43 ~ Sylath

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— Je ne t'ai pas menti, répond Sylath à son accusation. Tu as comblé les vides tout seul et conclues à des explications qui n'étaient pas les bonnes. Mais je ne t'ai pas menti. Je t'ai dit que ce lui était un refuge, et il en est un, c'est le dernier refuge de notre ordre, c'est un refuge face à l'hiver. Je t'ai dit que tu pourrais certainement trouver ici des disparus du village depuis lequel est partie ton enquête. Et c'est certainement vrai. Tu ne m'as demandé de quelle manière ils étaient arrivés là, et je ne te dévoilerai que ce que tu es prêt à apprendre. Mais si tu as des questions, je suis prêt à y répondre sans recourir au moindre mensonge.

Le vampire voudrait avoir l'air à l'aise et bienveillant mais sa voix est caverneuse et lointaine. Il ne va pas tenir, songe-t-il. Les revendications de ce mortel l'épuisent.

Et puis Ilashan fait une chose à laquelle il ne s'attendait pas : il tire son épée et le menace avec. Evidemment l'arme est impuissante, mais le simple fait qu'il ose le menacer fait bouillir son sang et son regard glisse sur le lit. Il sera parfait pour une punition exemplaire !

— Tu aurais dû te contenter d'accepter ma générosité, dit Sylath d'une voix terriblement calme.

Il tend lentement la main et ses doigts se referment sur la lame. Il serre alors sans mal l'acier et le métal, après un grincement affreux comme un cri, se brise et s'effrite entre ses doigts comme une fragile poterie.

D'un revers de main, le vampire éloigne l'épée brisée de sa trajectoire, et ouvre une grande armoire d'où il sort un nerf de bœuf. Il revient et soulève le mercenaire comme s'il ne pesait, puis il le jette sur le lit, s'assoit à califourchon sur lui, le tourne sur le ventre et attache ses poignets aux sangles qui pendent aux montants du lit et que cachent les voilages noirs.

Puis il remonte la tunique d'Ilashan qui n'a pas pris le temps de se changer, et dévoile un superbe fessier. Il monopolise toute sa volonté pour ne pas le mordre là, juste au creux des reins, dans la chair au-dessus de la fesse, la sensation pourtant doit être renversante.

Pendant un instant, il caresse simplement son dos, ses fesses, et le haut de ses cuisses. La peau est chaude, et tous les muscles qu'il effleure sont durs et tendus.

— Serre les dents, Ila, intime-t-il tout en le forçant en douceur à reposer la tête sur le lit, je vais frapper fort. A moins que tu ne veuilles me demander pardon ?

Le nerf de bœuf à ses côtés ressemble à un long serpent qui ne demande qu'à mordre. Et Sylath peut presque lui promette qu'il va être satisfait.

L'astre et le Veilleur - Tome 1 (partie 1) : La forteresse de neigeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant