178 ~ Ilashan

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{   L'astre et le Veilleur a fait une petite pause pour les fêtes, mais nous allons reprendre les updates quotidiennes. } 

  { Nous vous souhaitons une très bonne année 2019 !  }


Après avoir récupéré son bol de soupe, Ilashan s'installe à tailleur pour l'engloutir, serrant entre ses doigts encore gelés le récipient brûlant. Elle le réchauffe autant de l'intérieur que de l'extérieur, mais cela ne l'empêche pas de répondre d'un regard noir à Sylath.

C'est bien de sang qu'il a voulu parler, et sûrement pas de nourriture humaine. Il observe Sylath par-dessus son bol, sans cacher son agacement.

— Alors quoi ? Vous allez vous laisser mourir de soif ?

Il n'a pas l'intention de redonner son sang à Sylath, pas dans un avenir proche, en tout cas. Pas seulement par orgueil, ni par peur de ce qu'il pourrait ressentir. Lui donner ce qu'il veut, l'accoutumer à son sang, cela ne ferait que rendre le vampire de plus en plus dépendant de lui, et le faire revenir sur sa promesse de le laisser partir.

Ou inciter les autres immortels à agir à la place de Sylath. Il a comme l'impression que ceux-ci sont bien moins tolérants envers les fortes têtes comme lui, et ne partagent pas le goût de son hôte pour les mauvais caractères.

— Et qu'est-ce que mon sang a de si spécial, pour que votre corps en ait autant besoin ?

Ilashan sait que plus une chose est refusée, plus violemment on la convoite. Mais si Sylath n'a pas vraiment soif, il ne comprend pas pourquoi boire son sang l'obsède autant et le rend aussi malade. Si c'était le simple plaisir de l'acte, de mordre à sa gorge en le serrant contre lui, il lui semble que le vampire n'aurait pas l'air si blême et épuisé. Il serait plutôt à cran et bouillant de désir.

Sylath a l'air fébrile, mais pas de cette agitation provoquée par le désir charnel. Il ressemble à un homme qui subit les effets du manque de sa drogue favorite. Pour Ilashan, le sang a toujours eu le même goût et la même odeur âcre, quelle que soit son origine. Alors il comprend mal pourquoi Sylath serait dans un tel état de privation après n'avoir goûté que quelques gorgées à son cou.

— Je ne suis personne. Juste un mercenaire. Je ne suis pas un roi ou... une espèce de magicien.

Pas même un prêtre auréolé de sainteté, dont le sang serait teinté d'une aura divine. Juste un homme parmi d'autre. Et pas l'un des meilleurs. Un humain à la vie bien plus dissolue et aventureuse que ceux que Sylath doit avoir l'habitude de mordre, c'est certain ; mais il ne voit pas en quoi cela changerait quelque chose au goût de son sang.

L'astre et le Veilleur - Tome 1 (partie 1) : La forteresse de neigeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant