114 ~ Ilashan

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Ilashan n'est pas surpris ni soulagé d'apprendre que Sylath a fini par faire son choix. La cérémonie est imminente, après tout. Mais cela lui laisse aussi une impression étrange, sans qu'il puisse expliquer pourquoi. Un autre renoncement que Sylath fait pour lui.

Il ne pousse qu'un discret soupir, se frottant la nuque avant d'acquiescer d'un signe de tête. S'il a le droit de pouvoir continuer de croire en son propre dieu, alors il peut bien faire l'effort d'assister à la cérémonie, ne serait-ce que par égard pour la foi des esclaves enfermés dans ce lieu.

— Je pense que vous aurez autre chose à faire que perdre du temps avec moi. Mais merci. A demain.

Il a failli échapper un « à ce soir ». Il ne se fait toujours pas au rythme de vie de la forteresse, et le soleil levant lui fait presque oublier la fatigue de la nuit. Il referme derrière lui la porte de la chambre, et jette un œil à la fenêtre, son médaillon toujours entre ses doigts.

Il n'hésite qu'un court instant avant de s'agenouiller sur le tapis. Ilashan glisse la chaîne autour de son cou, et porte le pendentif à ses lèvres pour prier à voix basse, dans sa langue maternelle.

Cela lui donne une impression étrange. Il a le sentiment d'être un peu ridicule, en se demandant si ce n'est pas que de la poussière dans le vent, surtout après si longtemps. Pourtant, les mots lui reviennent sans qu'il ait besoin de faire d'effort, agréablement familier.

Cela lui fait du bien d'implorer le pardon de son dieu, sa protection pour les épreuves à venir. Surtout en ce jour de solstice.

Il se rappelle des fêtes de son enfance, du temps plus frais, des bougies allumées pour tenir pendant cette nuit trop longue. Chez lui aussi, on fêtait le solstice. D'une façon différence, mais on le célébrait quand même.

Ilashan s'endort bien plus vite qu'il ne l'aurait pensé. Le combat a fatigué son corps et lui permet de sombrer avant que son esprit ne recommence à tourner trop vite. Pourtant, ce n'est pas encore vraiment le crépuscule lorsque que des coups frappés à la porte de Sylath le réveillent. Encore ensommeillé, il grogne et lève la tête hors de son oreiller, constatant qu'il fait encore jour dehors. Mais il entend des voix provenir du couloir et de la pièce voisine. Des voix qui disent qu'une femme est malade ?

L'astre et le Veilleur - Tome 1 (partie 1) : La forteresse de neigeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant