Chapitre XIII (3/7)

140 27 32
                                    

Le lendemain matin le jeune libraire se réveilla aussi heureux qu'il s'était couché la veille. Il passa quelques minutes à détailler le visage de la jeune femme qui s'affichait sur son téléphone comme s'il avait peur de l'oublier avant de se décider à se lever. Ses colocataires avaient désertés l'appartement et il pu déjeuner tranquillement avec un bon bouquin pour parfaire le tableau. Sur les coups de onze heures Gregoire décida d'aller faire un petit tour en bord de mer pour s'éclaircir les idées. Maintenant qu'il avait manqué sa chance d'avouer à Clémentine qu'il possédait lui aussi un don il devait réfléchir à une autre façon de lui faire cette confidence. Il voulait définitivement passer à l'étape supérieure avec elle et c'est le dernier obstacle qui se trouvait sur son chemin. Il devait absolument se sortir de cette situation le plus rapidement possible.

Tandis que le jeune homme faisait face à un important dilemme, Clémentine profitait de sa matinée avant d'attaquer une longue semaine de travail. Elle finit par sortir du lit où elle était confortablement installée pour aller promener Jack qui commençait à gratter à la porte. Quand la flemme l'emportait sur le reste elle avait tendance à oublier que son meilleur ami avait besoin de sortir de dégourdir les pattes alors même qu'elle adorait se balader dans les rues désertes enveloppées dans la fraîcheur matinale. Ce matin là les rues étaient pratiquement aussi désertes que d'ordinaire alors qu'il était dix heures passées, la faute à la fraîcheur qui se faisait de plus en plus présente même à une heure aussi avancée. La majorité des commerces de la petite ville étaient fermés les lundis ou n'ouvraient que l'après midi comme le sien si bien que peu d'habitants ou de touristes se risquaient à sortir le bout de leur nez avant l'heure du déjeuner. Un léger sourire flottant sur ses lèvres rougies par le froid elle remonta à l'appartement après être passée s'acheter de quoi petit-déjeuner royalement.

En passant le pas de la porte d'entrée Clémentine eut la surprise de voir que son cousin était finalement rentré de son week-end en amoureux. Enfin, elle l'entendis avant de le voir. Le jeune homme faisait un boucan du tonnerre dans sa chambre si bien qu'elle ne pu que remarquer son retour.
-Heureusement que je n'étais pas en train de dormir, lança t'elle en s'adossant dans l'encadrement de sa porte de chambre
-J'ai vérifié avant de me mettre à ranger enfin Clem je suis pas comme ça moi !
-Mouais. Contente de te revoir en tout cas, dit-elle en s'approchant pour l'embrasser sur la joue
-Et moi donc, tu m'as manqués tu sais.
-Arrête ton char. T'as mangé ?
-J'ai grignoté avant de partir de chez Marie mais j'ai la dalle j'avoue...
-Il reste des céréales mais faudra aller faire les courses je pense.
-Genre je vais manger des vieux céréales nuls alors que t'as des viennoiseries dans ton sac ? Je te pensais pas comme ça Clem
-Fallait prévenir que tu rentrais non mais oh. Si t'es sage t'auras peut-être un croissant.

Le brun sortit en boudant de la pièce et traîna des pieds jusqu'au salon où son sac de voyage siégeait royalement sur le canapé. Il le retira pour le déposer sur le parquet avant que sa cousine ne râle et fila préparer son bol de corn flakes accompagné d'un grand verre de jus. Contrairement à ce que son comportement enfantin et joueur laissait paraître il était loin d'être bougon. C'était même le contraire puisqu'il venait de passer un week-end merveilleux et compagnie de celle qu'il pouvait maintenant appeler sa petite amie. Le simple fait de penser à elle l'emplit d'une immense joie et il se surprit même à frissonner de plaisir en se remémorant leur premier baiser. Il se sentait enfin pleinement heureux, cette femme le comblait et il osait penser que c'était réciproque. Bien sûr Amalia était toujours dans un coin de sa tête et de son cœur mais il ne ressentait aucune culpabilité à l'idée d'entamer une nouvelle relation avec une autre femme. D'ailleurs ils en avaient parlé plusieurs fois tous les deux, de ce fameux premier grand amour de sa vie qu'il avait perdu aussi brutalement que tragiquement et qu'il ne pourrait jamais oublier. Ils avaient tous les deux leurs blessures, traces d'un passé douloureux qui loin de les effrayer, les rapprochait.

Sixième SensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant