Sixième Sens

Chapitre XVII

Le lendemain matin les amoureux décidèrent de rester un peu plus longtemps au lit pour savourer ces moments de complicités qu'ils partageaient depuis quelques jours déjà. Le brun qui s'était réveillé plus tôt que sa compagne s'était chargé d'aller promener Jack pendant une vingtaine de minutes avant de revenir avec des viennoiseries. Si Clémentine versait dans la guimauve comme elle disait, il pouvait bien le faire aussi. Le libraire avait toujours été un éternel romantique et ses déceptions amoureuses n'avaient jamais réussi à entacher ce trait de caractère, pour le plus grand plaisir de sa belle qui dégustait en ce moment-même un pain au chocolat encore chaud accompagné d'un bon thé, le tout sans quitter son nid douillet. Prévenant, le jeune homme avait même étalé une nappe par dessus la couette pour qu'ils ne salissent rien. La rousse se fit la réflexion qu'elle n'y aurait jamais pensé et qu'elle se serait sans doute retrouvée à devoir défaire tout son lit après un petit-déjeuner comme celui-ci puisque elle aurait fini par tout tâcher avec ses deux mains gauches.

-C'est marrant j'ai vraiment l'impression que ta bague me dit quelque chose.

Grégoire avait déclaré ça sans préambule alors que les deux libraires étaient blottis dans les bras l'un de l'autre. Clémentine regarda sa main et haussa les épaules.

-Sans doute parce que tu me vois tous les jours avec. À force tu ne fais plus attention et puis d'un coup tu la regardes et tu as cette impression de déjà-vu.

-Non ce n'est pas ça. J'ai vraiment, il insista, l'impression de l'avoir déjà vu quelque part, et pas à ton doigt.

-Il n'est pas impossible que tu l'ai vu dans la vitrine d'une bijouterie alors, ou au doigt de quelqu'un d'autre elle ne doit pas exister qu'en un seul exemplaire, rétorqua la jeune femme en haussant les épaules

-Vu les facultés qu'elle possède je doute qu'elle provienne d'une bijouterie classique et que n'importe qui puisse porter une bague comme celle-ci, argumenta le brun en fronçant les sourcils. Comment tu t'es retrouvée en sa possession d'ailleurs ?

-Oui bon, tu marques un point. Mais dans ce cas je ne vois pas où tu pourrais l'avoir vu si ce n'est sur moi. Et on me l'a offert à la fête pour les un an de la librairie, mais je ne sais pas qui. Le paquet a été déposée au milieu des autres et aucune note ne l'accompagnait. J'ai eu beau chercher je n'ai jamais trouvé qui était l'auteur de ce cadeau.

-C'est quand même bizarre non ?

-Bof, j'essaye de ne pas me poser trop de questions. Elle m'a beaucoup aidé depuis que je l'ai, aussi bien dans la gestion de mon don qu'avec toi. C'est grâce à sa protection qu'on peut partager de si beaux moments ensemble alors je ne vais pas m'en plaindre ! Et puis si elle a une action aussi positive sur moi c'est forcément qu'elle m'a été offerte par quelqu'un de bien tu ne crois pas ?

-Par quelqu'un de bien qui connaît ton « secret » surtout. Évidemment qu'on ne va pas s'en plaindre , mais tu dois bien avouer qu'il y a quelque chose de bizarre non ?

-Tu vas me faire paniquer avec tes théories du complot... Je n'avais pas pensé à ça moi, j'étais juste contente de l'avoir.

-Désolé, je ne dis pas ça pour t'embêter mais...

-Alors arrête, le coupa la libraire. Essaie de ne plus y penser et peut-être que tu te souviendras pourquoi cette bague te semble familière. Mais s'il te plaît ne continue pas sur ta lancé, tu me donnes juste envie de la remettre dans sa boîte avec tes histoires, et toi comme moi savons que ce n'est pas une bonne idée.

-Ok, motus et bouche cousus, répondit le jeune homme avant de l'embrasser doucement.

Elle le regarda ensuite s'extirper de la couette avant d'embarquer le plateau repas désormais vide de toutes viennoiseries avec lui dans la cuisine. La jeune femme le suivi dans les minutes qui suivirent après un bref rangement de la pièce à coucher. Une douche plus tard et elle le rejoignait dans le salon armée de sa trousse à maquillage. Elle observa Grégoire jouer aux jeux vidéos - ça valait le coup d'oeil - tandis qu'elle terminait de se préparer.