ça ne m'étonnerais pas que ta bague « bouclier » nous réserve d'autres surprises.
-On verra bien... ça me fait un peu peur quand même. Imagine qu'elle détraque mon don ou quoi
-Mais non enfin Clem, elle est là pour te protéger elle ne va pas détraquer ton don c'est idiot. Ne t'en fais pas, je suis sûr qu'elle ne te réserve que des bonnes choses. En attendant cesse de t'inquiéter, tu découvriras ce que cette bague a à t'offrir en temps voulu. Et maintenant file prendre ta douche pendant que je termine de préparer le repas.
-Attention Max, si tu continues comme ça je vais vraiment finir par m'habituer au fait qu'un super repas tout chaud m'attende sagement tous les soirs à la maison quand je rentre après ma journée de travail.
-Et alors ? Je ne vois pas ce qu'il y a de mal à ça. Tu m'héberges gratuitement pour une durée encore indéterminée qui plus est, il faut bien que je trouves un moyen de te remercier. Et tu sais que j'ai toujours adoré cuisiner, même si mes parents ne m'ont jamais laissés en faire mon métier, alors je t'assure que ce n'est vraiment pas grand chose. Tu mérites qu'on prenne soin de toi, tu passes ton temps à prendre soin des autres mais tu t'accordes tellement peu de temps pour souffler ...
-On va s'arrêter là hein je sens que je vais me mettre à pleurer. Reste autant que tu veux, je vais débarrasser mon bureau pour que tu puisses t'y installer plus confortablement. Je ne suis pas contre un colocataire pour me bichonner et me réchauffer les pieds en hiver tu sais bien.

Elle lui fit un clin d'oeil et tourna les talons pour se diriger vers la salle de bain, Jack sur ses talons. Le jeune homme resta un moment planté dans le salon, un sourire malicieux peint sur le visage alors qu'il se remémorait un épisode de leur vie en colocation, quelques années auparavant. Rien n'aurait pu lui faire plus plaisir que de retrouver la complicité qu'il avait avec Clémentine avant qu'il ne parte faire son tour du monde. Il avait eu l'impression de l'abandonner quand il était partit et il savait qu'elle l'avait vécu comme cela de son côté aussi même si elle l'avait toujours nié alors il comptait bien faire tout ce qui était en son pouvoir pour effacer ce moment douleurs de leurs mémoires en redoublant d'attention à son égard. Sa cousine avait toujours eu un drôle d'effet sur lui, elle réussissait à apaiser toutes ses craintes en un clin d'œil.La jeune femme avait toujours le mot pour rire, pour le détendre et son sourire enchanteur ne faisait qu'accentuer les choses. Maintenant tout ce qu'il souhaitait c'était la rendre heureuse comme elle le rendait heureux, il lui devait bien ça. Un long soupir s'échappa de ses lèvres tandis qu'il contournait le bar qui séparait la cuisine ouverte du salon, il tentait de se raccrocher à ses souvenirs heureux entouré de sa famille et de Clémentine pour ne pas céder à la crise de panique qui le guettait depuis qu'il avait posé les pieds sur le sol français. Il ne savait pas combien de temps encore il tiendrait comme ça mais il avait décidé de ne pas alerter sa cousine de ses petits soucis, sachant très bien comment elle allait réagir. Il était hors de question qu'elle se retrouve impliquer dans tout ce bazar, elle avait déjà assez à faire avec la boutique. Le jeune homme passa une main lasse dans ses cheveux avant de se remettre à cuisiner.

Sixième SensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant