174 ~ Ilashan

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La raison de la soif persistante de Sylath est pourtant plus qu'évidente. Le vampire lui a assez répété à quel point il est troublé par sa présence et combien il a aimé le mordre. Mais cela n'explique pas pourquoi il n'est pas allé se rassasier ailleurs. Ilashan ne voit pas ce qui le retient ; il n'est pas son calice et son sang ne doit pas être meilleur que celui d'un autre. Il ne pense pas non plus que Sylath ait décidé de le faire chanter en se retenant de boire pour qu'il se sente coupable. Le vampire doit savoir qu'il n'y a aucune chance pour que cela fonctionne.

Ilashan accepte pourtant de le suivre sans insister, malgré son manque de conviction. Il se saisit du fusain et de la carte pour acquiescer d'un signe de tête.

— Très bien. Je vous laisse les carreaux et la toiture, je crois que je me débrouillerai mieux que vous pour les fissures.

Son regard croise un instant celui de Sylath, et il voit très clairement ce dernier baisser brièvement les yeux vers sa gorge.

Ilashan en frissonne malgré lui. Il a déjà vu le vampire perdre le contrôle, et il se demande si ce dernier n'est pas encore plus en manque que le soir du solstice.

Il songe aussi que Sylath aurait pu demander à n'importe quel humain de l'accompagner plutôt que de s'infliger cette tentation supplémentaire.

Mais il ne lui demande pas pourquoi, sachant déjà très bien ce que répondra le vampire.

Son corps d'humain, vivant et chaud, ressent sûrement bien plus les courants d'air que celui d'un immortel, et il promène ses doigts près des murs à la recherche de fissures invisibles. Il garde cependant la carte en main pour cocher chaque fois que Sylath le lui indique. Il y a peu de lumière ici, et les yeux du vampire distinguent des choses que lui ne voit pas.

La tâche est longue, mais pas fastidieuse, et Ilashan s'y atèle avec sérieux. Mais au bout d'un moment, le froid devient plus dérangeant, et pendant que Sylath ne regarde pas, il serre brièvement ses doigts pour tenter de les réchauffer.

Un bol de soupe chaude ne serait pas de refus, et à cette pensée, son estomac commence à gargouiller.

Lui rappelant désagréablement contre quelle sensation de faim Sylath lutte depuis deux jours, pour rien.

L'astre et le Veilleur - Tome 1 (partie 1) : La forteresse de neigeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant