Clémentine resta totalement interdite face à son amie qui ne semblait pas se rendre compte de l'effet que ses mots venaient de produire. Elle n'eût toutefois pas le temps de lui répondre quoi que ce soit puisque Benjamin revenait déjà avec leurs deux cocktails et l'assiette de fromages.
-Et voilà les filles, si vous avez besoin de quoi que ce soit surtout vous m'appelez. Vraiment sympa vos déguisements au fait.La petite brune le remercia par un franc sourire avant de s'emparer un stick de mozzarella pané dans lequel elle mordit avec appétit, tandis que Clémentine prenait une gorgée de pina colada.
-Demande à tes parents au pire, s'ils ont des photos de toi et lui ensemble, lança soudain Margot, ça pourra sans doute t'aider à te souvenir de cette période. Je suis vraiment désolée ne rien pouvoir faire pour toi, tu sais que la mémoire et moi ça a toujours fait deux...
-C'est vrai oui tu as raison je peux faire ça, je dois justement aller les voir ce week-end pour l'anniversaire de mon père.
-Ah mais oui c'est vrai que vous n'aviez pas pu le fêter avec la soirée d'anniversaire de la boutique qui était tombé au même moment.
-Ça valait le coup d'attendre quelques semaines de plus, en plus Maxime sera avec nous cette année j'ai vraiment hâte de retrouver tout le monde.Les deux amies continuent de discuter du week-end qui attend la jolie libraire et son cousin pendant une bonne vingtaine de minutes avant que Gaby ne se décide à les rejoindre. La jeune femme fait une entrée remarquer dans le bar, et pour cause, son déguisement annuel était encore plus flippant et réaliste que ceux des années précédentes. Clémentine eût du mal à réprimer un haut-le-cœur quand elle vit s'approcher sa meilleure amie le visage totalement défiguré par le maquillage qui lui donnait l'apparence d'une jeune femme brûlée vive. Quand elle retira son manteau avec toutes les précautions du monde, les filles se rendirent compte que ses bras aussi avaient été maquillés de façon à être totalement en accord avec son visage ainsi que son décolleté. Le résultat était aussi bluffant que terrifiant. Du Gaby tout craché quoi.
-Ça va les filles ? Vous n'avez pas l'air bien
-C'est toi qui est pas bien de venir déguisée comme ça ! Faut que t'arrêtes de vouloir faire dans le réaliste Gabrielle, c'est terrifiant ! S'exclama Margot
-Je vais prendre ça comme un compliment.
Pendant que ses amies se chamaillaient, Clémentine en profita pour aller se rafraîchir aux toilettes. Elle avait beau se répéter que c'était totalement dans les habitudes de Margot de ne pas avoir de mémoire à long terme - elle avait déjà du mal à se souvenir de ce qu'elle avait fait la veille - une petite voix ne pouvait pas s'empêcher de lui dire que quelque chose ne tournait pas rond. La jeune femme espérait sincèrement que son week-end chez ses parents pourrait l'aider à y voir plus clair, il y avait forcément des photos d'eux quelque part qui pourraient l'aider à se rafraîchir la mémoire. Elle inspira un grand coup et tenta, du mieux qu'elle le pouvait, de calmer les battements de son coeur et rejoignit ses amies qui avaient cessées de se disputer, non sans être passée commander des sticks de mozzarella panés au bar pour rassasier sa faim.
-Bon alors Gaby, quoi de neuf de ton côté ? S'exclama-t-elle en retrouva sa place, comment se passe ton projet de blog de voyage ?
-Bien bien, je vous en parlerais plus en détails une fois que tout sera totalement réglé, mais si tout va bien en début d'année prochaine je commence officiellement à travailler à mon compte. Hugo s'en sort comme un chef d'ailleurs, comme il a déjà tenté l'expérience il y a quelques années il sait exactement quelles démarches il faut faire. Et puis il a déjà quelques contacts dans le milieu, ça va beaucoup nous aider à nous lancer.
-Aah Hugo, soupira Margot, qu'est ce que tu ferais sans lui hein ?
-Arrête tout de suite tes sous-entendus Mar, ça ne prend plus avec moi. Notre relation est purement professionnelle, amicale tout au plus.
-Et c'est pour ça que vous aviez rendez-vous au restaurant l'autre soir pour discuter de votre future association ? Renchérit ClemGabrielle piqua un léger fard face à l'attaque de son amie mais n'eût pas le temps de lui sortir une répartie cinglante car Benjamin arriva avec l'assiette de sticks de mozzarella et une verre de vin blanc dont la jeune femme raffolait. Elle en prit une gorgée en dégustant un morceau de fromage avant de répondre à ses détracteurs.
-Et d'abord pourquoi vous vous en prenez toujours à moi ? Clémentine aussi nous cache peut-être quelque chose avec Grégoire hein, mais elle personne ne lui pose jamais de questions, ni ne fait de sous-entendus douteux.
-Patience chère amie, patience. Son tour viendra, je lui laisse juste un peu de temps avant d'attaquer, ça ne fait que trois jours qu'ils travaillent ensemble.
-Et de toute manière il n'y a rien à dire, lâche Clem
-On verra ça dans un mois, répond Gabrielle fière d'avoir réussi à détourner l'attention de ses copines, maintenant trinquons à cette soirée d'Halloween.Personne ne répondit et les trois jeunes femmes se contentèrent d'entrechoquer leurs verres avant de boire une gorgée de leur boisson respective. Le reste de la soirée se déroula tranquillement, malgré le brouhaha ambiant les trois amies passèrent un excellent moment et dégustèrent de délicieux plats spécialement conçus pour l'occasion. En fin de soirée elles furent rejointes par Maxime et Jérémy qui passaient dans le coin après avoir été passer un moment chez un vieil ami à eux qui habitait à quelques minutes en voiture de leur petite ville. Les deux hommes apportèrent avec eux une grande dose de bonne humeur générale - non pas que les filles n'en avaient pas à revendre mais c'était encore autre chose avec eux - si bien qu'aux alentours de minuit les clients du bar eurent l'occasion de voir un quatuor totalement déjanté grimper sur la petite estrade du bar afin de se livrer à un karaoké magistral tandis qu'une adorable petite sorcière filmait la scène.
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Sixième Sens
Aktuelle Literatur"La jeune libraire avait toujours un coup d'avance sur ses clients et devinait si précisément leurs besoins, à chaque fois, que les plus fidèles d'entre eux la surnommait « la magicienne ». "