La jeune femme passa le reste de la soirée à se demander si elle avait vraiment bien fait de relancer leur petit jeu de séduction ou non, ne sachant pas du tout sur quel pied danser avec son collègue. Ce dernier n'avait pas encore répondu à son message et elle commençait déjà à psychoter, s'interrogeant sur l'attitude qu'elle devrait adopter le lendemain quand elle retournerait travailler, d'autant plus que cette fois c'est elle qui arriverait après lui. Un détail sans doute anodin mais qui préoccupait beaucoup la jeune femme qui n'avait pas l'habitude de se retrouver dans ce genre de situation. Sa dernière vraie histoire datait de quelques années maintenant et Clémentine avait la sensation de ne plus trop savoir comment s'y prendre. Pourtant tout semblait naturel entre eux depuis un petit moment maintenant, les choses se faisaient sans qu'ils n'aient besoin de se forcer et le baiser qu'ils avaient échangés l'après-midi même confirmait bien l'alchimie présente entre eux. Et pourtant il l'avait repoussé. En douceur. En soulignant qu'il en avait quand même envie. Mais quand même, il l'avait repoussé et lui avait demandé de faire comme si rien ne s'était passé. Peut-être pensait-il qu'elle n'était pas en état d'assumer un geste pareil... Ce qui en soit n'était pas fondamentalement faux mais s'il ne l'avait pas repoussé elle aurait sans doute réussi à assumer ses sentiments pour de bon et qui sait ce qui aurait pu se passer ensuite. Mais il avait fallut que les choses se passent autrement et maintenant elle était aussi perdue qu'il y a un mois quand ils avaient commencer à se « fréquenter » grâce aux rendez-vous qu'ils avaient eu avec la comptable pour élaborer le contrat du jeune homme.
Finalement elle décida de mettre ses craintes et ses interrogations du côté - du moins elle essaya du mieux qu'elle le pu - pour profiter de sa soirée qu'elle passait avec Camille au Quartier Général. Elle avait eu un peu de mal à quitter Maxime après leur dispute du jour mais le jeune homme l'avait rassuré sur son moral et l'état d'esprit dans lequel il se trouvait pour la convaincre de sortir, lui assurant par la même occasion qu'il allait sans doute se coucher tôt et qu'elle ne gagnerai rien à rester avec lui. C'est pourquoi elle était maintenant attablée autour d'un verre de vin blanc à discuter de tout et de rien avec Camille, qui se demandait d'ailleurs pourquoi la jeune femme n'avait pas ouvert la librairie cette après-midi.
-Je me suis sentie mal pendant le déjeuner et au moment de repartir, malgré le fait que je me sois allongée un long moment, ça n'allait pas mieux et j'ai compris qu'il ne valait mieux pas que je retourne travailler. Je suis retournée me coucher et j'ai demandé à Grégoire de t'envoyer un message pour que tu affiches un mot sur la vitrine
-Je comprends, effectivement il était plus prudent que tu restes chez toi. Heureusement que ton collègue très mignon était là pour prendre soin de toi, lança-t-elle avec un clin d'œil appuyéClémentine ne pu s'empêcher de rougir et bafouilla une réponse floue en essayant de changer de sujet. Visiblement elle n'était toujours pas à l'aise vis à vis de ce qu'il venait de se passer entre eux, il faudrait qu'elle remédie à ça un jour ou l'autre si elle voulait retrouver une relation « normale » avec le jeune homme. Mais en attendant de retrouver son collègue le lendemain matin, elle comptait bien continuer de profiter de sa soirée.
De son côté Maxime était préoccupé. Malgré ce qu'il avait assuré à sa cousine il avait du mal à se remette de leur dispute qui était survenue un peu plus tôt. Il savait qu'il n'avait pas volé la leçon de morale qu'elle lui avait fait, ni même la gifle magistrale qu'il avait reçu mais tout de même... Leurs querelles étaient tellement rares qu'elles lui laissaient toujours un goût amer et il s'en voulait terriblement d'être la cause de toute cette histoire. Il savait qu'il avait totalement merdé mais pour sa défense, ces derniers temps les visions semblaient s'intensifier et ça devenait si insupportable... il voulait juste s'échapper un peu. D'autant plus qu'il n'avait pas voulu de ce don, il ne l'avait jamais supporté d'ailleurs. Quand il fumait, les effets de la drogue sur son cerveau semblaient empêcher les visions et c'était d'ailleurs l'une des principales raisons pour lesquelles il avait sombré quelques années auparavant. Et hier, quand Jérémy avait sortit un pochon d'herbe de sa poche pour qu'ils se roulent un joint « en souvenir du bon vieux temps » il avait fini par se laisser tenter. Après tout ça faisait plus de trois ans qu'il n'avait touché à rien et une petite latte ne devrait pas lui faire de mal. Du moins c'est ce qu'il s'était dit sur le moment. Au final les trois amis avaient finis par jeter le joint dans une poubelle après avoir chacun tiré une ou deux lattes dessus. Maxime l'avait d'ailleurs à peine porté à sa bouche avant qu'une soudaine nausée ne s'empare de lui, le dégoûtant à tout jamais - il l'espérait - de la drogue.
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Sixième Sens
Ficción General"La jeune libraire avait toujours un coup d'avance sur ses clients et devinait si précisément leurs besoins, à chaque fois, que les plus fidèles d'entre eux la surnommait « la magicienne ». "