La jeune femme resta totalement interdite face à son cousin.
-Comment ça... comme nous ?
-Il a un don. Et un sacré don d'ailleurs je n'avais jamais vu ça.
-Tu déconnes Max c'est pas possible. Et puis d'abord je croyais que tu refusais totalement de te servir de ton don ?
-C'est le cas, mais je n'ai pas encore trouvé le moyen de mettre sur « off » et les flashs ne préviennent pas avant d'arriver. Je ne peux pas faire autrement que de les visualiser, même si j'essaye de ne pas leur accorder trop d'importance, sauf quand il s'agit de toi. Et en l'occurrence je t'ai vu avec lui dans la librairie et il y avait une espèce d'aura super bizarre autour de lui qui m'a poussé à m'intéresser de plus près à sa personne. Je me suis très rapidement rendu compte que mon instinct ne m'avait pas trompé et que ce mec était bel et bien l'un des « nôtres » si je puis dire. Mais nous parlerons de tout ça demain à tête reposée ça vaut mieux.
Sur ces mots il se leva, embrassa sa cousine - toujours sous le choc - sur les deux joues et s'enferma dans la chambre d'amis pour s'y installer tranquillement. La jeune femme resta bien plantée encore cinq minutes dans le milieu de son salon, incapable de dire ou de faire quoi que ce soit. Si Maxime avait raison ça expliquait beaucoup de choses, mais elle ne comprenait pas comment elle avait pas pu passer à côté d'une information pareille. C'est Jack qui la sortit de sa torpeur en cognant sa tête contre les jambes de sa maîtresse et la regardant l'air de dire « Eh il est tard on va se coucher aller ». Comme un zombie elle se dirigea vers la salle de bain pour se démaquiller et se mettre en pyjama. Elle effectua toute sa routine mécaniquement, sans réfléchir ni faire attention à ce qu'elle faisait, comme plongée dans un état second. Toujours suivie par Jack elle se glissa sous les draps tandis que son compagnon canin se couchait au pied du lit. Une bonne nuit de sommeil ne lui ferait pas de mal et l'aiderait sûrement à y voir plus clair, du moins elle l'espérait sincèrement.Dans la chambre d'à côté Maxime mettait de l'ordre dans ses affaires avant de se coucher à son tour. Depuis l'apparition de son don, il avait appris à éviter de trop penser et trop ressasser les choses une fois qu'elles étaient passées c'est donc pour cela qu'il était bien plus détaché que sa cousine par rapport à la situation. Mais s'il avait été d'un calme olympien toute la soirée, allant même jusqu'à nouer des liens avec Grégoire, ça n'avait pas toujours été le cas principalement dans les jours qui avaient suivis son « flash » comme il les appelait. Ce dernier n'avait pas duré une minute et lui avait à peine laissé le temps de comprendre ce qui se passait, il avait simplement vu sa cousine à la librairie secondée par cet homme à l'aura étrange. C'est sûrement cela qui l'avait le plus intrigué, il était très très rare qu'il puisse apercevoir de telles choses dans ses visions, et quand c'était le cas il savait qu'il devait leur accorder une attention toute particulière. En soit, - avec du recul - il n'avait rien vu de dramatique, aucun mauvais présage mais simplement une drôle d'aura autour d'un jeune homme inconnu qui semblait bien trop proche de sa cousine pour lui. Cela avait aussitôt mit tout ses sens en alerte et il n'en avait pas dormi, ou très peu, pendant plusieurs jours. Il n'avait aucun moyen de savoir ce qui voulait dire cette vision, si c'était une mise en garde ou simplement une manière de le tenir au courant de la vie de sa chère cousine. Enfin, la seconde option lui semblant peu probable - puisque ça n'était jamais arrivé auparavant - il se posait toujours la question de savoir pourquoi il avait eu ce flash si ce n'était pas pour le mettre en garde, quels présages qu'il n'avait pas su déchiffrer pouvait-il contenir ?
Sachant qu'il n'obtiendrait pas la réponse ce soir, le jeune homme décida d'aller prendre une longue douche chaude avant de se coucher dans des draps frais et propre. Lui qui était toujours en vadrouille n'avait plus vraiment l'habitude de dormir dans un vrai lit, avec un matelas épais et une grosse couette. Ces dernières années il avait plutôt vécu comme un baroudeur, toujours sur les routes dormant tantôt dans sa tente tantôt dans un van quand les conditions ne lui permettaient pas de dormir dehors. Issu d'un milieu aisé, tout comme sa cousine, il avait toujours été habitué à un certain confort duquel il avait eu du mal à se défaire au début et qu'il retrouvait toujours avec plaisir, mais dont il pouvait néanmoins se passer. Ce soir il était plus qu'heureux d'être confortablement installé dans la chambre d'amis de Clémentine, la charge qui l'accablait depuis quelques temps maintenant se faisait de plus en plus pesante et il était épuisé. Réfléchissant à ce qu'il allait advenir de sa vie maintenant qu'il était de retour, il s'endormit.

VOUS LISEZ
Sixième Sens
Ficción General"La jeune libraire avait toujours un coup d'avance sur ses clients et devinait si précisément leurs besoins, à chaque fois, que les plus fidèles d'entre eux la surnommait « la magicienne ». "